Développement de l'enfant

Comment expliquer à votre enfant le miracle de la vie sans en dire trop, ni choquer votre bout de chou ? Quelques pistes pour ne pas être pris au dépourvu.
« Dis, comment on fait les bébés ? ». Nul n’échappe à cette question qui arrive souvent plus tôt qu'on ne le pense et est parfois gênante pour les parents. Pourtant, s’interroger sur la vie fait partie du développement normal de votre enfant qui est naturellement curieux. Les petits commencent généralement à se poser des questions sur la sexualité autour de 3 ans.
À cet âge, ils ont bien compris l’existence de deux sexes différents. Les filles ont une « zézette » et les garçons ont un « zizi ». Dès qu’ils ont assimilé cette différence, ils deviennent alors très curieux de l’affaire sexuelle. Ils écoutent, en parlent entre eux et pêchent à droite et à gauche des informations. Ils construisent ainsi leurs propres théories sexuelles, le plus souvent inexactes et farfelues. Tantôt le bébé sort par les fesses, tantôt par le nombril… Plus poétique, le ventre s’ouvre et se referme… sans cicatrice. Autant d’idées qui viennent aussi à l’occasion d’une nouvelle grossesse, par exemple.
La sexualité sans choquer
C’est donc spontanément et en toute innocence que votre enfant vous posera des questions sur le sexe. D’abord sur les organes génitaux, puis sur la façon de faire les bébés et enfin sur vos rapports amoureux. Vous appréhendez peut-être ces questions ? Rassurez-vous, elles ne demandent pas de réponses précises et approfondies. Des mots simples et imagés suffisent. L’imaginaire de l’enfant doit le protéger d’une réalité encore trop choquante pour lui, de la violence que serait pour lui l’acte sexuel.
Entre 3 et 4 ans, pas besoin de référence physique. Pas besoin non plus de faire de cours d’anatomie, ni de dire par où sort le bébé. Un langage symbolique convient parfaitement. C’est donc le moment de raconter à son petit que papa et maman se sont fait un gros câlin d’amoureux et que le bébé a grandi dans le ventre de maman pendant un certain temps. Cette phrase très simple suffira bien souvent à assouvir sa curiosité.
S’il veut en savoir plus, évoquez la fameuse petite graine que papa donne à maman. Pour faciliter sa compréhension, utilisez des mots simples également : « Papa dépose une graine dans le ventre de maman. Cette graine rencontre une autre graine et, ensemble, elles forment un beau bébé ». Pour l’enfant, l’essentiel est d’être le fruit de l’amour qui lie ses parents.
N’éludez pas le sujet
Dans tous les cas, même si la question vous met mal à l’aise, il est important de ne pas éluder le sujet. Si l'enfant pose la question, il faut lui répondre. À chaque parent de trouver ou d'inventer sa propre façon de dire les choses. Vous êtes pris au dépourvu ? N’hésitez pas à dire à votre enfant : « C’est une très bonne question. J’y réfléchis et on en reparle plus tard (à la maison, quand papa/maman sera là, quand on sera au calme…) ». Cela vous donnera le temps de trouver une réponse adaptée.
Vous ne savez pas par où commencer ? Pourquoi ne pas tout simplement lui retourner la question ? Vous obtiendrez ainsi des informations sur ce qu’il sait déjà et, surtout, sur le vocabulaire qu’il comprend. En fonction de sa réponse, vous pourrez alors adapter vos explications.
Les psychologues déconseillent de raconter des histoires de choux, de roses ou de cigognes : le petit sera de toute façon vite détrompé et risque d’être informé, de façon parfois brutale, par des enfants de son âge. Mieux vaut donc répondre le plus honnêtement possible avec la nuance nécessaire à son âge.
Au fil du temps, l’enfant se forge ainsi une idée sur la naissance et la sexualité, mêlant vos explications à ses propres théories. Accompagnez et respectez ce long cheminement, encore parfois inachevé à 6 ans. Votre enfant ne pose pas de questions ? Inutile de vouloir absolument devancer les choses. Il faudra parfois attendre la pré-puberté pour qu’il ou qu’elle accepte certains aspects de la procréation.
G. H.
Des parents en parlent...
Graine de tournesol
Comme beaucoup de parents, mon mari et moi avons expliqué à nos filles l’histoire de « la petite graine ». À l’époque, nous vivions en Provence et nos filles ont cru qu’il s’agissait d’une graine de tournesol ! Un jour, elles ont voulu que j’en mange une pour avoir un nouveau bébé à la maison.
Lara, deux filles
Magie d’amour
Pour notre fils, c’est la magie de l'amour qui fait pousser la graine dans le ventre de maman. Tant qu’il se contente de cette explication, on ne lui donne pas plus de détails.
Sabrine, un fils de 6 ans
Faire comme si…
Chloé ne pose pas explicitement de questions. Elle s’intéresse davantage à la naissance et a bien compris qu’elle était sortie par la petite ligne que j’ai sur le ventre (la cicatrice de ma césarienne). Par contre, elle adore gonfler son ventre et dire qu’elle a un bébé dedans.
Maëlle, une fille de 3 ans et demi
À lire
Graine de bébé, Serge Bloch et Thierry Lenain, éditions Nathan.