Développement de l'enfant

Bébé est né et découvre son environnement au fil des jours. D’abord dans les bras de ses parents, il plonge son regard dans le leur, retrouve une odeur familière près du sein de sa mère. Il découvre ensuite son lit, souvent préparé avec soin et amour. Puis le bain, son tapis de jeux… et part à l’aventure du monde en porte-bébé ou en poussette. Avant qu’il ne se mette lui-même sur ses pieds pour poursuivre son chemin de découvertes. Tant d’étapes qui nous épatent et suscitent certaines interrogations.
LE LIT
Virginie, maman de Léon-Michel, 7 mois :« Zut, son couffin n’a quasi pas servi »
« On l’a restauré, on a commandé un nouveau matelas sur mesure, on l’a monté avec amour, choisi de jolis petits draps… pour ne l’utiliser que quelques mois ! Notre bébé a dormi en cododo avec nous les premières semaines de sa vie et, à 6 mois, le super couffin de famille restauré avec soin est déjà trop petit pour lui. »
On vous en dit plus…
Le choix du lit de bébé est une étape importante dans la préparation à la naissance. Utilisera-t-on le couffin retrouvé dans le grenier de mamy ? Et pourquoi pas la nacelle de la poussette ? À moins que le lit à barreaux convienne dès les premiers jours. Il n’y a pas de réponse toute faite mais quelques mises en garde à avoir en tête.
Si vous optez pour le cododo au début de la vie de votre bébé, installez un lit adapté à côté du vôtre. Il en existe de très beaux au design arrondi. Mais il est possible - et c’est bien plus économique -, d’enlever les barreaux d’un seul côté d’un lit basique pour bébé et de mettre ce côté-là contre votre lit. À portée de bras que ce soit pour l’allaiter ou le bercer, votre tout-petit évite ainsi tout risque d’étouffement par vos oreillers et couette ou par vous-même et votre conjoint si vous êtes sous l’emprise de somnifères.
Autres accidents évités : la chute du lit ou l’hyperthermie si votre tout-petit est trop couvert. Dans le lit choisi, gardez un sac de couchage, un doudou éventuel et c’est tout. Pas nécessaire d’y déposer toutes les peluches offertes, elles risquent surtout d’accumuler de la poussière. Et pour le tour de lit choisi, optez pour un modèle déhoussable, facile à laver.
LE SEIN
Ève, maman d’Igor, 3 ans, et d’Alice, 6 mois : « Les douceurs de l’allaitement »
« L’allaitement de mon bébé est pour moi un vrai cadeau que l’on se fait mutuellement. Ma fille plonge ses yeux dans les miens, me caresse le cou avec sa petite main maladroite… et je fonds. J’essaye de faire de chaque tétée un moment tout doux. Même si, parfois, le stress et la fatigue me rendent moins patiente. »
On vous en dit plus…
Oui, l’allaitement, c’est magnifique. Bébé se sent bien contre sa maman, reconnaît des odeurs et des bruits qu’il a rencontrés in utero. Il a une nourriture fabriquée sur mesure, rien que pour lui, qui change de goût tous les jours... Les avantages sont nombreux et bien connus. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d’ailleurs l’allaitement maternel (avec alimentation diversifiée dès 6 mois) jusqu’aux 2 ans de l’enfant et ce, pour le sud de la planète surtout.
Concrètement, en Belgique, la majorité des mamans passe au biberon bien avant cela. Et on ne va pas le lui reprocher. L’allaitement est aujourd’hui un choix personnel. Des sages-femmes conseillères en lactation et des associations comme La Leche League ou Infor-Allaitement sont là pour répondre à toutes vos questions.
LE BAIN
Christine, maman de Lucie, 3 mois : « Le calvaire des premiers bains »
« Lors des premiers bains de ma poupette, elle se débattait, hurlait et semblait détester cette petite plongée. Un vrai calvaire. La solution qu’on a trouvée, c’est de l’emmailloter dans un carré de tissu avant de la mettre dans l’eau. Elle se sent plus contenue et visiblement rassurée, car depuis, elle gigote moins. Ouf ! »
On vous en dit plus…
Véritable moment de complicité, le bain est souvent apprécié des mamans et des papas qui, faute de pouvoir allaiter, peuvent enfin s’impliquer et prendre soin de leur bébé. Mais les débuts ne sont pas toujours simples. On ne se sent pas très à l’aise en tenant son nouveau-né, on a peur que l’eau soit trop chaude ou trop froide, peur que le bébé glisse…
Alors, on s’organise et on prépare à l’avance tout le matériel nécessaire : deux essuies sur la table à langer, deux gants de toilette, le savon, le thermomètre pour vérifier la température de l’eau, de l’huile si on veut prolonger le plaisir par un petit massage, quelques couches et des vêtements de rechange.
Si Bébé semble détester l’heure du bain, on cherche ce qui l’ennuie. Le spot au dessus du bain serait-il aveuglant ? Le fait de ne pas être « contenu » le met-il mal à l’aise ? La radio qui s’allume dès qu’on appuie sur l’interrupteur de la salle de bain ne hurle-t-elle pas trop ? Aujourd’hui, on conseille de donner le bain au tout-petit une fois sur deux, en alternance avec une toilette plus rapide. Les nouveau-nés sont rarement sales et ceux qui n’aiment pas ça peuvent reprendre leur souffle.
LE PORTAGE
Antoine, papa de Léa, 2 mois : « Le plaisir de porter son bébé contre soi »
« Ma femme l’a portée neuf mois dans son ventre, quel plaisir de porter à mon tour notre bébé contre moi. Je trouvais l’écharpe de portage un peu ‘bobo’, mais j’adore cette proximité avec notre bébé. Elle s’endort paisiblement contre moi et je me sens enfin papa. J’adore me balader avec ma petite en écharpe, je la prends en rue et même dans les bois, quand la poussette ne passe pas. »
On vous en dit plus…
Super pratique pour porter bébé sans se fatiguer les bras, l’écharpe de portage a ce grand avantage de respecter la position physiologique de bébé. Il est arrondi, ventre contre le ventre du porteur, les jambes écartées en position M qui lui permettent de s’agripper comme un petit ouistiti quand il grandit.
Le bébé porté est actif, il ne pendouille pas par l’entre-jambe comme dans les vieux porte-bébés mal conçus qui cassaient le dos des parents… Un vrai bonheur. Seul hic : les nœuds à faire soi-même peuvent effrayer. Des ateliers de portages sont organisés dans toutes les grandes villes belges pour guider les parents hésitants.
Sinon, il existe aussi des porte-bébés physiologiques avec des attaches et clips plus rassurants comme le Manducca ou l’Ergobaby qui, eux aussi, respectent le bébé et le dos du porteur. Ils sont conçus pour des enfants jusqu’à 2 ans ou plus sur le dos… à condition d’avoir les épaules solides !
LE TAPIS D'ÉVEIL
Nicolas, papa de Mélusine et Barnabé, 6 mois : « Un petit terrain de jeux rien que pour eux »
« Pour la naissance de mes jumeaux, mes collègues se sont cotisés pour acheter un immense tapis de jeux multicolore. Je n’imaginais pas à quel point ce cadeau était précieux. Les petits sont tout le temps posés dessus. On le voit sur toutes les photos et on l’emmène partout avec nous. »
On vous en dit plus…
Le tapis d’éveil est un des premiers lieux d’exploration de votre tout-petit. Il y est isolé du froid et y découvre les jeux qui y sont posés. Une arcade est souvent vendue avec le tapis d’éveil : les parents peuvent y accrocher un mobile ou des jeux que l’enfant observera mais n’attrapera pas avant ses 3 mois.
Censée stimuler bébé, cette arcade est surtout encombrante et coûteuse. Si vous en avez une, pensez à la retirer de temps en temps et à disposer deux ou trois jouets sur le tapis autour de votre bambin. Ça l’incitera à s’étirer pour les mâchouiller (dès 4 mois), à rouler, se hisser et, un jour, à ramper pour les attraper.
LA NOUNOU
Hélène, maman de Noah, 10 mois :« Il aime sa nounou plus que moi »
« Depuis que mon fils est gardé, j’ai l’impression de ne plus exister pour lui. Il adore sa nounou, lui fait des grands sourires et va volontiers dans ses bras le matin. Quand je viens le chercher, il lève à peine les yeux vers moi. Dur, dur de ne pas être jalouse de cette femme. Pourtant, c’est moi la maman ! »
On vous en dit plus…
Faire garder son petit, c’est parfois un grand soulagement. Et en même temps, une grande source de stress ! Les places en crèche sont chères. Côté gardiennes, la perle rare est parfois difficile à dénicher ou pas disponible au moment voulu, et quand on l’a trouvée, on ne sait pas encore si elle lui plaira. Bingo, il semble complètement fou d’elle ! Alors oui, on préférerait recevoir tous ses sourires et ses caresses, mais la gardienne va passer du temps avec votre chouchou. Autant se réjouir de cette complicité qui s’installe. Si ce n’est pas le cas, c’est aux parents de montrer qu’ils ont confiance en la gardienne ou en la puéricultrice, qu’ils discutent avec elle et ainsi inciter l’enfant à se sentir en sécurité à son tour.
LA CUILLÈRE
Diane, maman de Diégo, 15 mois : « Un gourmand très salissant »
« Notre fripon est un petit gourmand. C’est trop mignon, il a envie de goûter tout ce qui se mange (et même ce qui ne se mange pas, d’ailleurs). Sa courbe de poids est bonne, mais à 15 mois, il continue à préférer ses doigts aux couverts. Grand débat à la maison : moi, je trouve ça génial qu’il puisse manger seul. Mais mon mari déteste le voir mettre des crasses partout et délaisser ses couverts. »
On vous en dit plus…
C’est sûr que boire un biberon fait moins de taches que manger une assiette de riz avec des petits pois-carottes. Mais à 4-5 mois, il est temps de diversifier son alimentation. On commence avec un féculent, souvent la pomme de terre, et un légume à la fois, histoire de lui apprendre à en apprécier le goût.
Pour la question des doigts ou des couverts, les normes culturelles et familiales varient. Il n’y a pas une « meilleure » manière de manger. L’envie d’explorer la texture de la purée avec les doigts est tout à fait normale et compréhensible pour un bébé. On peut le laisser découvrir à son aise quelques fois, puis lui expliquer et lui montrer qu’on mange avec des couverts. Par imitation, il y arrivera un jour. L’avantage des doigts, c’est que l’enfant choisit ce qu’il mange et en quelle quantité. Il apprend à gérer son appétit.
LE DOUDOU
Yann, papa de Mathilde, 5 ans, et Laure, 2 ans et demi : « Un papillon et une crotte de nez ! »
« Ma fille aînée avait un doudou-papillon qu’elle ne quittait jamais et qu’elle traînait partout avec elle jusqu’à l’année passée. Par contre, sa petite sœur ne s’attache à aucune peluche. Pour se rassurer, elle n’a rien trouvé de mieux que de se curer le nez. Quand elle se fait gronder par sa maîtresse, pour s’endormir… et même lors du spectacle de son école ! »
On vous en dit plus…
Au départ, c’est souvent un T-shirt ou un foulard qui sent bon maman que Bébé emmène à la crèche. Et puis, un jour, il se prend d’affection pour un immense perroquet en peluche d’un autre temps ou pour un petit lapin tout mou et de plus en plus gris au fil des jours et de ses promenades au ras du sol.
Le doudou, c’est souvent sacré. Il console bébé quand ses parents ne sont pas là, il évoque l’univers de la maison. Mais si votre enfant n’a pas de doudou, ne vous inquiétez pas, il a certainement trouvé un autre moyen de se rassurer : se caresser les cheveux, sucer son pouce, jouer avec l’étiquette de sa robe ou se curer le nez pour cette petite Laure.
Comment l’en empêcher si ça l’apaise ? Un jour, l’enfant grandit et n’a plus besoin de se rassurer de cette manière. Certains parents sont d’ailleurs très surpris de voir que la perte d’un doudou n’est pas toujours aussi dramatique qu’on ne l’avait imaginée. C’est parfois l’occasion de se choisir un nouveau compagnon en peluche ou de passer à autre chose.
LES PIEDS
Céline, maman de Chloé, 17 mois : « 100 mètres en une demi-heure »
« Ma puce marche depuis quelques mois. C’est super gai de la voir nous suivre fièrement sur ses deux pieds. Mais elle n’aime plus trop aller dans la poussette, elle se contorsionne pour en sortir et veut marcher comme une grande, s’arrêter devant chaque poteau, s’asseoir sur chaque perron de maison… En rentrant de la crèche, hier, on a du mettre une demi-heure pour faire 100 mètres avant qu’épuisée, elle accepte d’aller enfin dans sa poussette. »
On vous en dit plus…
De 0 à 2 ans et demi, un bébé met son corps en mouvement, il roule sur lui-même, découvre le ramping avant ou arrière, puis avance à quatre pattes avant d’arriver sur ses deux pieds. À chaque nouvelle étape, on s’extasie, on photographie… et on n’oublie pas de revoir toute la disposition intérieure de la maison : placer les produits ménagers dangereux en hauteur, remonter d’un étage les bougeoirs et verres fragiles qui sinon seraient à sa portée et lui montrer les dangers et interdits à l’intérieur comme à l’extérieur de l’habitation.
Côté jouets, il adorera pousser un chariot plein de cubes, mais attention, évitez d’acheter un de ces trotteurs qui pullulent sur les sites de deuxième main, qui peuvent basculer à cause d’un tapis, d’un escalier, ou qui permettent d’attraper, parce que plus haut, des objets interdits.
LA PISCINE
Sarah, maman de Jali, 5 mois : « À quel âge commencer la natation ? »
« Une amie me propose d’emmener mon petit bonhomme de 5 mois à la piscine. Je vois qu’on vend des maillots taille 3 mois, mais ça me semble tôt pour commencer les cours de bébés nageurs. »
On vous en dit plus…
La natation est un sport tout doux et plutôt apprécié des bébés. Néanmoins, on ne les emmène pas dans une piscine chlorée dès leurs premiers jours de vie ! Même si les cours pour bébés nageurs sont ouverts aux nourrissons de 4 mois, le Conseil supérieur de la santé belge préconise d’attendre le premier anniversaire de l’enfant avant de l’emmener à la piscine.
Dans l’idéal, cette piscine sera sans chlore, avec une eau dont la température avoisinera les 33°C. Dans son sac, glissez quelques couches étanches, éventuellement un maillot à mettre par-dessus (assez large pour contenir la couche), un grand essuie, un en-cas car la natation, ça creuse, et votre maillot, bien sûr. Les premières séances sont assez courtes et durent une vingtaine de minutes environ. Parfois beaucoup moins si bébé ne se sent pas à l’aise. Rien ne sert de le forcer, il apprivoisera l’eau à son rythme.
LE PETIT POT
Tanguy, papa de Timothée, 18 mois :« Les toilettes collectives »
« Tous les matins, au réveil, j’installe Timothée sur son petit pot quand je vais aux toilettes. Et comme moi, il a une horloge dans le ventre. Tous les matins, on fait notre caca dans le pot à la même heure. Il n’est absolument pas propre en journée, mais c’est le début. Je crois qu’il sera prêt bien avant son entrée en classe d’accueil. »
On vous en dit plus…
Le contrôle des sphincters se fait plus ou moins parallèlement à la montée des escaliers, tout seul, comme un grand. Aujourd’hui, les spécialistes ne voient plus le passage au petit pot comme un apprentissage de la propreté, mais comme une étape du développement de l’enfant. Les parents doivent donc observer attentivement quant leur enfant est prêt à se passer de couches. L’été est un moment propice à ces expériences sans lange.
Côté vêtements, on choisit des modèles pratiques que le bambin pourra enlever seul : un pantalon à élastique et sans bouton ni fermeture éclair, une jupe à abaisser plutôt qu’une robe pleine de jupons et froufrous et un lot de slips de rechange ! Pour le choix du petit pot, on veille à ce qu’il ne soit pas trop haut pour que les pieds de l’enfant touchent le sol.
E. W.