Loisirs et culture

Octobre 1978 : mort d’un copain

L'ARCHIVE DU LIGUEUR

« Copain », drôle de terme pour parler de Jacques Brel. Surtout au lendemain de sa mort. « Copain », c’était plutôt le vocable employé pour parler des chanteurs et chanteuses de la génération montante des années 60 - d’Hervé Villard à France Gall, de Johnny à Eddy - habituée de l’émission et du magazine Salut les copains. Pourtant, c’est avec ce mot que la Ligue des familles salue le départ du Grand Jacques sous la plume du secrétaire général de l’époque, Jacques Zwick. Explication : Jacques et Jacques étaient potes de jeunesse.
Dans ce texte d’adieu, la mort déboule en rupture définitive. « Il m’a fallu un temps pour réaliser (…) que je n’entendrais plus ta voix chaude et amicale lancer : ‘Comment tu vas ?’. Je ne l’avais plus entendue depuis quelques années, mais, tant que tu vivais, il restait l’espoir de retrouvailles ».
Les deux hommes se sont d’abord côtoyés dans un mouvement de jeunesse, La Franche Cordée. Déjà, Brel y débarque avec sa guitare. « Nous avons servi de banc d’essai à ses premières chansons. (…) Nous étions fiers comme si nous avions été pour quoi que ce soit dans un talent qui allait se révéler être du génie ».
En 1951, lorsque naît Chantal, la première fille de Jacques Brel, Jacques Zwick est choisi comme parrain. « Nous espérions par-là tisser des liens que la vie devait révéler trop fragiles ». Les deux amis se perdent effectivement de vue, se croisent plus rarement, voire plus du tout. Reste les souvenirs comme cette chanson que « Jacques avait composée pour nous sur Saint-Exupéry et dont le refrain se terminait ainsi : ‘Accroche tes ailes à l’étoile qui fuit’. La dernière fois que je l’ai vu, dans L’homme de la Mancha, j’ai retrouvé sa marche à l’étoile… ».
Jacques Zwick, décédé en 2005, évoque aussi le dernier album de Brel d’où il tire quelques phrases de Le Bon Dieu, une « petite ritournelle, passée inaperçue au milieu des grandes fresques baroques ». Inaperçue ? Oui, en partie. À l’époque, Le Bon Dieu n’est, en effet, que la face B d’un single. Une chanson que le critique musical Gilles Verlant décrira plus tard ainsi : « Valse lente, thème musical ravissant, 18 vers, 70 mots à peine pour dire sa foi en l'Homme, cette chanson est un bijou ». Un bijou auquel Arno rendra aussi un puissant et bel hommage dix ans après le décès de Brel.
T. D.

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