Grossesse

Ne zappons pas le quatrième trimestre de la grossesse

Ceci n’est pas une coquille dans votre Ligueur, on parle bien du quatrième trimestre de la grossesse ! Les mamans qui viennent d’accoucher le savent pertinemment : les semaines qui suivent la naissance de leur bébé sont chamboulantes. Car s’occuper non-stop d’un petit être immature et complètement dépendant est exigeant. Une responsabilité folle ! Car leur corps a besoin de récupérer. Car elles se découvrent transformées. Et si cette période était aussi particulière et intense que la grossesse ou la naissance ? Et si elle méritait, elle aussi, toute notre attention ?

C’est ce que développe Ingrid Bayot, sage-femme et formatrice en périnatalité et allaitement, dans son nouveau livre Le quatrième trimestre de la grossesse (Érès - 1001 BB). Zoom sur ce temps qui, « entre le rose-tendresse et le noir-désastre », peut être traversé de toutes les couleurs possibles…

Nommer les choses, c’est les faire exister, dites-vous. D’où l’intérêt de parler d’un quatrième trimestre de la grossesse qui débute quand le bébé naît. Pourquoi est-ce important ?
Ingrid Bayot : « Parce que cela donne une réalité et une temporalité à une série de processus qui ont une base physiologique forte. Il y a deux grands chantiers en cours juste après la naissance. La dégestation, d’abord : tous les changements du corps féminin durant la grossesse régressent progressivement et vont amener la maman vers un état ‘non enceinte’. Il ne s’agit pas, pour elle, de retrouver son corps d’avant, mais bien d’apprivoiser ce corps qui s’est transformé très rapidement et qui va cheminer vers un nouvel équilibre, c’est tout un travail d’ajustement.
L’autre chantier, c’est la post-gestation, le maternage intensif des premières semaines après la naissance, comprenant l’allaitement, mais pas seulement : il y a aussi le contact peau à peau mère-bébé, la proximité en journée et pendant la nuit, toutes les interactions sensorielles… La gestation continue, en quelque sorte, hors de l’utérus. Le nouveau-né humain est le plus immature des bébés mammifères, il a un besoin physiologique d’être porté, touché, enveloppé.
Depuis la nuit des temps, la survie et le développement du bébé humain dépendent des interactions avec les adultes qui l’entourent, et en particulier avec sa mère. Ce maternage attentif est à ce point crucial que des facilitateurs biologiques de comportements maternels (certaines hormones notamment) existent, comme chez toutes les espèces mammifères d’ailleurs. Dans l’espèce humaine, ces facilitateurs s’expriment de manière très variable, en fonction de la culture ambiante ou de l’histoire personnelle. S’ils peuvent s’exprimer, ils favorisent les comportements protecteurs et attentionnés à l’égard du bébé. Sans tomber dans le mythe d’un ‘instinct automatique’, il est possible de soutenir ces ancrages biologiques pour que les femmes en profitent au mieux. »

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