Vie pratique

Futur numérique : l’Intelligence Artificielle (IA), super star de l’actualité numérique

Futur numérique : l’Intelligence Artificielle (IA), super star de l’actualité numérique

L’Intelligence Artificielle (IA) va-t-elle changer nos habitudes de navigation, rendre paresseux nos enfants, faire disparaître des emplois et manger nos cerveaux humains ?

L’IA ? Un programme qui permet de reproduire des comportements liés aux humains, comme le raisonnement, la planification et la créativité. Des applis accessibles au grand public comme le célèbre ChatGPT laissent à penser que l’on va se faire remplacer peu à peu par ces super intelligences numériques. Certains métiers liés au graphisme, à la programmation, à la traduction, au contenu web, au journalisme même, semblent menacés.
Côté parents, on craint pour les apprentissages des gamin·es. Quid des exposés, des recherches, des rédactions, si demain un programme promet en un clic de dérouler tout ce qui favorisait jusqu’ici l’instruction, le travail de recherche, la méthodologie, etc.
Nos experts, eux, se montrent plutôt rassurants. On parle surtout de l’IA parce qu’elle est plus accessible aujourd’hui, pas parce qu’elle est plus performante. Ça veut dire quoi dans l’usage des familles au quotidien ? Pour Yvan Huque, c’est d’abord l’occasion d’être attentif. Éduquer, sensibiliser, expliquer de quoi il s’agit. Le premier élément de cette arrivée soulève auprès du grand public la nécessité de relancer la question du regard critique. C’est bluffant, oui. Mais il est possible de faire pas mal de dégâts avec. Ce n’est ni tout noir ni tout blanc.
« Il faut se méfier du monstre. L’IA génère la possibilité de faire vite et facilement. Là est l’objectif. Pas de tout remplacer sur son passage. Et si certains métiers vont peu à peu s’éteindre, d’autres vont se créer. L’IA ne remplacera jamais la réflexion, le raisonnement, le fait de mettre des infos en perspective comme certain·es journalistes le font ou comme c’est attendu de la part d’un·e élève ou d’un·e étudiant·e pour un travail à faire à la maison. Après, bien sûr, le rôle du parent ou du prof consiste à jouer les garde-fous. »

Un outil pour des tâches bêtes et méchantes

Pour Brieuc Guffens, à hauteur de famille, c’est le fait de démêler le vrai du faux qui constitue un véritable enjeu dans les années à venir. L’IA ne fait que ramener sur le devant de la scène numérique un vieux débat qui est celui de décrypter une info. Elle relance le débat du contenu et de sa source.
« La vraie question, c’est celle de l’utilisation éthique de ces nouveaux outils. Le problème de l’utilisation de l’image, lui, n’est pas neuf. Sous Staline déjà, on dénonçait la falsification de photographies. Plus tard, les logiciels de retouche d’image. Aujourd’hui, de fausses images de Donald Trump ou du pape François… Je vois surtout des gens qui s’amusent. Les logiciels type ChatGPT sont utilisés comme des moteurs de recherches ou pour la création. Nous-même chez Média Animation, on voudrait créer des ateliers de BD pour étudier les déplacements des personnages. Ce qui me fait dire que tout ceci ne va pas prendre la place que l’on croit. L’IA permet de gagner du temps sur des opérations longues et laborieuses. Changeons juste notre point de vue : ça peut surtout aider à se débarrasser de certaines tâches bêtes et méchantes. Une fois que le grand public aura fini de faire joujou avec, l’IA sera utilisée de manière plus spécifique. »
Dans le débat – qui s’est calmé ces derniers temps –, la question qui est revenue chez les parents interrogés, c’est comment nos enfants peuvent exploiter ces outils honnêtement. Là-dessus, nos intervenants nous rappellent qu’un devoir falsifié, un bête copier-coller, un exposé composé par une IA, ça reste encore aujourd’hui et pour quelques années facilement identifiables.
Brieuc Guffens, tout comme les webmasters interrogés, nous rappelle que les possibilités techniques limitent les usages. Il faut de grosses machines puissantes, quand bien même elles seront plus performantes dans cinq-dix ans et que l’IA sera plus légère, nous sommes loin des grandes avancées du labo Skynet dans Terminator.
Mais peut-être que les générations futures qui seront en guerre contre les cyborgs trouveront nos propos beaucoup trop laxistes.

ZOOM

Le futur des algorithmes ?

Au chapitre « planification humaine par la machine » qui catalyse pas mal de peurs, je voudrais les algorithmes. Ils sont de plus en plus fins et les experts interrogés nous affirment à l’unanimité qu’ils ne cesseront de l’être. Toujours plus présents. Mieux ciblés. Qu’à cela ne tienne, ils sont l’occasion d’outiller nos enfants face à l’armada du marketing numérique. Pour Arnaud Zarbo de l’asbl Nadja, le remède réside dans le fait d’éduquer aux médias afin de renégocier nos rapports avec les technologies et inverser le rapport de forces. En commençant par lire sur leligueur.be, l’article Qui a peur des méchants algorithmes ?