Développement de l'enfant

« Il a trop de jouets, je sais… »

« J’adore mon fils et je ne peux pas m’empêcher de lui acheter au moins un jeu chaque mois. C’est plus fort que moi… Bien sûr, il pourrait se contenter de beaucoup moins. D’ailleurs, il ne joue presque pas avec certains jouets. Il préfère mes casseroles et une vraie louche, ou regarder l’écran du smartphone de sa grande sœur. Il a trop de jeux, j’en suis consciente, mais il s’en lasse vite et c’est ma manière de lui montrer que je l’aime fort », confie Carole, la maman d’Albert, 2 ans.

Votre enfant joue avec vos casseroles et une vraie louche ? Il utilise la télécommande pour passer des appels à ses petits potes imaginaires ? Rien de plus normal, il veut faire comme vous. Il est à l’âge du jeu symbolique. Il vous observe et vous imite. Oui, vous le voyez balayer, faire la vaisselle, préparer un bon repas ou jouer avec un smartphone ! Les addicts des écrans se reconnaîtront rapidement…
Conséquence : vous êtes tentés d’offrir une dînette, un mini-balai ou un faux téléphone à votre mini-chéri. L’idée est bonne. Excellente même. Certains enfants adorent avoir leur petit matériel rien qu’à eux. Et ils l’utilisent parfois avec beaucoup de sérieux. D’autres préfèrent jouer avec le vrai marteau de papa ou de maman, le grand balai ou les pots de conservation (vides). Quand on voit à quel point les ustensiles de cuisine peuvent amuser les enfants, on se demande s’il est encore utile d’acheter des jeux spéciaux pour eux !

Besoin d’un œil bienveillant ou d’un pote de jeux !

Évidemment, le risque des « vrais » objets de grands dans les mains de petits (quand ce ne sont pas vos récipients en plastique, bien sûr), c’est que – par définition – ils ne sont pas adaptés aux enfants et qu’ils sont donc potentiellement dangereux pour eux. Si votre petiot veut tout faire comme vous, surtout, surveillez-le afin d’anticiper tout accident. De toute façon, autour de 2 ans, jouer seul, c’est dur-dur, vous l’aurez remarqué.
On le voit avec le petit Albert qui délaisse ses jouets : les jeux, c’est bien, mais les interactions, c’est mieux encore ! C’est d’ailleurs ce dont votre enfant a besoin pour se développer harmonieusement. Vous voulez faire son bonheur ? À vous les histoires à raconter, les comptines à réviser, les danses à mener, les petites discussions et même les tâches domestiques (sans produit chimique) à partager ! Tous ces moments quotidiens font un bien fou, ils ne coûtent qu’un peu de temps et de patience, et ils vous apporteront beaucoup à tous les deux. À commencer par une chouette complicité.
Et les jouets alors ? Oui, ils sont extra et souvent très bien pensés pour nos grands bébés. Mais rien ne sert de leur en proposer trop en même temps. Au risque de les sur-stimuler (lire ci-dessous). Et puis, vous le remarquez : votre loupiot commence à jouer avec d’autres enfants. Il observe et veut suivre les plus grands, il partage ou se dispute avec ceux de son âge. Il apprend la vie en société, ses joies et ses contraintes.

LU POUR VOUS

La richesse, c’est la qualité !

Dans son livre Les lois naturelles de l’enfant (Éditions des Arènes), Céline Alvarez, une pédagogue révolutionnaire, écrit : « La notion de "richesse" de l’environnement ne doit en aucun cas s’apparenter à un trop-plein. Ce qui fera réellement la richesse de l’environnement pour l’enfant, ce n’est pas la quantité, mais la qualité des activités qu’il propose. Car si la sous-stimulation est délétère, la sur-stimulation l’est tout autant. Elle surcharge les neurones d’informations et provoque un grand stress chez l’enfant. Exit, donc, les jouets de toutes les couleurs qui sonnent de toutes parts et possèdent dix textures différentes. Adieu écrans, dessins animés au débit d’images rapides, tablettes et télévision. Si l’enfant reste devant tous ces objets les yeux grand ouverts et le cœur battant, c’est certainement plus par sidération que par contemplation. Ne nous étonnons pas ensuite de le voir pousser des cris, et ne plus se satisfaire de rien. Son cerveau est habitué à la sur-stimulation et son attention a beaucoup de difficultés à se focaliser. (…) Nos enfants ont également trop d’affaires, trop de choix, reçoivent trop d’informations et subissent des vies trop rapides, ce qui participerait à détraquer leur système attentionnel. » Céline Alvarez plaide pour leur laisser plus de temps pour des activités en nature et pour rêver. Parce que, quand on prend le temps de se poser, d’être un peu dans la lune et de rêvasser, notre cerveau est toujours bien actif, il rejoue, analyse et trie les expériences passées. « Ces temps de repos – sans écrans – sont donc très productifs et aussi nécessaires au bon fonctionnement cérébral que l’est le sommeil. »

EN PRATIQUE

Des activités qui amusent les « deuzans »

  • Remplir et vider des pots. Il faut bien viser, ne pas tout mettre à côté… La concentration et la motricité fine de l’enfant sont mises à l’épreuve.
  • Ouvrir et fermer des boîtes, balayer, verser des graines, de l’eau ou du sable, ouvrir et fermer des boutons, des tirettes.

D’autres idées sur le site celinealvarez.org

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