Société

Mobilité des familles : forçons le débat !

La Ligue des familles a ouvert, avec plusieurs partenaires, une pétition sur le site du Parlement bruxellois. Notre objectif : la mise en place d’une commission délibérative, composée de citoyen·nes, qui se penchera sur les problèmes de mobilité rencontrés par les familles et étudiera les solutions leur permettant de recourir davantage aux modes de déplacement actifs, aux transports en commun et à l’offre de mobilité partagée. Nous voulons que la réduction de l’usage de la voiture se fasse sans mettre les familles en difficulté financière, tout en leur permettant de faire face à leurs contraintes familiales et professionnelles.

► Les familles et la voiture

Plusieurs études ont montré que la présence d’enfants augmente l’usage de la voiture, ce qui a pour effets négatifs un recours moindre aux autres moyens de transport et un moindre report modal. La voiture, pour bon nombre de parents, reste le moyen de transport le plus facile pour réaliser les déplacements avec des enfants et concilier vie professionnelle et vie familiale. Les Bruxellois·es en couple avec enfants sont 80% à posséder au moins une voiture quand ce n’est le cas que 49% des ménages sans enfant.
Or, le transport routier est l’un des principaux responsables des émissions de polluants atmosphériques en Région bruxelloise. Cette pollution est responsable d’environ 1 000 décès prématurés ainsi que de nombreux problèmes de santé : maladies respiratoires et cardio-vasculaires qui touchent particulièrement les personnes les plus fragiles (les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées).
Aux problèmes de santé s’ajoutent les problèmes de sécurité. Les voitures sont responsables d’un grand nombre d’accidents corporels et mortels. Et leur omniprésence dans l’espace public se fait au détriment d’autres projets bénéfiques pour les familles bruxelloises : amélioration des autres moyens de transport, meilleure sécurité, développement d’espaces de loisirs, de repos…
En matière de mobilité, les familles ont certaines spécificités qu’il faut prendre en compte pour leur offrir des politiques adaptées.

► Les parents enchaînent plus les déplacements

Les familles effectuent des trajets en chaîne (domicile, crèche, école, travail, activités extrascolaires…). Si le nombre d’étapes varie selon les situations, au quotidien, rares sont les trajets qui ne comptent qu’une destination.

► Les alternatives à la voiture ne sont pas totalement adaptées

Les familles se déplacent « avec un corps agrandi ». Agrandi parce qu’elles arpentent l’espace avec un ou plusieurs enfants, avec un ou plusieurs sacs/cartables, avec une poussette, une draisienne, une trottinette... Les jeunes enfants ne sont pas toujours en mesure d’effectuer à pied le trajet qui suit/précède celui en transports en commun. Ces familles font face à des espaces trop étroits, trop courts, à des escaliers, à des changements de ligne qui s’avèrent plus fatigants et difficiles que lorsqu’on est seul.
Ces problèmes en matière de mobilité et d’accessibilité sont partagés avec les personnes à mobilité réduite : comment monter dans un tram avec une poussette ou en fauteuil roulant quand le perron est éloigné de plusieurs centimètres de l’entrée du tram ? Comment sortir d’une station quand l’ascenseur est inexistant ou en panne ?

► Les parents ont des contraintes horaires supplémentaires

Si chaque adulte a ses contraintes horaires, en famille, il faut y ajouter celles des enfants : horaires d’école, de crèche, des activités… Ce qui oblige les familles à se déplacer durant les heures de pointe et à trouver des moyens de déplacement rapides pour combiner ces différentes contraintes.

► Les mères principalement concernées

Les politiques mobilité pensées « familles » doivent inclure une dimension de genre. Comme pour le partage des tâches ménagères et le soin aux enfants, la mobilité des familles est prise en charge majoritairement par les femmes. Elles sont plus nombreuses que les pères à enchaîner les trajets chaque jour. Elles sont également les principales accompagnatrices des enfants pour les trajets scolaires. Et nous ne parlerons même pas de la charge mentale nécessaire à la planification et à l’organisation des trajets : préparer les affaires, vérifier les horaires et le trajet, combiner ces trajets avec ses impératifs…

PÉTITION

Signez !

Nous constatons que les spécificités des déplacements en famille sont rarement prises en compte dans l’élaboration des politiques de mobilité. Pour que ce sujet soit discuté au parlement avec des citoyen·nes, nous devons récolter 1 000 signatures de Bruxellois·es. Signez cette pétition et aidez-nous à lancer cette réflexion au parlement !

parentmobile.be

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