Développement de l'enfant

1. Votre bébé, c’est Jean qui pleure et Jean qui rit
D’un coup, votre petit pleure, crie, tape, jusqu’à se faire mal parfois. D’un coup, il n’est que tendresse et câlins, il sourit ou rit aux éclats. Ces passages, sans transition, d’un extrême à l’autre vous déconcertent. C’est que rien de ce que vous observez chez votre bébé ne semble les annoncer ni les expliquer. Il vous fait penser à Jean qui pleure et Jean qui rit. Comment expliquer qu’il passe ainsi des larmes au rire, et vice versa ? Votre bébé ne possède pas encore suffisamment de recul ou de capacité d’anticipation pour passer avec souplesse d’un état émotionnel à un autre. Il vit pleinement chaque instant, chaque situation, avec toutes les sensations qui vont avec. Il ne connaît pas la demi-mesure : la frustration est débordante, elle le submerge, comme le plaisir. Il ne peut pas se mettre en perspective et se dire : « Je suis stressé maintenant, ça ira mieux plus tard. » Dès lors, vos tentatives d’aménagement des situations qu’il vit pour diminuer ce qu’elles provoquent en lui restent vaines : c’est comme ça ! Petit à petit, il comprendra les « ondulations » que comporte la vie : rien n’est tout rose ou tout noir… Pour l’aider à installer des transitions entre ses états émotionnels, vous pouvez lui offrir vos mots, en lui formulant vos hypothèses sur ce qu’il ressent.
2. Le rituel de retrouvailles, ça a du bon
Dans vos journées chargées, stressantes, fatigantes, pourquoi ne pas instaurer, après le retour de la crèche par exemple, un petit moment de tendre complicité avec votre bébé, un moment à part, un moment qui « détoxique » les émotions difficiles accumulées dans la journée ? Les parents qui l’ont instauré vous diront combien cela fait du bien à toute la maisonnée. Le rituel qui marque les retrouvailles est aussi précieux que celui qui prépare les séparations.
3. Les bébés ont des antennes très sensibles
Ils captent nos états émotionnels, lorsque nous vivons des événements douloureux, par exemple. Et cela peut avoir un effet sur eux : ils peuvent montrer de l’intérêt ou de l‘inquiétude – d’où, parfois, des réveils intempestifs la nuit, un besoin soudain de « coller » à maman et papa. Il est important de leur parler simplement des émotions (tristesse, peur, colère…) qui nous envahissent. Cela ne veut pas dire leur raconter par le menu les faits à l’origine de nos émotions. Partager nos émotions avec eux leur permet de calmer leurs interrogations. Cela nous permet, à eux comme à nous, d’aller mieux.
4. Petits canards sur l’eau…
À 10 mois, jouer dans le bain, ce n’est plus seulement découvrir les effets de l’eau sur son corps et découvrir les effets de son corps sur l’eau. Les jeux de votre bébé dépendent de sa position dans le bain. Y est-il couché ou s’y tient-il assis ? S’il est assis dans son bain, il s’amuse beaucoup à manipuler des objets : remplir et vider des petits pots d’eau, faire glisser des petits canards ou des petits bateaux qui flottent sur l’eau… Attention, ne laissez jamais votre bébé seul dans son bain et, pour plus de sécurité, mettez un tapis antidérapant au fond de la baignoire.
5. Votre bébé se déplace non-stop
À peine votre regard est-il ailleurs, votre petit a bougé. À sa façon bien à lui, qu’il a lui-même trouvée, il n’arrête pas de se déplacer. En rampant, en marchant à quatre pattes, en « sautillant » sur ses fesses… Et il explore, il découvre. 10 mois, c’est bien l’âge du déplacement autonome au sol. D’où l’importance de ne pas coincer votre enfant dans la position assise ou dans la position debout (et surtout pas dans un trotteur : à proscrire définitivement !). D’où l’importance aussi de sécuriser son espace d’exploration. Sans exagérer dans un sens ou dans un autre, selon ce que vous estimez être bien. Sécuriser son espace, ce n’est pas tout faire pour l’empêcher de tomber : il doit pouvoir faire ses expériences au sol. C’est avant tout éliminer tout ce qui pourrait représenter un danger pour lui.
6. Vive les vêtements confortables !
Pour que votre bébé bouge bien et ne soit pas freiné dans ses mouvements, il est nécessaire qu’il soit à l’aise dans ses habits, et donc qu’il porte des vêtements amples et confortables. En effet, c’est juste infernal de marcher à quatre pattes avec une petite robe toute serrée !
7. Maman allaitante et bébé explorateur
Si vous êtes une maman toujours allaitante, sachez que certains enfants, lorsque leurs explorations motrices prennent de l’ampleur, n’ont plus trop envie d’être dans un corps à corps avec leur maman et refusent le sein. Et ce, passagèrement ou pas. De toute façon, il est essentiel de ne pas les forcer à téter le sein : sans doute ont-ils eu leur compte. Bien sûr, pour d'autres petits, l'allaitement se poursuit avec plaisir.
Petit rappel ici : la diversification alimentaire est indispensable, qu’il y ait ou pas allaitement de longue durée.
8. Être pieds nus : un point fort !
Lorsqu’il n’est pas question de protéger votre bébé contre le froid, il est intéressant de le laisser pieds nus. Cela lui permet de bien trouver ses appuis au sol, d’explorer son environnement (tapis, parquet, carrelage…) avec ses orteils, de mieux percevoir les messages reçus par sa peau, bref de « sentir » finement avec ses pieds. Les pieds nus en été, c’est super ! Si ce n’est pas possible, comme en hiver par exemple, pensez à lui enfiler des chaussettes antidérapantes ou des chaussons souples à semelles antidérapantes.
9. Les livres, pas des objets comme les autres
Les livres prennent naturellement place dans le quotidien de votre bébé ? Qu’ils soient grands, petits, tout en carton, en forme d’accordéon, avec des parties à rabattre, des parties à caresser, des morceaux de musiques, des bruits, ils sont d’incroyables objets d’exploration pour lui. Mais ce ne sont pas des objets quelconques. Histoires, mots, illustrations, rythmes le plongent dans une culture, lui parlent d’émotions, servent de base à des dialogues sans fin entre lui et vous.
10. Une croûte de pain à suçoter…
Sans doute avez-vous déjà donné à votre bébé de belles croûtes de pain qu’il s’est empressé de mâchouiller avec assurance. Si ce n’est pas le cas, faites l’essai : il y a de fortes chances qu’il apprécie. Et cela, toujours sous votre surveillance, bien sûr.
11. L’appétit de votre bébé peut fluctuer
Il varie d’un jour à l’autre, d’un repas à l’autre. Il est important de respecter les variations d’appétit de votre enfant, en ne l’obligeant pas à terminer ses rations. Faites-lui confiance dans sa façon de réguler ses apports alimentaires. Soutenez-le pour qu’il progresse vers l’autonomie alimentaire.
12. Le sommeil de votre bébé influe sur le vôtre
Les nuits ne sont jamais une chose acquise chez le bébé, vous diront certains parents. Plein d’éléments peuvent intervenir : des nouveautés dans son quotidien, ses acquis sur le plan développemental, des journées excitantes… Entre parents, les discussions sur la stratégie à adopter face à un bébé qui, la nuit venue, se réveille tout le temps en réclamant un parent sont animées, voire passionnelles. L’amener à se rendormir seul et, par là, l’encourager sur le chemin de l’autonomie ? Répondre à ses appels en attendant qu’il évolue naturellement vers un sommeil apaisé ? À chaque couple de parents – et là, faire équipe est précieux – d’imaginer sa façon de faire. En fonction du bébé, de ce qu’il tolère (ou pas) côté pleurs de l’enfant, de son niveau d’épuisement… Quand cela devient insupportable, il est utile de demander de l’aide.
13. Votre petit construit son système immunitaire
Progressivement, le bébé perd les anticorps transmis par sa maman et commence à fabriquer les siens. Le voilà dans un creux immunitaire, lequel le rend sensible aux infections. Et ce, surtout s’il fréquente une crèche ou est confié à une accueillante : être avec d’autres enfants augmente, en effet, le risque qu’il rencontre des virus et des bactéries. Il lui faudra du temps pour bâtir ses propres défenses immunitaires. Ce n’est pas avant 18 mois, 24 mois, voire 30 mois que son immunité deviendra plus performante. Tout cela est normal.
14. Si votre bébé s’obstrue devant vous, en avalant un bout d’aliment ou un petit objet…
La Croix-Rouge de Belgique émet des recommandations précieuses pour les enfants de moins de 1 an. Compliqué de les résumer ici en deux mots. Un conseil : pour le détail des manœuvres précises à exercer, retournez dans Le Ligueur et mon bébé dédié aux 7 mois.
15. Vous vous posez des questions, vous avez besoin d’être rassurés ?
Faites appel au pédiatre de votre bébé, à la partenaire enfants-parents et au médecin de la consultation de l’ONE, ou à la sage-femme qui vous suit depuis la naissance de votre enfant. Concernant les sages-femmes à domicile, rappelons que dix visites sont remboursées par la mutuelle durant la première année de vie de l’enfant.
Avec Catherine Ghion, infirmière, Bénédicte Guislain, kinésithérapeute pédiatrique, Marguerite Landsberg, pédiatre, et Reine Vander Linden, psychologue clinicienne
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