Société

Bien qu’attendue de longue date, la réforme des rythmes annuels était la nouveauté majeure de la rentrée scolaire 2022-2023. Une année de changements pour les familles, les écoles et les opérateurs de stages, particulièrement durant les périodes de vacances scolaires qui sont maintenant passées à deux semaines.
Au terme de ce premier congé de détente « nouvelle mouture », et dans l’attente d’une évaluation plus complète de la réforme, nous avons opéré un premier coup de sonde auprès des organisateurs de stages pour savoir comment se déroule cette année d’adaptation. Si le soutien à cette réforme était largement partagé, sa mise en œuvre dès la rentrée 2022 a placé beaucoup d’entre eux dans une véritable course contre-la-montre pour revoir leur offre d’activités et leur organisation interne.
La Ligue des familles s’inquiétait que ces problèmes résultent in fine dans un rétrécissement de l’offre d’activités et une hausse des coûts pour les familles. C’est pourquoi nous avons pris le pouls du côté des organisateurs de stages. Ont-ils pu se réorganiser et rencontrent-ils des difficultés ?
Un bilan d’étape globalement positif
Disons-le d’emblée : dans l’ensemble, cela ne se passe pas trop mal. Sur les dix-huit structures contactées en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), treize ont organisé des activités durant les deux semaines de vacances d’automne et de détente, et trois pendant une semaine (les deux dernières étaient dans des situations particulières). Une nouvelle plutôt rassurante, même s’il faudra vérifier que l’ensemble des demandes des familles ont bien pu être rencontrées. Plusieurs obstacles ont néanmoins été relevés par les acteurs interrogés. En voici les principaux :
- Des étudiant·es moins disponibles. Un souci important concerne le recrutement des animateurs et animatrices qualifié·es. Avec les vacances de printemps prochaines qui tomberont en plein blocus dans l’enseignement supérieur, ceux qui font régulièrement appel à des étudiant·es nous ont signalé avoir plus de mal que d’habitude à recruter.
La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, a justement annoncé il y a quelques jours que le calendrier des cours dans l’enseignement supérieur serait lui aussi réorganisé. Le début de l’année de cours serait notamment aligné sur celui de l’enseignement obligatoire, et le congé de détente le serait similairement au moins pour les hautes écoles et les écoles supérieures d’art.
Ces mesures – encore à confirmer – semblent tendre à un apaisement des tensions en matière de recrutement pour les opérateurs d’activités pour l’année 2024-2025. - Un décalage communautaire qui complique les choses. À Bruxelles et le long de la frontière linguistique, la désynchronisation avec les congés de l’enseignement néerlandophone complique la vie de certains parents, mais aussi celle des opérateurs qui comptaient sur des locaux scolaires maintenant inaccessibles pendant les congés de l’autre communauté. Une situation regrettable que la Ligue des familles appelle la Flandre à régler le plus rapidement possible en revoyant le calendrier scolaire dans la même perspective que du côté francophone.
- Des mesures de soutien trop incertaines. Enfin, un élément problématique a trait au montant d’un million d’euros débloqué par la FWB pour l’organisation d’activités durant les nouvelles plages de congés scolaires, particulièrement pour les enfants plus jeunes. Le problème est que les opérateurs n’ont reçu aucune garantie de recevoir les moyens qu’ils ont avancés, et que le délai de versement des fonds ne leur a pas été communiqué. Concrètement, certaines structures ont des difficultés à s’engager dans des locations de locaux, dans l’achat de matériel ou dans des partenariats.
La Ligue des familles souhaite que ces structures soient rapidement informées quant au montant qui leur sera attribué et quant au moment où il leur sera versé.
Et pour la suite ?
Alors que cette première année de rodage n’est pas encore achevée, il est prématuré de tirer des conclusions définitives. Mais, jusqu’à présent, il semble que l’accès aux stages et plaines a globalement été assuré de la même manière que les années précédentes. Ce constat général ne doit toutefois pas masquer les difficultés relayées par les acteurs de terrain. Et il n’est valable que pour les congés déjà écoulés.
Une situation préoccupante est celle des mouvements de jeunesse qui ont relayé à de nombreuses reprises la pénurie d’endroits de camp accessibles et répondant aux normes de qualité.
Pour ces raisons, la Ligue des familles va suivre l’évolution de la situation lors des congés de printemps et d’été avec attention. Et rappelle la nécessité de monitorer l’offre et les tarifs des activités durant les congés scolaires.
VOTRE AVIS COMPTE
Et vous, parents ?
Avez-vous trouvé les stages que vous cherchiez pour vos enfants lors des congés d’automne (Toussaint) et de détente (carnaval) ? Avez-vous constaté des difficultés ? N’hésitez pas à nous contacter : etudes@liguedesfamilles.be
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