Développement de l'enfant

Ce n’est pas parce qu’un bébé pleure qu’il est « traumatisé »…

L’ENFANT PAS À PAS

J’éprouve toujours de la peine quand j’entends des parents me demander si leur petit n’est pas « traumatisé » lorsqu’ils se permettent de le laisser pleurer un peu plus longtemps que d’habitude la nuit pour le forcer à trouver par lui-même le moyen de se rendormir, ou lorsqu’ils voient leur bambin rouge de larmes parce qu’il doit subir une attente un peu prolongée, ou encore parce qu’ils ont haussé le ton un jour de grande fatigue…

Comme c’est dur d’avoir pareille représentation de ce qu’éprouve son enfant ! Se vivre mauvais parent, s’imaginer générer des traumatismes est insupportable. De telles pensées amorcent la spirale de la culpabilité, avec le besoin de « réparer », au prix de faire fi de ses propres limites, et avec inévitablement, en bout de course, l’agacement, la fatigue et la tristesse.
D’où vient l’idée que le bébé ne peut tolérer la frustration et qu’elle est destructrice ? Que l’attente lui est délétère ? Que ses manifestations de désagrément sont signes de traumatisme ?
Si l’attention aux rythmes des bébés et à leur vulnérabilité, en lien avec leur dépendance, a conduit à de nombreuses observations et études ces trente dernières années, cette même attention s’est souvent transformée en tyrannie pour les parents. La psychologie est devenue, pour eux, un doigt censeur, une norme, un cahier des charges strict et impitoyable.
Mis en position de « devant apprendre », les parents en perdent leur potentiel de confiance naturelle et leur intuition. Des programmes de « soutien à la parentalité » naissent de toutes parts ; des guides et manuels foisonnent ; des ateliers de parents efficaces et tutti quanti se multiplient… Mais comment faisaient les parents des générations antérieures ?
Peut-être qu’en retournant la question, c’est-à-dire en ne partant pas de « tout ce que ne savent pas les parents » ou de « tout ce qu’ils devraient savoir pour être à la hauteur », et en considérant la parentalité comme une « expérience à partager » où l’on apprend des uns des autres, les papas et les mamans en tireraient du meilleur. Quel soulagement de se rendre compte qu’on n’est pas seul à « ramer », à faire attendre son petit un peu plus que ce que l’on souhaite car les légumes ne se cuisent pas en trente secondes, ou à s’énerver un bon coup alors qu’on ne supporte plus d’être réveillé trois fois par nuit… sans que l’enfant n’en soit nécessairement « traumatisé ». Ceux des autres ont aussi attendu, pleuré, patienté et ces moments un peu frustrants qui jalonnent toutes les existences ne laissent pas une marque sombre et indélébile.
En faisant ces suppositions négatives, les parents d’aujourd’hui se fragilisent eux-mêmes. S’ils pouvaient au contraire porter leur regard sur tout ce qu’ils font avec bienveillance pour leur bébé, ils le verraient s’épanouir sans crainte et le plaisir prendrait le pas sur la peur.

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