Santé et bien-être

Fermez les yeux et pensez à un légume réjouissant de l’hiver. Laissez-nous jouer les mentalistes. Vous pensiez à la carotte, n’est-ce pas ? Normal, c’est LA superstar du potager. Forte de ça, la coopérative Fan(e)s de carottes, agréée par le Conseil national de la coopération (CNC), nous a permis de rencontrer l’incontournable de l’hiver, de la cuisiner et d’avoir la joie de constater que ses réponses sont au poil.
Nous poussons la porte de la coopérative Fan(e)s de carottes à Braine-le-Comte. L’équipe de maraîcher et maraîchère la plus aimable du Hainaut nous a préparé une rencontre aux petits oignons avec le légume le plus convoité de l’hiver. D’abord pour ses vitamines A, puis B et C qui ont des bienfaits tant sur la peau que sur les cheveux, les nerfs et les muscles. On la mange crue, cuite et de toutes les couleurs. Elle est de tous les plats et plaît généralement à toute la famille. Si ce n’est pas le cas, il existe toujours des feintes pour en faire consommer l’air de rien. C’est donc un honneur de rencontrer celle qui va enchanter vos assiettes pour de longs mois.
Tout le monde sait qui vous êtes. Pourtant, on a peu d’informations à votre sujet. Par exemple, combien d’espèces représentez-vous ?
Carotte : « Ah, ah, je ne m’y attendais pas à celle-là. C’est vrai que pour beaucoup de gens, pour les enfants surtout, on me représente de façon orange, affublée de longues fanes, mon feuillage. Alors qu’en réalité, au tout début de ma longue et prestigieuse carrière - pardonnez ce manque de modestie -, j’étais plutôt sur une teinte violacée, voire parfois noire. Je suis née il y a plus de 5 000 ans dans un territoire que vous appelez aujourd’hui l’Afghanistan. Ce n’est qu’après une longue série de sélections et de modifications que je suis devenue petit à petit orange, vers le XVIIe siècle. J’ai monté une équipe solide autour de moi, puisqu’on dénombre aujourd’hui plus de 500 espèces. Vous voyez donc que nous ne sommes pas… qu’huit ! (rires) »
Magazine parental oblige, sous quelle forme êtes-vous le plus susceptible de plaire aux enfants ?
Carotte : « Hmmm, pas facile. C’est comme si vous demandiez à un parent lequel de ses enfants il préfère. Je dirais pour son goût fondant et sucré de privilégier l’Oxhella, hâtive, petite et trapue. Ainsi que la Carentan pour ne pas leur faire peur. Dans les deux cas, vous me râpez en longues lamelles, vous me faites revenir dans une poêle avec un peu de gras, beurre ou crème, dans du sel et une pincée de sucre ou, mieux encore, du miel - je forme souvent de super duos avec. Ainsi, je vais ressembler à des tagliatelles, je vais être succulente. Même si je suis une racine, hein, pas une plante. Vous l’avez ? »
Oui, oui, c’est… euh… Tiens, à propos de sucre, vous ne représentez pas un quelconque danger glycémique pour les petit·es ou les diabétiques ?
Carotte : « Oh, vous savez, c’est le revers de la célébrité. On m’associe à plein de formes de dangers. L’excès de sucre, ce qui est évidemment faux. Oui, j’en contiens. Mais même mon espèce la plus sucrée, la Nantaise, comporte un indice glycémique peu élevé : 16 quand on me cuit, jusqu’à 40 quand on me consomme crue. Rien de bien méchant. Pour ce qui est des autres fakes news, oui, je colore un peu la peau, mais il faut me consommer en grande quantité pour voir son épiderme devenir jaune-orange. Rumeur toujours, non, je ne constipe pas. Au contraire, je suis plutôt riche en fibres. J’ai sorti pas mal de nourrissons de situations obstruées. De manière générale, sans me vanter, je suis plutôt une bonne alliée du transit. »
Si on veut s’amuser à vous faire pousser dans le jardin, comment s’y prend-on ?
Carotte : « Rien de plus facile. On me sème tous les dix centimètres, dans une terre jamais en dessous de 10°C. De février à septembre. Il me faut de l’espace et de l’eau. Pour le reste, je me débrouille. On me récolte du printemps jusqu’au début de l’hiver. Si vous voulez me faire pousser avec les enfants, il vous faut des résultats rapides et spectaculaires. Là, je vous envoie mes deux valeurs sûres : Rodelika et Colmar. Vous pouvez compter dessus. Elles feront des merveilles en cuisine, en plus. »
Et alors pour les fanes ? On les mange ?
Carotte : « Je ne comprends pas bien, pourquoi manger mes admirateurs et admiratrices ? »
Non, vos fanes… votre touffe verte quoi…
Carotte : « Oh pardon. Oui, bien sûr. Au passage, je n’ai jamais compris pourquoi vous les jetez. Lavez-les. Trempez-les une minute dans l’eau bouillante. Faites-en des smoothies, des soupes, des boulettes ou même - ce que je préfère - du pesto. Chez moi, tout est bon. Comme le cochon. »
En plus, vous ne passez pas tout votre temps à bouffer n’importe quoi..
Carotte : « … à me sustenter, surveillez votre langage. »
Je vous prie de m’excuser
Carotte : « Vous comprenez maintenant pourquoi on dit que je rends aimable. »
EN SAVOIR +
Des envies de carottes ?
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