Crèche et école

École primaire : ne courez pas derrière les points !

L’emprise des cotes sur vous et vos enfants commence tôt, dès l’école primaire et va crescendo. Normal, nous direz-vous ! Plus l’enfant grandit, plus les choses deviennent sérieuses. Mais n’oubliez pas de lui laisser vivre pleinement son enfance et, comme parent, d’en profiter à fond… tout en étant attentif à ses éventuelles difficultés scolaires. Quels en sont les signes ? À partir de quand faut-il vraiment s’inquiéter ? Comment relativiser ? Réponses avec Marianne, institutrice en 4e année dans une école communale du sud de Bruxelles.

La cote chiffrée est sèche. C’est sans doute pour cela que beaucoup d’écoles primaires troquent les points sur 10, sur 20 ou plus par des lettres.
C’est le cas dans l’école de Marianne. Mais ce jeu de lettres traduit parfois un état d’esprit… pas toujours facile à comprendre pour les parents, une première difficulté que notre institutrice tente de résoudre avec eux. « On ne met pas seulement à la place de 10, la lettre A. A veut dire non pas que c’est très bien, mais que c’est acquis à un moment bien précis de l’année, ECA sont les lettres qui signifient ‘en cours d’acquisition’ et NA, ‘non acquis’ toujours à la date précisément de la remise de l’évaluation. Il n’y a donc aucun jugement de valeur de type : ‘C’est bien’, 'C’est mauvais’, etc. »
À ces lettres est ajouté un très long commentaire expliqué à l’élève et donné par la suite aux parents. Ce système permet de trouver à côté de l’évaluation ECA, un commentaire dithyrambique qui souligne, par exemple, l’effort fourni par l’enfant. Ce contrôle est l’occasion de juger les faiblesses du môme, et surtout d’être témoin de ses progrès.
Ce système, inspiré par un projet de pédagogie active, se perd un peu au fil des ans… Bien sûr, ces évaluations demandent aux institutrices de la disponibilité pour observer l’enfant, puis ensuite transcrire le fruit de cette observation aux parents. Bien sûr, ces évaluations demandent aux parents attention et temps pour les décrypter. Or, la compétition, moteur principal de notre monde actuel, presse les parents, soucieux de la réussite sociale de leur progéniture, à stimuler leurs enfants pour qu’ils deviennent encore plus performants. Dans de telles conditions, difficile de prendre du temps pour analyser dans le détail le fonctionnement de son enfant. On se focalise sur ses mauvaises notes et on oublie de le féliciter pour celles qui semblent normales. Et c’est ainsi, qu’au fil des ans, la pression sape chez l’écolier le plaisir de l’apprentissage et, avec elle, la motivation.

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