Parents et jeunes adultes : qui paye quoi ?

Avec le recul de la prise d’autonomie, de plus en plus de jeunes adultes qui étudient, voire qui travaillent, vivent encore chez leurs parents. Souvent, ces derniers se demandent jusqu'où ils doivent/peuvent aller dans la prise en charge financière de leurs grands enfants.

Quelles sont les limites à poser ?

► Jusqu'où financer les études de nos enfants et jusqu'à quand ?
► Qu'est-ce qu’on accepte de financer et que doivent-ils payer eux-mêmes ?
► Comment faire en sorte que l'assistance que je leur dois ne se transforme pas en assistanat ?
► S’ils travaillent, doivent-ils contribuer aux frais de la maison ?

Ces questions se posent quotidiennement et dans tous les domaines : vêtements, transports, nourriture, loisirs, voyages… Les parents y répondent souvent au cas par cas. Certains définissent précisément avec leurs enfants les postes qu'ils acceptent de prendre en charge : « Les voyages d'agrément, c'est toi ; mais si tu pars faire un stage à Londres, on t'aide » ou « Puisque tu kottes et que tu ne mangeras plus ici, on te donne l'équivalent de ce que nous aurait coûté ta nourriture. »
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises solutions. Les parents de jeunes adultes qui ne sont pas encore autonomes financièrement, parce qu’ils sont aux études notamment, peuvent se charger des besoins de base (nourriture, transports en commun, vêtements…), mais laisser les enfants payer ce qui n’est pas absolument nécessaire. Ce que les parents décident de payer dépend bien sûr de leurs moyens financiers, mais aussi des valeurs qu’ils souhaitent inculquer à leurs enfants, comme l’effort, l’importance des études, l’autonomie. Mais, tout en réglant les dépenses essentielles, il faut tout de même amener progressivement ses enfants vers l’autonomie. 

Attention aux emprunts

Dans la tranche d’âge 18-27 ans, emprunter à la famille ou aux amis est aussi une pratique courante. Près de 30 % des jeunes adultes déclarent le faire « de temps en temps » et 15 % une fois par mois ou plus. Moins le niveau d’éducation est élevé, plus ces prêts sont fréquents. Les hommes ont plus tendance à recourir à cette solution que les femmes. Attention tout de même : bien sûr, vous voulez aider vos enfants et ne pas les laisser dans l’embarras financier, mais si vous dites toujours oui, vous ne les motivez pas à réévaluer leur budget et à revoir certains postes secondaires à la baisse.

L’argent de poche, un bon entraînement ?

En Belgique, près de 70 % des moins de 18 ans reçoivent de l’argent de poche plus ou moins régulièrement. Même s’il n’est pas indispensable au bon développement et au bonheur de l’enfant, il est tout de même communément admis que recevoir de l’argent de poche durant son enfance et son adolescence est un facteur clé dans la bonne gestion de l’argent une fois devenu adulte. Sa principale plus-value : être utilisé comme argent d’apprentissage.
L’AB-Reoc s’est penchée sur la corrélation entre quelques conseils très courants concernant l’éducation financière et l’argent de poche. Il ressort clairement de l’enquête que :

► les enfants à qui l’on a appris à épargner une partie de leur argent de poche économisent plus fréquemment à l’âge adulte.
► les enfants à qui il a été conseillé de bien réfléchir avant chaque achat avec leur propre argent achètent de manière plus responsable une fois adultes.
► les enfants qui ont appris à patienter lorsque leur argent de poche est épuisé éprouvent moins de problèmes financiers une fois indépendants.

Par ailleurs, apprendre à ses enfants que l’argent se gagne est également très important. D’après l’enquête, les jeunes adultes ayant eu des jobs étudiants économisent plus en tant qu’adultes et ont une meilleure vue sur leurs revenus et leurs dépenses. Avoir un job avant ses 18 ans contribue aussi à une meilleure administration financière et apprend aux jeunes à acheter de manière plus responsable.



Gaëlle Hoogsteyn

Ils en parlent…

Une contribution aux frais

« Ma fille a arrêté l’école pour travailler. Elle gagne 1 200 € par mois tout en vivant à la maison. J’ai donc décidé de lui demander une contribution mensuelle de 250 €, équivalente à ce que je percevais en allocations familiales. Elle trouve cela tout à fait normal et économise le plus gros de son salaire pour s’installer avec son copain dans un an. J’estime avoir de la chance d’avoir une fille si responsable. »
Nathalie, mère d’une fille de 19 ans

Privilégiée

« Quand je suis entrée en 1re licence, mes parents ont accepté que je vive en kot. Ils payent mon loyer et ma voiture. En plus de cela, je reçois 300 € par mois pour ma nourriture, mon gsm, mon sport, mes vêtements… Je suis consciente d’être une privilégiée (la majorité de mes potes doivent avoir un job étudiant) et pourtant malgré tout, les fins de mois sont parfois dures. Je dois apprendre à mieux gérer. »
Audrey, 23 ans, étudiante

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