Développement de l'enfant

Des câlins pour vos chérubins. Des papouilles pour vos petites fripouilles. Un peu de tendresse pour vos petits princes et petites princesses. Ça leur fait le plus grand bien. Et vous, vous adorez les câliner et les avoir tout contre vous !
Dès qu’ils sont nés, on pose les bébés, pas encore habillés, sur la poitrine de leur maman ou contre le torse nu de leur papa. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les bébés se régalent de ce peau à peau qui les réchauffe et les aide à grandir. Dans les bras de leurs parents, ils entendent leurs battements de cœur et reconnaissent les sons et les voix qui les berçaient in utero. Les bébés se sentent tout simplement bien, en sécurité. Cette méthode kangourou est très répandue chez les prématurés et beaucoup pratiquée avec tous les nouveau-nés.
Les bienfaits du peau à peau ne sont plus à démontrer. Alors, surtout, ne nous arrêtons pas quand le bébé a quelques mois. Le câlin est un créateur de lien. Il permet aux parents et à l’enfant de faire connaissance, de s’apprivoiser en douceur.
Petits kangourous et koalas
« Je me suis senti papa dès que j’ai eu cette petite chose contre mon torse, pendant que ma femme récupérait d’un accouchement difficile. Je lui ai caressé l’oreille droite, sa si petite oreille qui semblait un peu froissée. Et c’est resté notre petit truc à nous. Quand elle a un gros chagrin ou qu’elle n’arrive pas à dormir, je lui caresse l’oreille, la tête et ça la calme », témoigne ce papa.
Les bienfaits du peau à peau ne sont plus à démontrer Alors, surtout, ne nous arrêtons pas quand le bébé a quelques mois
Outre ces petits codes personnels que chacun établit avec son enfant, la respiration koala est un bon outil qu’on peut tous essayer pour apaiser son enfant agité ou en pleurs. La respiration koala, « c’est une respiration à deux, ventre à ventre », détaille Stéphanie Couturier dans son livre Mon cours de relaxation pour les enfants (Éditions Marabout). Pour faire simple, c’est comme un gros câlin entre un petit koala et son arbre, entre un petit bébé et un de ses parents. Avec son petit dans les bras ou assis sur ses genoux, ventre contre ventre, le parent inspire et expire calmement et profondément. Le bébé ou petit enfant calque peu à peu le rythme de sa respiration sur celui de son papa ou de sa maman, sans qu’on doive le lui demander. Leur proximité physique facilite la synchronisation des respirations et la relaxation des deux câlineurs. Cet exercice peut se faire debout, assis, accroupi ou même couché ! L’arbre ne doit pas forcément rester bien planté tout droit. Car, mine de rien, les petits loulous prennent du poids au fil des mois. En moyenne, un bébé de 5 mois a doublé son poids de naissance. Comme en témoigne Sandra ci-dessous, on le sent parfois dans les bras.
Après les câlins, place aux jeux !
La solution pour continuer à câliner sans trop se fatiguer ? On s’assied, on se couche ou on utilise une écharpe de portage ou un porte-bébé, en y installant son petit face à soi. Et s’il tient déjà bien sa tête tout seul et qu’il est curieux de tout, on peut emmener le petit ouistiti en balade porté dans un porte-bébé physiologique sur le dos.
Outre les câlins et les portages, pour tisser des liens avec son bébé, il y a aussi… les petits jeux et les massages ! Beaucoup d’adultes adorent, les enfants aussi ! « L’avantage du massage, outre la détente qu’il procure, c’est qu’il apprend au parent à décoder son bébé. Le bébé ne parle pas encore mais le massage donne au parent des outils pour mieux le comprendre. C’est un échange très nourrissant pour l’un et pour l’autre », vante Sylvie Bianchi, thérapeute par le jeu. Et le jeu dans tout ça ? Un petit de 5 mois a envie de bouger, d’explorer son monde… Il peut déjà s’amuser avec des hochets, des balles ou de simples carrés en tissu déposés autour de lui. Sylvie Bianchi ajoute : « Chez les tout-petits, le jeu peut aider à avoir confiance en soi. Certains jeux permettent, par exemple, au bébé de pouvoir progressivement se retourner tout seul, de tenir sa tête seul, de mieux se positionner dans l’espace… Par petits jeux, le bébé peut apprivoiser son corps et diminuer ses angoisses par rapport à l’espace infini qui l’entoure. Dans ces petits jeux, qui ne sont parfois que des mouvements avec le tout-petit, le parent ne fait pas le geste à la place de l’enfant, mais il lui donne une petite impulsion qui lui donnera confiance en lui. »
EN PRATIQUE
Comment masser votre bébé ?
Pour masser un bébé, il faut prendre son temps. Même si le massage n’est pas très long. Les quelques minutes de massage sont pleinement consacrées à cet échange. Pas de GSM dans les parages, mais un grand essuie moelleux et un peu d’huile dans une pièce chauffée. Le top ? Une huile bio comestible type huile de tournesol utilisée en cuisine. Elle n’est pas allergène et n’a quasi pas d’odeur. Passer l’huile sur chaque partie du corps de votre bébé en lange, doucement, c’est déjà un excellent début. De nombreuses sages-femmes proposent des cours de massage pour bébés pour les parents demandeurs. Et même dans les consultations de l’ONE, dans certaines communes, des ateliers massages sont organisés, parfois gratuitement.
L’AVIS DE L’EXPERTE
Plus de câlins pour grandir en confiance
Sylvie Bianchi, thérapeute par le jeu
À 5 mois, un bébé n’a pas encore beaucoup de pouvoir sur le monde qui l’entoure. Le toucher et le contact à travers les yeux lui permettent de devenir un peu plus autonome. C’est important de rassurer le bébé, de le porter, toujours par sa base, par les fesses. Et surtout de le câliner. Le toucher est le premier sens qui se développe chez l’être humain. La peau est un organe immense et très important. Le toucher respectueux et les paroles bienveillantes permettent à l’enfant de grandir en confiance.
Tout bébé a besoin de se sentir aimé, tout autant qu’il a besoin d’être nourri. Et pour moi, le câlin nourrit l’être humain pour toute sa vie.
Le câlin est un besoin, jamais un caprice. En tant que parent, on sait, on sent quand son enfant a besoin d’être rassuré. Plus on le rassure par des gestes d’amour, plus il se développera en ayant confiance dans le monde extérieur. Les câlins renforcent son bien-être.
Et ce n’est pas parce qu’un bébé grandit, qu’il commence à se déplacer qu’on ne doit plus le masser. Toucher son bébé, le masser lui permet d’être bien dans son corps et bien positionné dans l’espace.
Si nous câlinions un peu plus nos enfants, dans le respect et la bienveillance, nous pourrions créer une société de gens plus équilibrés.
LES PARENTS EN PARLENT…
Des biscotos d’haltérophile ?
« C’est sûr que faire des câlins et porter son bébé dans les bras, c’est top pour lui. Ma fille adore être à bras et observer le monde d’en haut, à hauteur d’adulte. Ça la change de son tapis de jeu au ras du sol. Mais je n’ai pas des biscotos d’haltérophile, moi ! Ma petite poulette pèse presque 7 kilos et si j’ai un bras occupé et que je la porte avec un seul bras, je sens vite son poids ! »
Sandra, maman de Zoé
Faire le plein… de maman
« Mon moment préféré de la journée, c’est quand je retrouve Jules, mon petit dernier, à la maison. Assise dans le canapé au retour de la crèche, j’aime le câliner quelques minutes dans mes bras avant que les grands ne rentrent. C’est peut-être mon côté animal mais j’aime sentir mon bébé, ses cheveux, son cou… et quand il se blottit tout contre moi en enfouissant sa tête dans mon cou, j’adore. Ça me fait penser à nos tétées-retrouvailles auxquelles on a mis fin il y a peu. Ces quelques minutes pleines de tendresse me font du bien avant de commencer les bains, le souper, les devoirs des grands… Et j’ai l’impression que lui aussi aime faire le plein de sa maman après une journée séparé de moi. Évidemment, je ne peux pas commander des câlins doux et calmes tous les soirs. Parfois, mon petit est nerveux et se décharge en pleurant dans mes bras. Je me dis que c’est sa manière de me raconter sa journée. »
Émilie, maman de Zeno, Ilan et Jules

« En faisant un câlin à son nouveau-né chaque fois qu'il pleure, on lui enseigne à se consoler lui-même plus rapidement que si on le laisse pleurer tout seul. Les bébés ont besoin de savoir qu'ils peuvent compter sur nous »
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