Société

1er septembre, c’est sous un soleil franc que je franchis les portes vitrées du 109, avenue Emile de Béco à Ixelles. Je succède à Christophe Cocu qui a mené la barque durant cinq ans et qui laisse une association en bonne santé. Le défi n’est pas mince à relever, 30 000 membres, 10 000 familles, près de 65 employées et employés répartis en six départements. De nombreuses actions, activités et productions : un média qui scanne à travers le prisme de la parentalité les enjeux de société ; un service étude qui fournit analyses, mémorandums, revendications et actions politiques en flux continu ; une offre diversifiée en éducation permanente et en animation d’intégration sociale constituée notamment de cours de FLE, de sensibilisations sur le post-partum, d’arpentages féministes, d’actions littéraires ; des services et des avantages aux membres tels que des modules de formation sur les risques liés à l’usage d’internet, du coaching parental… ; et dans l’ombre, tous les services de support pour faire tourner une telle boutique…. C’est aussi et toujours une association qui s’appuie sur des relais locaux menés vaillamment par des bénévoles : Andenne, Libramont, Etterbeek, Mouscron, Sombreffe, Beloeil, Mettet… L’ancrage de la Ligue des familles en Région wallonne et en Région bruxelloise est impressionnant !
Je voulais rejoindre la grande aventure de la Ligue des familles pour embrayer dans ce formidable mouvement d’actions et de revendications en faveur des parents et des enfants, reconnu depuis si longtemps. Une association âgée de 102 ans qui mène toujours avec autant d’énergie ses combats ! C’est donc avec une certaine fierté que je prends les rênes de cette asbl en tant que première directrice générale. Mais, me direz-vous, qui suis-je pour prétendre apprivoiser cette grande dame ?
Les besoins des enfants autant que ceux des parents
Les enjeux autour des parents me sont familiers. Rétroactes. J’ai démarré ma carrière professionnelle au sein d’un service d’aide aux jeunes en milieu ouvert, à Etterbeek. Une AMO, comme on dit dans le jargon de l’aide à la jeunesse, au sein de laquelle une émission radio menée par les jeunes m’a permis de comprendre leurs préoccupations. Parmi celles-ci : l’école, l’amour, les ami·es, les loisirs, les héritages culturels et bien sûr, la famille et tout ce qu’elle charrie de sentiment d’appartenances, de liens et d’oppositions. Quoiqu’il arrive, on est toujours l’enfant de quelqu’un...
« Ce qui est bénéfique pour les plus faibles d’entre nous l’est tout autant pour le reste de la population »
Trois ans plus tard, je prenais la direction du service, pour dix ans. Pour ce public en difficultés, j’ai interpellé, beaucoup, en faveur de la défense de leurs droits auprès de nos responsables politiques. Pour de meilleures conditions de vie tant pour les parents que pour les enfants. Par la suite, j’ai rejoint l’équipe du Délégué général aux droits de l’enfant, comme conseillère sur les questions de politique jeunesse, d’aide à la jeunesse, de mineurs en conflit avec la loi et de pauvreté.
J’y ai développé une vision à 360 degrés des besoins des enfants. J’y ai aussi aiguisé mon attention sur les parents, et plus particulièrement ceux en situation de pauvreté. J’y ai appris que ce qui est bénéfique pour les plus faibles d’entre nous l’est tout autant pour le reste de la population. C’est pourquoi, dans le cadre de mes nouvelles fonctions, j’aurai une attention particulière pour les familles les moins outillées, les parents invisibles et invisibilisés et les publics stigmatisés.
Prendre soin
J’estime en outre que défendre la famille, c’est revendiquer qu’elle est multiple et singulière. C’est affirmer que les parents sont titulaires de droits et d’obligations et que la défense de leurs intérêts est essentielle à notre collectivité. Et que ce sont les responsables politiques, toutes compétences confondues, qui restent les garants des aides et services susceptibles de faciliter la parentalité, dans tous ses modèles familiaux.
La richesse des activités de la Ligue des familles m’amène à penser que la famille, c’est tellement plus que des parents et des enfants. Ce sont des relations solidaires, des citoyens et des citoyennes soucieux de veiller à une société qui prend soin de ses parents, et par voie de conséquence, de ses enfants. Une communauté de vie qui témoigne que la défense des conditions de vie des parents est essentielle au bien-être de notre société toute entière. Cette communauté, c’est nous et c’est vous, lectrices et lecteurs du Ligueur, membres de la Ligue des familles, la seule association francophone d’une telle envergure qui défend les parents, tous les parents.
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