Développement de l'enfant

Les mois passant, le nombre de siestes de votre enfant se réduit progressivement. Mais elles conservent toute leur raison d’être. À ne pas zapper, donc ! Quelques repères bons à garder en mémoire avec José Groswasser, pédiatre « dodologue », comme il se présente lui-même, et ancien responsable de l’unité de sommeil à l’Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola (Huderf) à Bruxelles.
« Si l’atmosphère autour du sommeil est sereine, si de bonnes conditions de sommeil ont été établies, s’il n’y a pas d’éveils nocturnes répétés - et donc si l’enfant a appris à s’endormir et se rendormir seul -, la grande majorité des enfants, à 15-17 mois, font encore une sieste le matin et une sieste l’après-midi, précise d’emblée José Groswasser. En semaine, beaucoup d’entre eux sont en crèche ; ces siestes se passent donc à la crèche. Le week-end, les parents peuvent continuer cette routine, avec éventuellement des adaptations liées à la vie familiale. Mais, globalement, ils devraient essayer d’organiser leur vie en fonction des besoins de l’enfant plutôt que de l’obliger à suivre leurs propres besoins ou ceux du reste de la famille. »
Mais quels sont les bienfaits de la sieste ? En parler revient à rappeler deux rôles essentiels du sommeil en général. Un : permettre de recharger ses batteries et de retrouver une certaine forme - après avoir eu des activités, on a besoin de se reposer. Deux : aider à mémoriser et intégrer ses expériences de la journée - et, à 15-17 mois, le nombre d’expériences qu’on fait par jour est énorme ! « On est tous programmés - adultes compris - pour faire des siestes, souligne le pédiatre. Mais, phénomène culturel et sociétal, ce besoin est réprimé chez nous. Et malheureusement, de plus en plus tôt… »