Santé et bien-être

Il y a un an pile, durant de longs mois, l’Évras a occupé tout le champ politique, médiatique, scolaire et familial. Déchaînant polémique sur polémique, faits divers navrants et même complotisme rampant. La FCPPF a pris à bras-le-corps les principales questions et inquiétudes qui sont ressorties afin d’y répondre en BD.
La FCPPF (Fédération des centres pluralistes de planning familial) continue de défendre avec finesse l’Évras. L’Évras ? L’éducation à la vie relationnelle, affective… et - c’est là où ça coince chez certain·es - sexuelle. Quatre heures d’animation annuelles en 6e primaire et en 4e secondaire. Quatre petites heures seulement, consacrées par un vote survenu dans les assemblées le 28 septembre dernier. Non sans heurts. Les polémiques ont enflé, allant jusqu’à des incendies provoqués dans quelques établissements scolaires. Ce mécontentement des anti-Évras, s’appuyant sur quelques détails ayant trait à la transidentité, au genre ou autres points liés à la sexualité, extraits sans recontextualiser des 300 pages qui constituent ce fameux guide qui accompagne les modules en cours, animés par des professionnel·les formé·es. Leur principale mission : répondre aux questions des enfants quant aux relations avec leurs copains, leurs copines, leurs familles, leurs proches ou leur corps. Rien de plus. L’objectif consiste à mettre tou·tes les mômes à un même niveau d’information.
Dialoguons
Au vu de toute cette agitation, mais plus encore de plein de questions que se posent légitimement les parents, la FCCPF est partie d’un outil qu’elle a créé en 2023 pour faciliter le dialogue autour de l’Évras. Le dialogue. Ce mot, Lola Clavreul, directrice de l’asbl, le martèle.
« Notre but, ce n’est pas de susciter l’adhésion totale des parents. Notre volonté, c’est d’accueillir les questions et de faire progresser sur certains sujets. Jamais d’imposer ». Très vite, l’idée d’adapter cet outil en planches de BD pour le diffuser au plus grand nombre voit le jour. Le principe consiste à partir d’une question pour essayer de dépasser toutes sortes d’idées préconçues. Peut-on parler de tout aux enfants ? Pourquoi faire de l’Évras à l’école ? Est-ce que parler de sexualité conduit les jeunes à avoir des relations sexuelles ? L’objectif est de rassurer, recontextualiser, amener de la nuance.
« Le dispositif a été traité de manière beaucoup trop sensationnaliste. On aimerait faire passer le message que l’Évras, c’est un procédé complexe, qui fait appel à pas mal de nuances et de subtilités. On souhaite aller au-delà des simplifications », précise la directrice. L’objectif est donc de montrer qu’il y a justement un « dialogue » qui peut se construire autour de tous ces points d’interrogation. En évitant de tomber dans l’écueil de répondre de façon abrupte ou fermée.
Ces planches sont disponibles gratuitement sur simple demande, en format physique ou numérique. Elles sont destinées tant aux plannings qu’aux CPMS, aux écoles qu’aux familles. Elles sont réalisées avec brio, finesse et humour par Prisca Jourdain. N’hésitez pas à en parler autour de vous, aux personnes qui ne comprennent pas ou partagent leurs doutes quant à la généralisation de ce dispositif dans les écoles.
Et si ces questions en entraînent d’autres ? « Eh bien, tant mieux, on y répondra avec plaisir. Ce sera l’occasion de publier un deuxième tome », lance malicieusement Lola Clavreul.
EN SAVOIR +
- Sur le site de la FCPPF, L’Évras en 10 questions
- Retrouvez notre dossier qui répond également aux questions de parents
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