Société

Parents et non-marchand

Parents et non-marchand

Début novembre, les acteurs et actrices du non-marchand ont battu le pavé pour faire entendre leurs revendications. C’est que le secteur est inquiet depuis les changements de majorités, plusieurs éléments font craindre des réductions de subsides drastiques.

Ceux-ci sont évidemment cruciaux pour des organisations qui dispensent des biens et services à la population sans intention de profit. Pour les familles, le fonctionnement de ce tissu associatif désintéressé est vital. Ne touche-t-il pas à la santé, à l’éducation, points d’attention prioritaires des parents ?

On ne le dira jamais assez, le non-marchand doit être soutenu avec force par le pouvoir politique. Et pourtant, les discours récents de plusieurs partis ne vont pas vraiment dans ce sens. On y dénonce les sommes dépensées, on remet en cause le travail des asbl, etc. Face à cela, une certaine colère doublée d’un fatalisme diffus traverse les forces vives du non-marchand.

" Le non-marchand est un pilier de justice, de résilience et d’équilibre social. C’est un investissement indispensable pour garantir une société plus juste, plus équilibrée et durable dans le temps."

L'apport du non-marchand

Dans une carte blanche publiée en novembre, le patron de l’Unessa, grosse fédération d’acteurs associatifs, appelait le pouvoir politique à prendre la juste mesure des choses : « Il est temps de reconnaître l’apport fondamental du non-marchand dans notre société et notre économie, en particulier via l’aide et les soins aux personnes. Le non-marchand est un pilier de justice, de résilience et d’équilibre social. C’est un investissement indispensable pour garantir une société plus juste, plus équilibrée et durable dans le temps ».

Mais, voilà, ce plaidoyer se heurte à une réalité qui n’incite pas à l’optimisme. Un exemple ? Le budget des soins de santé. Celui prévu pour 2025 est bloqué. Le parti du Premier ministre en affaires courantes refuse de le voter. Laissant la patate chaude pour la majorité qui suivra, ajoutant une dose de pression sur un secteur déjà bien inquiet.

Sage femme et maman à domicile
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Sage-femme : profession à refinancer

C’est que, lorsque le politique évoque des réductions de subsides, d’autres plaident pour un refinancement de leurs professions. C’est le cas des sage-femmes. Elles aussi se sont exprimées via une carte blanche. Lors des négociations budgétaires, elles n’ont pu que constater le refus opposé à leurs revendications. Conséquence : plus d’une sage-femme sur deux serait prête à arrêter ses activités de première ligne s’il n’y a pas revalorisation. Par ailleurs, plus de la moitié des sage-femmes conventionnées dénonceraient cette convention. « Elles cesseront dès lors de travailler aux tarifs imposés par le gouvernement pour facturer des montants plus élevés et moins bien remboursés. Les jeunes familles paieront donc deux fois la facture : moins de sage-femmes disponibles et des soins plus chers ».

En ne prenant pas soin du non-marchand, le politique risque de compliquer sérieusement la vie des familles. Tant au niveau de leur portefeuille que de leur organisation générale. Et le cas précis des sage-femmes n’est, malheureusement, qu’un exemple criant parmi d’autres.

Pour en savoir plus sur le rôle des sage-femmes