Société

Classé premier parmi les candidatꞏes au poste, Solaÿman Laqdim est le troisième Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE) de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Au-delà de ses compétences amplement reconnues, nous avons rencontré un homme à l’histoire humainement riche et aux convictions fortes, parfaitement en phase avec la fonction.
C’est dans ses bureaux, tout simplement, que nous rencontrons Solaÿman Laqdim, 43 ans, père de deux filles, en ayant pu nous glisser dans un agenda hyper chargé depuis sa prise de fonction au 1er février 2023. Son prénom se prononce ‘Soulémane’, un prénom chargé de sens comme il l’explique lui-même.
« On est tous le produit de notre histoire. Or le O n’existe pas en arabe. Solaÿman, c’est la traduction de Salomon dont l’étymologie touche à la sagesse et Laqdim veut dire l’ancien. Mais Laqdim n’est pas mon vrai nom. Dans la région de mes grands-parents, on se définit par la généalogie, mon père peut ainsi remonter jusqu’à neuf ou dix générations. Mais quand mon grand-père est venu dans les charbonnages belges, il s’est présenté à l’état civil où l’on ne parlait que flamand. Au lieu de donner son nom, il a donné celui du petit hameau d’où il venait, le vieux marché du lundi. La préposée a noté ce mot : Laqdim, vieux. »
Est-ce que ce nom rend le Délégué davantage porte-parole des enfants d’origine étrangère ? « Le Délégué général est le délégué de tous les enfants sans aucune distinction, mais, à ma nomination, j’ai découvert un aspect dont j’avais sous-estimé la portée symbolique, celle du référent positif pour la communauté arabo-berbère. J’ai reçu énormément de demandes d’amitié sur Facebook de filles et de garçons de quartier qui me félicitaient. J’ai aussi eu des témoignages d’enfants devenus adultes dont je m’étais occupé professionnellement. Cela m’a beaucoup touché ».