Loisirs et culture

Philosophie et adolescence, un rapprochement qui tient de l’évidence ? Début de réponse avec un docteur en philosophie et un scénariste de bande dessinée dans une discussion où Platon, Aristote ou Épicure ne s’interdisent pas de s’étonner et de faire des bulles.
Ces deux-là étaient reliés par Le monde de Sophie sans le savoir. Joachim Hernandez-Dispaux a parcouru le célèbre roman de Jostein Gaarder alors qu’il était en secondaire. C’est là qu’il tombera pour la première fois sur le nom du philosophe Kierkegaard auquel il consacrera une thèse de doctorat quelques années plus tard. Vincent Zabus, lui, a découvert le livre lors de ses études en romanes, dans les années 90, « j’ai eu l’impression de rentrer dans une pièce où on est confronté à des choses fascinantes, un peu inconnues ».
En ce mois d’octobre, le scénariste en sort une version BD chez Albin Michel. L’album est d’ailleurs posé sur la table de discussion. En couverture, Sophie sourit et s’interroge, elle dont la vie et la réflexion sont chamboulées par une lettre reçue à la maison où seuls trois mots sont écrits : « Qui es-tu ? ».
« Ça me fait drôle de le voir sortir en BD, relève Joachim Hernandez-Dispaux. Quand je l’ai feuilleté tout à l’heure, je me suis rappelé de cette première lettre envoyée à Sophie, qui lance son initiation. Tout un symbole. La philosophie, ça vient de l’extérieur, ça percute. C’est d’abord une rencontre, un dialogue. Ce simple message reçu interroge les opinions personnelles et les remet en question ».
Ce genre de témoignage, lié au Monde de Sophie, n’est pas rare. Traduit en 67 langues, le roman philosophique de l’écrivain norvégien Jostein Gaarder a, depuis sa publication en 1991, touché des millions de lecteurs et de lectrices à travers le monde et notamment de nombreux et nombreuses ados.