Santé et bien-être

Vous l’attendiez de pied ferme, la voici : nous sommes en plein pic de bronchiolite. Bronchio quoi ? Pour ceux qui ne connaissent pas, le nom est presque charmant. Pour ceux qui ont déjà vu leur tout-petit la respiration crépitante, sa simple évocation rappelle de bien mauvais souvenirs. On en parle avec une kinésithérapeute spécialisée en infection respiratoire.
Oui, les symptômes de cette maladie qui s’étale d’octobre à mars ne sont pas jolis à voir. D’abord un petit rhume ou une rhinopharyngite mignonne. Puis un nez bouché, de la fièvre, une infection des bronchioles, de la toux, des quintes sèches puis grasses, une respiration de plus en plus difficile, qui peut même devenir sifflante ou vibrante.
Si c’est le cas, ne vous posez même pas la question : foncez dare-dare chez votre pédiatre ou votre médecin de famille qui va vous munir de tout un arsenal aussi imposant qu’efficace. Puis, lui ou vous, allez demander des séances de kiné respiratoire. Et vous allez voir que le plus difficile, c’est sans doute d’y assister…
Évacuation des glaires !
Difficile, mais pourtant, diablement efficace. Qu’il y a-t-il d’impressionnant, alors ? Jusqu’à 2 ans et demi-3 ans, un petit ne peut pas évacuer ses glaires par lui-même. D’où masque, aérosol ou « puff » en tout genre. Et c’est là qu’interviennent les kinés. Et c’est là aussi où les parents angoissent.
Les exercices peuvent paraître très violents en façade. Le spécialiste va chercher les glaires dans le fond des bronchioles pour les faire remonter de façon quasi manuelle, via des techniques de respiration, comme des pressions sur la cage thoracique pour expulser, empêcher le tout-petit de déglutir afin qu’il ne ravale pas les mucosités.
Soyez rassurés, le bébé est immédiatement soulagé. Par la suite, c’est le spécialiste qui jauge si les séances se poursuivent. En fonction de l’amélioration de la santé des petits. En quelques sessions, le résultat est fort probant.
« On ne fait pas systématiquement appel à nous, explique Noucka, kinésithérapeute chez respi-kids.be, un portail de spécialiste pour tout le pays. Et pour être honnête, il n’y a à ce jour aucune étude qui prouve que nous soyons réellement efficaces. Mais je pense que notre travail fait bien avancer bébé dans son processus de guérison. »
Les conditions idéales pour guérir
Derrière l’humilité de la spécialiste se cache une grande vérité : médicaments et praticiens ne font pas tout en cas de bronchiolite, il y a quelques réflexes à avoir côté parents. Si, hélas, on ne peut faire qu’un article en réaction, car il est impossible de prévenir la maladie, de simples règles d’hygiène vont accélérer la guérison des chérubins. Vérifiez que votre petite marmotte dorme dans un endroit ni trop humide, ni trop sec. L’automatisme en cas de bronchiolite ? Toujours bien se laver les mains. Ainsi que les mimines de la fratrie, le cas échéant.
Le virus de la bronchiolite est hyper-contagieux. Ce qu’il aime plus que tout ? La chaleur, la transmission par la salive, les nez qui coulent, et, bien sûr, toutes les horreurs qui sortent par les toux répétées. Autres conseils de Nouchka : « Aérez deux fois quinze minutes matin et soir, éliminez un maximum de poussière, aspirez et lavez les sols régulièrement ».
Il est important de maintenir une température de 19-20°C dans la chambre, pas plus. Inutile de préciser que le fait de sucer la tétine du biberon pour voir s’il est à bonne température ou la tutte du petit malade tombée par terre est à éviter. Pas d’échanges de cuillère avec les frères et sœurs, non plus. En gros, vous êtes le garant d’un petit cordon sanitaire familial qui va éviter une contamination générale.
Je m’inquiète ?
Grâce au traitement prescrit par le pédiatre et aux séances répétées du kiné - en moyenne, cinq à dix -, les signes d’évolution se profilent rapidement. Mais il peut y avoir plusieurs symptômes préoccupants. À surveiller donc, la durée d’évolution de la respiration de votre tout-petit ou l’apparition d’apnées. Autres facteurs, les éventuels troubles digestifs : perte d’appétit, vomissements, fausse route alimentaire, etc.
Quelques signes physiques peuvent aussi être alertants, explique Nouchka. « Si le bout des doigts est bleu, si les lèvres bleuissent, si la respiration est inhabituelle et si les narines se dilatent, il faut foncer aux urgences pédiatriques ».
À ne pas prendre à la légère, puisque les risques peuvent aller jusqu’à des bronchiolites aiguës et une évolution vers un asthme du nourrisson. Mais ne pensons pas au pire, puisqu’avec tous ces bons conseils, vos adorables petites créatures vont se remettre en deux coups de cuillère à pot. Et parfois même de façon bien plus rapide que leurs parents qu’elles auront joyeusement contaminés…
EN PRATIQUE
Comment moucher correctement son bébé ?
Nouchka nous explique comment bien moucher bébé.
- Se munir d’une serviette sur laquelle on couche bébé, d’essuies et de sérum physiologique.
- Coucher bébé sur le côté.
- Lui maintenir le corps et la tête, pas trop penchée en arrière, de façon à éviter que le liquide ne tombe dans le conduit auditif.
- Presser la moitié de la flapule dans une narine.
- Immédiatement après, presser le dessous du menton, de façon à empêcher le tout-petit de déglutir afin qu’il ne ravale pas les mucosités.
- Et avec l’autre main lui obstruer l’autre narine pour qu’il évacue complètement.
- Le redresser tout de suite.
- Bien le moucher.
- Le rassurer tendrement et répéter l’opération sur l’autre narine.
En fonction des cas, c’est à faire minimum avant chaque biberon. Ce n’est pas trop, pensez au nombre de fois où vous-même vous vous mouchez en cas de rhume. L’opération peut être répétée jusqu’à quinze fois par jour, néanmoins, gare aux irritations. Et si vous utilisez un mouche-bébé, limitez son usage à 1 à 2 fois par jour.
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