Des loisirs plus accessibles et qualitatifs pour nos enfants

« Accueil Temps Libre » : pour la grande majorité des parents, ces mots ne sont pas évocateurs. Pourtant, quand on prononce les mots garderie, extrascolaire, stage, plaine de vacances, et autres camps, les parents et les enfants savent tous de quoi on parle et sont immédiatement concernés.

Une réforme de ce secteur est actuellement en préparation. Pour la Ligue des familles, c’est une très bonne nouvelle : c’est une opportunité à saisir pour en améliorer l’accès et la qualité. Voici nos principales propositions pour y parvenir, élaborées après avoir longuement dialogué avec les familles sur ce qu’elles souhaitaient en la matière, et sur base des chiffres de notre Baromètre.

Les parents rencontrés sont unanimes : ils souhaitent que davantage d’activités extrascolaires soient organisées à l’école ou à proximité de celle-ci, après les heures de cours. Les parents sont souvent difficilement disponibles pour venir chercher les enfants et les conduire aux activités quand elles ne sont pas proposées via les écoles.
Or, dans 24% des écoles, aucune activité n’est organisée après les cours durant la semaine. Et dans 27% d’autres, c’est uniquement le mercredi après-midi. Cela en fait beaucoup qui proposent… très peu, et de manière inégale d’une école à l’autre, selon la (bonne) volonté des pouvoirs organisateurs des écoles ou de la politique communale.
Il est impératif de systématiquement mieux articuler ces activités avec le temps scolaire, que ce soit dans les murs des écoles ou en organisant des trajets de proximité jusqu’aux lieux idoines.

En parlant des écoles : 48% des familles trouvent le coût des garderies trop élevé. Un forfait de cinq heures de garderie scolaire gratuites par semaine et par enfant permettrait très concrètement de diminuer les frais d’accueil des enfants et de soutenir les parents dans leurs efforts de conciliation, souvent source d’un important stress au quotidien.

Dans 39% des familles, les enfants ne participent à aucune activité durant les grandes vacances. Ce chiffre monte à 51% des familles des classes moyenne et populaire. Ce qui signifie que pour beaucoup d’entre elles, ces activités sont inabordables.
Nous proposons d’octroyer un « chèque stage » par enfant d’un montant de 50€ chaque année. Une façon de réduire le coût des vacances scolaires pour les familles, et que davantage d’enfants puissent participer à un minimum d’activités sportives ou ludiques durant les congés scolaires.

Les difficultés de conciliation concernent un très grand nombre de familles. Mais cela touche de manière plus aigüe les familles dont les parents travaillent selon des horaires atypiques (décalés, de nuit, le week-end, changeants, etc.). Pensons aux secteurs qui emploient une grand partie de la population active comme dans l’Horeca, les soins de santé, les supermarchés...
Ces parents n’ont presque aucune solution pour prendre leurs enfants en charge avant ou après l’école, à part compter sur l’entourage ou payer très cher quelqu’un en flirtant avec l’illégalité (pensons aux nounous et autres baby-sitters de jour). Des institutions qui proposent un accueil cocoon dès 5h30 jusqu’à 22h30, la prise en charge des trajets vers et depuis les écoles, à tarifs accessibles, existent. Ce n’est pas une solution optimale, mais elles ont le mérite d’offrir un accueil de qualité aux enfants de ces familles. De telles institutions sont toutefois rares à l’heure actuelle. D’autres solutions plus individualisées doivent aussi pouvoir être examinées.
Nous demandons que soit initiée une enquête auprès des familles afin d’évaluer les besoins d’accueil avant et après les horaires des garderies scolaires et des crèches, et que soit étudié le développement d’un accueil adapté aux réalités des familles concernées.

Enfin, dernier enjeu et non des moindres : professionnaliser et soutenir le développement de la qualité. Les personnes qui s’occupent des enfants en début de journée, sur le temps de midi ou après les cours sont généralement employées selon des horaires coupés et partiels, mal rémunérées, avec des contrats précaires. Cette réforme est l’occasion d’améliorer leurs conditions de travail, permettant ainsi un accueil de qualité.

Ne tournons pas autour du pot : ces différentes mesures requièrent d’augmenter les moyens attribués à ce secteur essentiel pour l’épanouissement des enfants. Cette demande est d’autant plus légitime que c’est le parent pauvre des politiques communautaires avec 65 millions attribués pour 2023 sur les… 14,2 milliards du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La Ligue des familles et les parents attendent que l’Accueil Temps Libre fasse l’objet d’une politique publique davantage en phase avec son utilité sociale et éducative.