Santé et bien-être

Yaël n’entend que des reproches. « Trop lent. Oublie ses affaires. Perturbe la classe. Constamment agité. Dans la lune »… Toujours trop, encore trop peu : le PMS évoque un possible trouble de l’attention. La famille s’engage sur un chemin balisé à la fois d’angoisses et de soulagement : il y a bien « quelque chose », mais à présent, « comment faire » ?
Ouf ! Pour les parents de Yaël, le comportement de leur fils a enfin une explication. Puis vient l’angoisse : va-t-il s’en sortir ? Premier réflexe : s’informer en surfant sur des sites spécialisés. Comportements, symptômes, tout semble concorder. Va-t-il devoir prendre des médicaments ? Être inscrit dans une école spécialisée ?
Corinne Catale est neuropsychologue, experte TDA/H (Trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) pour la province de Liège et agent de liaison pour le réseau REALiSM (Réseau enfants adolescents Liège santé mentale). Quant à Dominique Potelle, neuropsychologue, elle est experte TDA/H pour le Brabant wallon et agent de liaison pour le réseau Archipel.
Chargées de mission dans le cadre de la nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents, elles font partie de l’équipe qui a étudié les réalités et les besoins du terrain concernant le TDA/H, et qui propose, entre autres, un outil visant à promouvoir la cohérence nationale dans les pratiques de diagnostic et de prise en charge du TDA/H chez les enfants et ados basé sur un constat : « Pour poser un diagnostic sérieux, il faut s’adresser à une équipe pluridisciplinaire ».
Il s’agit d’une étape cruciale, car pour les parents, le diagnostic permet de mieux comprendre leur enfant, ses réactions, de déculpabiliser et de lui venir en aide en réagissant différemment à ses comportements. Pour le jeune, c’est un véritable soulagement de comprendre que tout n’est pas de sa faute, qu’il ne le fait pas exprès…