Santé et bien-être

La saison des sucreries ne s’arrête jamais vraiment. Mais avec leur feu d’artifice de bonbons, gâteaux, biscuits et figurines en chocolat, les fêtes de fin d’année ont un petit air d’apothéose sucrée. Profitons-en pour faire le point avec Gisèle Gual, diététicienne pédiatrique, sur cet aliment à savourer avec modération… mais sans diabolisation.
Quand on conseille de ne pas manger trop sucré, de quel « sucre » parle-t-on ?
Gisèle Gual : « On parle des sucres ajoutés, c’est-à-dire n’importe quel agent qu’on ajoute dans un aliment pour le rendre plus sucré. Que ce soit du sucre de betterave, du sucre de canne, du miel, du sirop d’érable… Ces sucres ajoutés ne devraient pas dépasser 10% de l’énergie totale que nous ingérons. Il ne faut pas les confondre avec les sucres naturellement présents dans les aliments, qu’on appelle les glucides et qui font partie d’une alimentation équilibrée. »
Comment faire quand un enfant adore le sucré ? Peut-on le déshabituer ?
G. G. : « Le goût pour le sucré est un goût inné. Le problème, c’est qu’on habitue nos papilles gustatives, et donc notre cerveau, à une saveur de plus en plus sucrée. L’idée, chez les enfants, c’est d’essayer qu’ils ne s’habituent pas à devoir augmenter les doses de sucre pour avoir un plaisir. Ce que je propose souvent aux parents, c’est donc de faire marche arrière petit à petit. Sans faire du sucre un aliment à bannir à tout prix, parce que c’est le meilleur moyen pour que l’enfant en ait encore plus envie. Mais plutôt en essayant de varier. »
Quels mots recommandez-vous d’utiliser pour en parler ?
G. G. : « J’explique en général aux enfants que ‘dans les aliments, il y en a qui apportent beaucoup de choses pour ton corps, et d’autres qui lui en apportent moins. Les sucreries en font partie, donc ton corps en a moins besoin. C’est pour ça qu’on n’en mange pas tous les jours’. En fonction de l’âge, mon discours va s’affiner. Mais il faut vraiment éviter de faire le lien entre les sucreries et le poids. Je déconseille aussi d’utiliser les mots ‘crasse’, ‘poison’ ou ‘mauvais pour la santé’. Parce que si on oppose trop catégoriquement les aliments ‘sains’ et ‘malsains’, on n’arrive plus à avoir de flexibilité dans sa manière de voir la nourriture. Il ne faut pas oublier que l’éducation nutritionnelle, le rapport au corps se forgent dans l’enfance. »

ASTUCES
Limiter la quantité de sucre (l’air de rien)
- Réduire les portions. Un ou deux bonbons plutôt qu’une poignée, une petite part de gâteau… Offrez des sucreries à l’occasion, mais avec modération.
- Ne pas proposer de jus de fruits, ou seulement de temps en temps. Ils contiennent moins de vitamines et de fibres que les fruits frais, et n’ont pas d’effet rassasiant.
- Mélanger les aliments sucrés avec leur version nature pour les diluer et habituer petit à petit les enfants aux saveurs moins sucrées. Par exemple, le lait chocolaté, le yaourt, les céréales petit-déjeuner…
- Diminuer d’un tiers la quantité de sucre indiquée dans les recettes. Si possible, préparez des desserts et collations maison. Sinon, comparez les emballages et choisissez les moins sucrés.
- Éviter les récompenses et cadeaux sucrés. « C’est difficile, parce que c’est très culturel, surtout pendant les fêtes », reconnaît Gisèle Gual, qui invite les (grands-)parents à remettre en question certains automatismes et à privilégier la qualité à la quantité.
EN PRATIQUE
Deux idées de goûters moins sucrés
- La pomme donut : retirer le centre de la pomme et la couper en tranches. Y étaler du yaourt nature mélangé avec un peu de sucre vanillé. Parsemer de petites billes de sucre colorées ou de granulés de chocolat pour faire « donut » !
- Le milkshake « juste lait et fruit » : mixer simplement du lait et des fruits (framboises surgelées ou encore bananes et cannelle…).
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