Société

La Ligue des familles plaide pour une véritable politique de soutien face au post-partum

En 2020, avec le hashtag #monpostpartum, la parole des femmes s’est libérée sur les difficultés qu’elles avaient pu traverser quelques jours, quelques semaines ou encore des mois après leur accouchement. Des témoignages crus et explicites sur les complications psychiques et physiques vécues, levant le voile sur un post-partum loin des images idylliques renvoyées par la société.

Plus d’un an plus tard, le constat est là : l’accompagnement du post-partum en tant que tel est presque toujours inexistant en Belgique. Pour la Ligue des familles, le monde politique doit se saisir de cet enjeu de santé publique. Avec la grossesse, il constitue la phase la plus à risque pour la santé des femmes : près de 20% des mères vivent une dépression post-partum.

Vous avez dit post-partum ?

Le post-partum, c’est la période qui désigne généralement les six semaines qui suivent l’accouchement. Mais lorsqu’on prend la peine de lire les témoignages des mères, on constate que les effets du post-partum peuvent aller bien au-delà de ces six semaines et perdurer des mois en fonction des femmes et des symptômes.
Mettre au monde un enfant, c’est loin d’être anodin dans la vie d’une femme. Après l’accouchement, c’est un nouveau chapitre qui commence pour la maman. Celui d’un chamboulement physique, psychique et organisationnel dans tous les sens du terme alors qu’il ne s’agit plus d’être suivie de près - et très régulièrement - comme c’était le cas pendant la grossesse.

Un besoin criant d’informations

L’après accouchement, c’est comme une sorte de boîte noire. La Ligue des familles constate que la plupart des femmes n’y ont pas été préparées et ignorent tant ce que s’apprête à vivre leur corps pour récupérer de la naissance que l’isolement auquel elles peuvent faire face à leur retour à la maison.
Ce manque d’informations et de connaissances dessert les femmes qui traversent les difficultés du post-partum sans y avoir été préparées. Tout cela pourrait pourtant être évité.
Pour la Ligue des familles, il est essentiel d’informer pour montrer l’envers du décor. « Qu’est-ce qui est le plus effrayant, savoir avant d’accoucher que des douleurs et des gênes vont s’installer et dans quelle mesure OU l’apprendre sur le tas et se sentir anormale ou pire, être persuadée que quelque chose de grave pour sa santé se produit ? », déclarait Illana Weizman, à l’origine du hashtag #monpostpartum.
Il s’agit aussi d’informer les pères/coparents de ce qui se passe dans le corps de leur conjointe et des difficultés qui peuvent survenir lors du post-partum. Non seulement pour pouvoir mieux l’accompagner, mais aussi pour leur faire comprendre que ce n’est pas inhabituel.
Il s’agirait dès lors de mieux prévenir les difficultés pour les mères et surtout de les normaliser pour que cette expérience soit vécue le plus sereinement possible. Cela ne rendra peut-être pas les choses plus simples, mais pourra éviter des complications ou, au minimum, une culpabilisation.
Pour la Ligue des familles, il faut que les cours de préparation à la naissance prévoient une séance entière sur le post-partum et ses enjeux. Il ne s’agit pas d’être saturée d’informations, mais d’avoir tout à disposition facilement, afin de demander de l’aide si nécessaire, via par exemple un livret remis à la sortie de la maternité référençant le réseau local vers qui s’orienter.

Sortir les femmes de l’isolement en allongeant le congé de paternité/co-maternité

Un meilleur vécu post-partum doit inévitablement passer par une égalité entre les deux parents au moment de la naissance d’un enfant. Pour la Ligue des familles, il s’agit d’allonger le congé de naissance à quinze semaines pour le rendre équivalent à celui de la maman. Cela permettrait de sortir les femmes de l’isolement auquel elles sont confrontées, mais également d’impliquer directement le papa/coparent dans les nouvelles réalités de la vie familiale.
La Ligue des familles ne le répètera jamais assez, la période d’accueil d’un nouveau-né au sein d’une famille est cruciale dans la mise en place des schémas de l’organisation conjugale. Si, dès les premiers mois, les deux parents sont présents, ils ont alors la possibilité de mieux se répartir les soins au bébé et les tâches ménagères.

Mais pas seulement

D’autres mesures sont également importantes pour améliorer le post-partum des femmes, comme celle d’allonger le congé de maternité à dix-huit semaines pour toutes les femmes indépendamment de leur statut ou profession et d’augmenter son indemnisation à 100% du salaire.
Pour la Ligue des familles, il faut également renforcer l’accompagnement des femmes après leur retour à la maison et leur offrir une véritable prise en charge pluridisciplinaire, comme c’est le cas par exemple en Flandre ou en Allemagne.
Enfin, il ne suffit pas de sensibiliser les seul·e·s futur·e·s mères et pères aux enjeux du post-partum. C’est aussi au monde politique de prendre ses responsabilité et de prévoir une société plus à l’écoute des parents et de leurs besoins après une naissance.

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