Actu Parents

« Prenez une échelle de 10, évaluez votre stress en tant que parent ». Plus de 2 200 parents d’enfants de 0 à 18 ans ont répondu à cette question dans un sondage lancé par la caisse d’allocations familiales Camille. Résultat, le score moyen de stress chez les papas et mamans de Wallonie est de 6,7. Autre chiffre interpellant, 73% des parents estiment que ce stress a un impact sur leur vie familiale.
L’éternel conflit boulot / vie de famille
Lorsque Camille sonde les parents sur les sources de stress clairement identifiées, la « difficulté à concilier travail et responsabilités » apparaît en sixième position (38%). En intensité de stress, cette conciliation difficile s’accroche aussi à la sixième place. Ce qui en fait dès lors une préoccupation centrale.
La conciliation des temps, c’est un défi permanent. Qui fait exploser la sérénité. Un enjeu qui serait trop mal compris par les employeurs. En gros, 9 parents sur 10 pensent ainsi que la fatigue liée à la parentalité est sous-estimée par la société en général et leurs patron·nes en particulier.
Pour retirer une couche de stress, l’idée centrale, c’est de trouver du temps. Résultat, de nombreux parents en quête de solutions réduisent leur temps de travail. 44% des répondants sont dans le cas. Où plutôt des répondantes, car le féminin l’emporte, ce sont majoritairement les mamans qui franchissent le pas. Dès lors, dans la foulée, pas étonnant de découvrir que 40% des répondant·es estiment que l’investissement dans leur parentalité a coûté à leur développement de carrière.
Réaction
Un congé parental mieux rémunéré : le combat de la Ligue des familles
Devant les résultats de cette enquête, la Ligue des familles rappelle que ce nécessaire équilibre entre vie privée et vie professionnelle est essentiel. Et qu’il existe des pistes pour rendre plus sereine la vie des parents.
« Malheureusement cela rejoint tout à fait les constats de la Ligue des familles, analyse Caroline Tirmarche, responsable du service Études et action politique de l’association parentale. Les parents sont épuisés à force de courir contre le temps. Le congé parental est l’un des rares dispositifs existant pour mieux concilier travail et vie de famille, mais il est inaccessible à une grande partie des parents : très mal payé (à peine 915€ par mois), une condition d’ancienneté d’un an chez le même employeur qui empêche les parents sous contrat précaire et ceux qui changent d’emploi d’y recourir… La Ligue des familles appelle à porter cette rémunération à 1 500€ par mois (2 000€ pour les familles monoparentales). Nous avons soumis cette proposition à tous les partis avant les élections et tous avaient annoncé la soutenir. Nous attendons maintenant du prochain gouvernement une concrétisation de cet engagement. »

Les autres sources de stress
Quelles sont les autres sources de stress ? Elles sont nombreuses évidemment. Le top 3 des plus citées dans l'enquête de Camille ? La « gestion des tâches ménagères et l’organisation de la maison tout en prenant soin des enfants » (61%), les « pressions financières liées aux besoins des enfants » (57%) et le « manque de temps pour s’occuper des enfants tout en se réservant des moments pour soi » (57%). On ajoutera à ce trio anxieux, les « contraintes de la vie quotidienne » qui regroupent les questions de transport et gestion du temps (52%).
Concernant plus précisément les enfants, les causes de stress à leur sujet touchent leur santé physique et mentale (44%), les craintes quant aux risques liés au harcèlement scolaire ou aux relations sociales (37%). Les inquiétudes liées aux résultats scolaires (29%) et aux sorties (sécurité, retour tardif) (26%) arrivent plus loin dans le classement.
À souligner, l’enquête pointe la situation des parents qui s’occupent d’un enfant porteur de handicap. Le coefficient de stress inhérent à leur situation est le plus élevé de tous. D’où cette détresse déjà évoquée dans les articles du Ligueur. Pour les autres parents, c’est le « manque de soutien familial ou social » qui est pointé comme générant le plus haut niveau de stress. Suivent les « difficultés relationnelles avec l’autre parent » et « la gestion de la relation avec les enfants ».

Les solutions
Au Ligueur, on est axé solutions. Qu’est-ce qui aiderait les parents à être moins stressés ? Du temps. Du temps. Et encore du temps. Cela percole des premières propositions plébiscitées dans l'enquête : « des moments libres pour moi » (62%), « un meilleur équilibre entre vie privée et boulot » (50%) et « des horaires de travail plus flexibles » (32%). Viennent se glisser dans ces propositions encore clairement axées travail « un budget plus confortable » (62%) et « une répartition plus équitable des tâches domestiques » (32%).

Et si c'était à refaire ?
Et finalement, pas de regrets d’être devenus parents ? Cette question vient clôturer le sondage. Ou plutôt sa formulation est : « Si vous aviez pleinement conscience de ce que devenir parent implique, referiez-vous le choix de devenir parent ? ». Si 5% des parents ne referaient pas ce choix et si 11% répondent « peut-être, mais je réfléchirais plus sérieusement avant de prendre la décision », 84% répondent par l’affirmative. Avec des variantes. Parmi ceux et celles qui disent oui, la moitié reposerait le choix à l’identique, l’autre moitié envisagerait de « faire les choses différemment ».
Cela veut dire quoi, faire les choses différemment ? Un tiers des personnes concernées affirment qu’elles choisiraient une autre vie professionnelle avant de devenir parent, qu’elles auraient plus profité de leur vie personnelle avant, qu’elles auraient économisé pour faire face aux coûts ou qu’elles auraient des enfants à un autre moment de leur vie. On notera quand même que 29% auraient choisi un·e autre partenaire comme parent.
Message personnel aux 18% qui affirment qu’ils ou elles se seraient mieux informé·es sur les défis de la parentalité à l’avance, le Ligueur est l’allié idéal dans cette quête d’information 😉.
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