Développement de l'enfant

Petite fille cherche vrai papa

« Je viens d’apprendre à ma fille âgée de 6 ans et demi que son papa n'est pas son père biologique. Elle voudrait rencontrer le ‘vrai’ qui ne répond pas à mes appels. Comment lui expliquer ces choses sans la traumatiser ? » interroge une lectrice. Grossesse non prévue ou, plus simplement, géniteur qui ne se sent pas concerné par l’arrivée d’un bébé, plus d’un homme laisse encore trop souvent la future maman ou la jeune mère se débrouiller toute seule avec le bébé. Que dire à l'enfant de cet homme qui a refusé de l'accueillir ?

Il arrive que certaines mères, pour de multiples raisons, ne deviennent pas maman dans leur tête, même si elles ont porté le bébé durant neuf moisé. Certains papas prennent alors le relais, avec tout autant d'aptitude qu'une maman. Pour eux aussi l'entourage sera important, tant pour partager les fonctions parentales que pour aider à garder une vie sociale.

LE DROIT DE SAVOIR
L'enfant a besoin d'une explication la plus juste possible en fonction de son âge, sans chercher mille excuses à un père irresponsable, pas plus qu'il ne faut l'accabler de tous les défauts. Une explication la plus vraie possible du genre : « L'homme qui m'a donné la semence pour que tu puisses grandir dans mon ventre, cet homme ne voulait pas être père. »
Et si l’enfant a la chance d’avoir un beau-père attentif, des oncles ou tout autre proche du genre masculin, pourquoi ne pas rajouter qu’il y a autour d’elle d'autres hommes qui sont là, qui l'aiment et qui aident sa maman à la faire grandir. On peut discuter de cela avec des enfants même plus petits. Réfléchir avec lui aux personnes à qui il a envie de se confier, avec qui il aime faire des choses, à qui il veut faire des câlins.

MON ENFANT NE PEUT ÊTRE TOUTE MA VIE !
Le père a un rôle symbolique important : il est là pour aider le bébé et sa maman à progressivement se séparer. Après les premières semaines où maman et bébé sont dans une relation fusionnelle indispensable à la survie du nouveau-né, le père va naturellement réclamer sa place auprès de sa femme qui, elle aussi, a envie de retrouver son compagnon. C’est aussi à ce moment-là qu’elle aura envie d'aller chez le coiffeur, de faire du shopping et de retrouver, petit à petit, une vie plus sociale.
Quand une maman est seule, elle se recroqueville souvent sur son enfant et prolonge cette relation forte. Or, pour son propre équilibre, mais aussi pour celui de l’enfant, il faut qu’elle reste vigilante à cette ouverture aux autres. Aucun enfant ne peut être tout pour sa mère, ni une mère tout pour son enfant. C'est là que l'entourage de la mère est important.
Si maman travaille toute la journée, qu'elle doit reprendre en vitesse son enfant à la garderie et puis préparer le souper, donner le bain, coucher son petit, préparer une lessive... il ne lui reste pas beaucoup de temps pour s'occuper de sa vie sociale. Pour toute activité d'adulte, elle va devoir trouver un baby-sitting et les week-ends, n'en parlons pas, ils servent souvent à récupérer ce qui n'a pu être fait la semaine. C'est déjà un casse-tête quand on est deux parents, alors quand on est toute seule…
Pour bien grandir et un jour quitter les parents, les enfants ont besoin de sentir qu'ils ne sont pas les seuls à donner du sens à la vie de leurs parents. Que les parents ont des amis, des activités qui les intéressent. Qu'un jour, ils pourront les quitter et faire leur propre vie sans risquer de voir les parents s'effondrer.



Mireille Pauluis

LA QUESTION

C’est quoi être père ?

La fonction paternelle est multiple (la fonction maternelle aussi) :

  1. Il y a le père géniteur, incontournable, car sans son intervention, il n'y aurait pas de grossesse. Même s'il ne s'agit que d'un tout petit spermatozoïde, il est porteur de la moitié de l'hérédité physique du bébé. Cette fonction, toute indispensable qu'elle soit pour démarrer la vie, est loin d'être la seule nécessaire pour faire grandir un enfant.
  2. Il y a aussi la fonction affective, les bisous, câlins et autres marques d'affection dont l'enfant a impérativement besoin pour se développer sereinement.
  3. Il y a encore la fonction éducative : parce qu'il apprend ce qui est autorisé, l'enfant va grandir dans le respect des autres en construisant un espace de sécurité où il fait bon vivre ensemble.
  4. Il y a enfin la fonction nourricière : l'enfant a besoin de manger, de s'habiller, d'avoir accès à un minimum de confort matériel.

Ces trois dernières fonctions sont partagées entre les deux parents, la mère et le père s'il est présent, mais aussi par l'entourage familial : le compagnon de la mère, un parrain, des oncles, des voisins, des grands parents, un instituteur, ainsi que les femmes qui entourent la famille.

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