Développement de l'enfant

Ses repas : une douce routine s’installe

À 2 mois, le bébé devient plus régulier pour ses repas

À 2 mois, votre bébé devient plus régulier pour les repas. Quel plaisir ! Peu importe que les tétées ou les biberons soient espacés de deux, trois ou quatre heures, vous connaissez le rythme de votre bébé et c’est bien pratique.

Évidemment, les jours ne se ressemblent pas. Il y a des pics de croissance qui transforment votre adorable poupon en un véritable glouton et d’autres jours où il est un peu moins en forme et moins gourmand. Mais vous avez maintenant assez d’expérience pour décoder quand il a faim, quand il peut patienter une minute en étant bien prévenu – « Je t’ai entendu, j’arrive, mon chéri, je suis aux toilettes » (oui, c’est aussi ça, être parent d’un tout-petit !). Vous sentez quand il faut le nourrir immédiatement avant qu’il ne s’énerve et que l’allaitement ne soit plus compliqué à gérer.
Après les doutes, douleurs et éventuelles crevasses du premier mois d’allaitement, ou après le stress de trouver un lait en poudre qui convient à votre bébé, place au plaisir. C’est si bon de profiter de cet échange parent-enfant, de le voir se nourrir tout détendu dans vos bras.
Dans cette période de douceur, vous pouvez commencer à vous organiser, par petites touches : prévoir une balade au parc avec une copine ou – grand luxe pour une maman qui a accouché il n’y a pas si longtemps – vous offrir une pause pour vous seule entre deux tétées (un rendez-vous chez le coiffeur, un soin, une séance de méditation…). À condition bien sûr d’avoir nourri votre bébé juste avant de partir ou d’avoir préparé un biberon de lait maternel ou de lait en poudre pour la personne qui le garde. Question de profiter de vos petites sorties en toute tranquillité.

Le matin, un bon moment pour tirer son lait

Si vous donnez le sein, vous pouvez préparer un biberon de lait maternel à condition d’anticiper, logique. Un tire-lait manuel ou électrique permet de récolter son lait en prévision des premières évasions. Et même si tirer son lait est rarement agréable, c’est pratique pour poursuivre un allaitement exclusif en s’offrant quelques pauses.
Quand récolter votre lait ? Plusieurs possibilités s’offrent à vous. Chaque maman trouve son moment idéal. Si votre bébé tombe malade et qu’il tète moins, vous pouvez en profiter pour récolter et congeler le lait en surplus. De plus, cette stimulation artificielle permet de maintenir une bonne lactation. Mais, sans attendre les microbes pour remplir le congélo, tirer un peu de lait chaque matin, après la tétée, est une bonne solution. C’est souvent au réveil que les mamans ont plus de lait, autant en profiter. Des tisanes de fenouil ou d’autres compléments alimentaires naturels peuvent favoriser la lactation pour celles qui souhaitent booster leur production en vue de faire des réserves.
Tire-lait manuel ou électrique ? Tout dépend de l’utilisation que vous comptez en faire. Pour soulager des seins pleins de manière ponctuelle, un tire-lait manuel est pratique, discret et pas trop cher. Pour tirer votre lait de manière rapide et régulière, un tire-lait électrique sera plus adapté. Certaines mutuelles et de nombreuses pharmacies en louent, renseignez-vous.

Et l’allaitement mixte ?

Vous allaitez et ne souhaitez pas tirer votre lait lors de votre absence auprès de votre bébé ? Pourquoi ne pas passer à un allaitement mixte ? Des tétées au sein avec maman et un biberon de lait en poudre avec l'autre parent ou toute autre personne qui garde votre bébé. À votre retour, si vous avez les seins plus tendus que d’habitude, pensez à les masser un peu et, dès que votre petit manifeste des signes de faim, proposez-lui une tétée directe. Attention, si vous sautez d’un coup plusieurs tétées, vous risquez un engorgement ou une mastite. Pour éviter ces tracas, supprimez une seule tétée à la fois pendant quelques jours. Votre production de lait s’adaptera en douceur à ce nouveau rythme. Et quand vous retournerez au travail, vous pourrez poursuivre partiellement votre allaitement si vous le souhaitez. En gardant par exemple les tétées du matin et du soir, celle de 17 heures ou celle(s) de la nuit, selon votre rythme et en allaitant un peu plus lors des week-ends pour bien stimuler votre production de lait. En général, trois tétées quotidiennes sont nécessaires pour poursuivre un allaitement, mais toutes les mamans ne sont pas pareilles.
Pour le sevrage aussi, la transition doit se faire en douceur. Mais, à 2 mois, aucune obligation de sevrer votre bébé. À titre indicatif, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) conseille un allaitement exclusif jusqu’aux 6 mois de l’enfant. Certaines mamans allaitent leur bébé plusieurs années, d’autres pas du tout. C’est une décision personnelle pour laquelle il est bon d’être soutenue par son conjoint.

L'AVIS DE LA SAGE-FEMME

Faites-vous confiance

Harmony Garcie, sage-femme

L’allaitement est tellement personnel qu’une maman ne peut pas être jugée là-dessus. On n’allaite pas pour faire plaisir à la famille… Pour nourrir son bébé, la maman doit se faire confiance et faire preuve de bon sens. Si le bébé va bien, qu’il fait plusieurs pipis et au moins un caca par jour, on est sur la bonne voie. Si la maman a un régime équilibré et que le bébé tète régulièrement, tout va bien. S’il n’a pas de température, s’il ne devient pas jaune, il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Avec l’allaitement, il faut lâcher prise, avoir confiance en soi et en son bébé.
Certains pics de croissance inquiètent. Le bébé demande plus. Il faut alors le mettre au sein plus souvent, le temps que la production de lait se régule.
Pour la transition sein-biberon, certaines mamans tirent leur lait, d’autres préfèrent passer au lait en poudre ou sevrer leur bébé avant la reprise du travail. Pour le sevrage, le mieux, c’est de diminuer progressivement une tétée par jour, en prenant le temps. On peut garder la tétée du soir et celle du matin, par exemple. Quand la transition est progressive, la régulation se fait toute seule.
Si la maman souhaite passer au biberon et que son bébé refuse, elle peut éviter que le bébé ne sente l’odeur de son sein en ne le collant pas tout contre elle. Parfois, le bébé accepte plus facilement le biberon avec son papa. Il faut se laisser du temps, ne pas attendre que le bébé soit affamé pour l’obliger à prendre le biberon. À éviter aussi : la culpabilité. Certaines mamans craignent que leur bébé ne mange pas sans elles et s’en veulent énormément. La transition peut prendre un peu de temps. Il faut parfois essayer plusieurs tétines. Et si c’est dur, la maman peut demander l’aide d’une autre maman ou d’une sage-femme.
Pour les repas au biberon, attention aux quantités de lait artificiel données. Certains bébés boivent jusqu’à ce qu’ils aient mal au ventre. Alors, surtout, il ne faut jamais forcer avec le biberon…

LES PARENTS EN PARLENT…

Allaiter, c’est la liberté !
« Je ne m’attendais pas à tant aimer l’allaitement. Je ne me suis pas du tout mis la pression à ce niveau-là. J’ai essayé, ça fonctionnait bien et j’y ai pris goût. J’ai l’impression qu’on a trouvé notre vitesse de croisière avec mon petit bonhomme. C’est tellement facile de pouvoir l’allaiter. Je me sens libre de m’organiser comme je veux et fière aussi de pouvoir subvenir toute seule à ses besoins. Même si les magasins sont fermés, mon petit ne mourra pas de faim ! Génial, non ? Par contre, j’appréhende à fond mon retour au boulot. Il faudrait que je lui fasse tester le biberon mais je repousse encore et encore pour profiter au max de ces moments. »
Nora, maman de Victor

Une décision… personnelle
« J’ai allaité ma petite Mia trois semaines, pour la sensation et pour lui donner un peu d’anticorps. On me disait que c’était le meilleur pour elle et je me forçais. Je lui donnais le sein devant mes beaux-parents qui me félicitaient d’être une bonne mère. Mais quand ils n’étaient pas là, je préparais des biberons de lait en poudre. Ma sage-femme m’a rappelé que l’allaitement était une décision personnelle. Maintenant, avec le biberon, je ne suis plus la seule à me lever la nuit. Quand mon mari est en congé ou en week-end, c’est lui qui se lève ! »
Nelle, maman de Mia

EN PRATIQUE

7 conseils pour tirer son lait

  • Dans une pièce calme, tu t’installeras.
  • Du matériel et des mains propres, tu utiliseras.
  • Tire-lait, pot de conservation avec couvercle et serviette, tu prévoiras.
  • En cas de blues pendant la récolte, une photo ou un petit vêtement de bébé t’aidera.
  • La date et la quantité de lait sur le pot, tu noteras.
  • Au frigo quelques heures, le lait récolté refroidira…
  • … avant de passer au congélateur où jusqu’à six mois il se conservera.