Développement de l'enfant

Il y a le doudou de Gabriel, un éléphanteau qui sent bon la douceur. Le doudou de Valentine, un bout de tissu à petits pois colorés. Le doudou de Sami, qui est son nounours préféré. Le doudou de Luna, une taie d’oreiller déchirée.
Vers 7-8 mois, le jeune enfant se réconforte avec un objet qui fait transition entre la présence et l’absence de ceux qui s’occupent de lui. Cela peut être papa, maman, parfois un grand-parent, en tout cas des personnes qui sont présentes le plus régulièrement et de la façon la plus continue à ses côtés.
Ce moment sensible est fondateur dans son développement : il est connu sous le nom d’« angoisse du 8e mois ». À cet âge, un objet non vu n’est plus comme avant un objet disparu, devenu inexistant. À présent, le petit enfant sait que la personne qui l’a quitté existe toujours, mais n’est plus là ; il en éprouve, dès lors, de la crainte, une angoisse.
C’est ainsi l’âge où les parents ne peuvent plus échapper à la vue de leur bébé sans déclencher des pleurs et des peurs. C’est le moment où les images de papa et de maman, pas encore suffisamment fixées dans la tête des chérubins, se mettent doucement en place. Elles deviendront d’ici peu des repères sécurisants - papa et maman seront des sujets auxquels ils pourront penser - même en cas d’absence.
Très spontanément, les parents présentent à leur bambin, lors de cette période sensible, un objet consolateur chargé d’un peu d’eux-mêmes. En s’y accrochant, le petit amorce le passage de la « présence » à la « non-présence ». Cet objet proposé sera ou non retenu par le bébé. Il arrive en effet qu’il se choisisse son propre moyen d’assurer la transition « présence/absence » : sucer son pouce, tourner une mèche de cheveux autour de son doigt, adopter un autre objet pour se rassurer.
Mais le doudou sert aussi à aider le petit à faire face à d’autres situations inhabituelles ou déstabilisantes comme un départ en vacances, un retour en crèche, une visite chez le pédiatre, une dispute avec un copain de jeu…