Développement de l'enfant

Oh, il était si mignon votre tout petit, jadis, enfant. Aimable, poupin, adulé tant pour ses petites ratiches de porcelaine que pour ses mignonnes fulgurances qui, en quelques mots, faisaient fondre son auditoire. Puis, l’adolescence est passée par là. Et que ce soit pour une raison ou pour une autre, voilà qu’il inquiète. Pour ne pas dire qu’il fait peur. Aux ami·e·s, aux profs, à la famille. Est-ce si grave que ça en a l’air ? Parlons-en entre psy, parents et ados, apeurés certes, mais aimants avant tout.
N’importe quel parent regarde ses enfants avec une adoration débordante. Dépourvu totalement d’objectivité, il se fait la remarque à un moment ou un autre : « Mais quelle chance j’ai ! Pourvu que l’adolescence ne vienne pas tout gâcher ».
Tout gâcher, vraiment ? Mais qu’est-ce que cela signifie ? Nicolas Girardon et Henriette Dorey, psychiatres, l’évoquent dans leur livre conjoint L'adolescence ou la peur du monstre (ÈRES) et expliquent qu’aussi bien sur un plan psychique, biologique ou comportemental, au temps béni des métamorphoses induites par la puberté, l’adolescent se trouve lui-même face à ces questions : « Quel monstre redoute-t-il de devenir ? Quelles pensées inavouables son esprit risque-t-il de secréter, que son corps, avec le cortège des stigmates physiques de la puberté, vient dénoncer ? ». Observons donc ces êtres effrayants.