Développement de l'enfant

La musique, ça fait grandir

Le monde est saturé d’images. Tout est conçu pour capter d’abord le regard. L’oreille, souvent, doit se contenter des miettes : fonds sonores indistincts et, sur le plan musical, compositions formatées par les médias soumis à la tyrannie de l’audimat. Comment encourager les enfants à tendre l’oreille (qu’ils ont très fine autour de 3 ans !) pour capter de nouveaux sons et ouvrir leur horizon musical ?

Télévision, écrans de toutes tailles, publicités… ces images matraquées à toute heure envahissent très tôt l’esprit des petits. Il ne reste guère de place pour la découverte d’autres cultures…la musicale, en particulier.
Pourtant, nos petits bouts sont curieux de nature. Ils n’ont pas de préjugés. L’occasion de leur offrir non tant la possibilité d’entendre, mais plutôt d’apprendre à écouter la diversité quasi infinie des sons et musiques à notre portée, du simple chant d’un oiseau dans le jardin au chatoiement d’un orchestre symphonique.

CONCENTRATION
« Écouter, c’est sortir de soi, c’est s’oublier pour être tout entier à la disposition de ce qui nous est présenté à entendre », écrivait notre toujours fringuant Christian Merveille. Écouter demande un effort de concentration dans une société de zapping, un temps d’arrêt dans un quotidien speedé où les bruits les plus divers se succèdent sans discontinuer, quand ils ne se superposent pas dans une cacophonie assourdissante.
Chez le jeune enfant, l’apprentissage est d’autant plus prégnant que le lien affectif est fort. Lui chanter une de vos chansons préférées ou lui faire écouter un morceau que vous aimez (n’oubliez pas de le lui préciser !) est la meilleure méthode pour capter son attention auditive.

MUSIQUE POUR ENFANTS ?
Il n’y a pas (ou plus ?) de musique spécifiquement « pour enfants » : tous les styles ont leur intérêt, de la techno au jazz, du reggae à la musique classique, du rap aux musiques du monde, pourvu qu’il s’y manifeste une recherche d’originalité, un souci de dépasser la simple reproduction pour aboutir à une création personnelle, ou encore une production artisanale à contre-courant de la vague purement mercantile. Il est bien loin, le temps des veillées où une grand-mère poussait la chansonnette, transmettant ainsi de génération en génération les chansons enfantines traditionnelles. À peine ce patrimoine inestimable, véritable pilier de l’éveil musical, est-il encore enseigné aux futurs éducateurs (puéricultrices, institutrices ou instituteurs maternels ou primaires).
Un relais au sein de la famille s’avère donc bien utile. S’approprier ce riche répertoire de comptines, formulettes, jeux de doigts et berceuses, jouer, chanter, danser avec l’enfant, favorise son développement moteur, sensoriel et émotionnel, dans le plaisir de la relation partagée (lire en page 4 pour les tout-petits). Rien n’interdit par ailleurs de modifier les paroles des chansons, d’inventer de nouvelles mélodies, d’adapter les jeux au vécu de chaque enfant, de battre le rythme avec une simple cuiller et même de fabriquer des instruments de musique avec des pots de yaourt ou des objets usuels. Tout est affaire, non pas de connaissances techniques, mais d’imagination.

CHOISIR !
Des supports discographiques sont là pour venir en appui à cette tâche. Dans ce domaine, se côtoient le pire et le meilleur, selon que l’enfant est considéré d’abord comme une cible marchande ou comme un être en construction digne du plus grand respect. Il n’en reste pas moins que si vous pouvez l’inviter à vibrer à l’écoute d’une mélodie harmonieuse au texte élégant, vous pouvez aussi beaucoup vous amuser à improviser un karaoké avec des chansons passe-partout (ambiance garantie pour les fêtes, surtout si toute la tribu est réunie !)
D’un côté donc, le fast food de textes pas toujours très subtils, de mélodies banales passées à la moulinette des synthés ; de l’autre, le slow food de paroles qui font grandir, des musiques vitaminées aux saveurs diverses et goûteuses. Le premier genre n’a guère besoin de publicité puisqu’il s’entend sur la plupart des médias. Le second, par contre, n’est pas toujours très visible ou plutôt audible. C’est pour cela que le Ligueur, en collaboration avec Anne Dereine du service provincial de Namur, vous propose, à la veille des fêtes, une sélection des meilleurs morceaux qui se sont jouées à droite et à gauche, cette année.
Tout enfant est un musicien en puissance. A nous, parents, éducateurs, animateurs, de lui donner le coup de pouce qui n’en fera pas forcément un second Mozart, mais qui l’aidera à aiguiser son esprit critique et à écrire seul la partition de sa propre vie.



A. D.

LE SAVEZ-VOUS ?
L’oreille est optimale entre 2 et 6 ans. On ne parle pas ici d’oreille absolue, mais d’une acuité particulièrement sensible et ouverte à une symphonie de sons en tous genres. À partir de 7-8 ans, la perception des sons est altérée par la simple capacité de jugement des enfants. C’est pourquoi il est important de stimuler l’acuité dès le plus jeune âge… mais aussi de l’initier au silence !

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