Grossesse

Communiquer (ou pas) une liste de naissance à la famille, aux amis, aux collègues ? Et si oui, comment la composer au mieux ? Des mamans et des papas témoignent. Les façons d’opérer peuvent varier énormément. La liste est, en fait, à leur image. Elle en dit long sur leur style, leur vie de (déjà) parent et, bien sûr, leur rapport à la consommation.
« On n’a jamais fait de liste de naissance, dit cette jeune maman de trois enfants. Ça nous paraissait étrange d’en transmettre une avec le faire-part de naissance. Ça ne nous a pas empêchés d’être bien équipés. On a nous-mêmes acheté une partie du matériel de puériculture, grâce à la prime de naissance. Nos proches nous ont donné de l’argent et on leur détaillait, après coup, ce à quoi on l’avait consacré. Donc, pas de superflu à la maison ! Et puis, nos amis ont aussi eu plein de chouettes idées de cadeaux. »
Pour certains parents, qui dit liste de naissance dit un peu de gêne. « Quand tu envoies le faire-part de naissance, tu es content de partager ton bonheur. Si une liste existe, impossible de ne pas l’indiquer. Mais, dans ce cas, tu donnes l’impression de réclamer de l’argent. Alors, tu mets l’info en tout petit. En même temps, beaucoup de gens attendent cette liste avec impatience. En proposer une, ça fait partie des rituels, des conventions sociales », explique tout en nuances un papa. Confirmation d’un autre père : « Liste ou pas liste ? On s’est posé la question. Notre choix d’en concocter une a finalement été guidé par la génération d’au-dessus, attachée à offrir des cadeaux tirés d’une liste. Les très bons copains, eux, ont fait un cadeau hors liste, comme un jouet pour plus tard que leur propre enfant avait bien aimé. » Bref, idéalement, la liste de naissance devrait avoir du sens et pour les personnes qui l’imaginent, et pour celles qui y puisent des idées de cadeau.

« Nous, on a privilégié la récup, le matériel d’occasion et les services en nature. »
Pour de nombreux parents, « la liste de naissance représente clairement une aide financière ». À chaque famille, ses priorités : « Nous, on a privilégié la récup, le matériel d’occasion et les services en nature », résume ainsi un parent. Si certains empruntent des affaires dans leur entourage ou achètent d’abord en seconde main (mais tout ne se déniche pas en seconde main, surtout quand l’aspect « sécurité » prime), d’autres ne jurent que par le neuf. « Étonnamment, je voulais du tout neuf pour notre aînée, mais pas pour notre seconde. Là, je fais partie d’un groupe de vente de matériel de puériculture sur Facebook », témoigne une maman.
Plus affaire de mamans que de papas ?
L’emballement est souvent à son comble au tout début de la confection d’une liste de naissance. Spécialement lorsqu’elle se rapporte à un premier enfant dans la famille. « Pour les suivants, cela devient davantage une formalité. » Est-elle plus une affaire de mamans que de papas ? Oui, vous répondront des parents, sans vouloir tomber dans la caricature. « C’est ma compagne qui l’a gérée. Moi, je validais ce qu’elle proposait », commente un papa. « J’ai pris les devants, dit en écho une maman. Je voulais que tout soit prêt avant l’accouchement. Mon mari m’a accompagnée dans les démarches, mais il s’est pas mal laissé faire aussi. »
Des listes de naissance, il en existe de diverses sortes. Prenez la liste déposée dans un magasin spécialisé. Son avantage ? « Facile : on y trouve tout ce dont on est susceptible d’avoir besoin. On y est allés vers les 5-6 mois de ma grossesse. Une vendeuse a fait le tour du magasin avec nous. On a pris deux bonnes heures pour établir notre liste. Il y avait des choses auxquelles on n’avait pas pensé. J’avais, par exemple, récupéré la petite baignoire de quand j’étais bébé, à installer sur une table. Mais en voyant une baignoire sur pied, on s’est dit que c’était quand même plus pratique. Alors, on l’a ajoutée à notre liste », raconte une maman.
Autre modèle plein de promesses à signaler : la liste « solidaire », en vue de récolter des dons au profit d’une association qui vous tient à cœur.
Autre formule : la liste dite « libre », qui rassemble des cadeaux sans qu’il n’y ait d’obligation d’achat dans un magasin spécifique. Vos proches versent sur votre compte bancaire l’argent correspondant à un produit (ou à un service) présent sur la liste ; et vous l’achetez (ou en bénéficiez) quand et où vous voulez, et sous la forme qui vous plaît. Par exemple, « cela nous a permis d’acheter des choses en seconde main lorsque l’occasion se présentait ». Pas besoin d’attendre que quelqu’un verse de l’argent pour acquérir un article. Et pas besoin de tout acquérir d’un coup. Cela permet aussi de comparer les prix pour un même article et de profiter des soldes et autres promos.
Autre modèle plein de promesses à signaler : la liste « solidaire », en vue de récolter des dons au profit d’une association qui vous tient à cœur.
Une liste « sur mesure »
En surfant sur internet, on découvre vite des listes standards. À ajuster à ses propres goûts et souhaits. En questionnant les parents qui sont passés par là, on tire profit de leurs astuces. « Beaucoup de choses nous ont été inspirées de listes vues chez des amis ou sur le web. On faisait des comparaisons. Tel objet nous paraissait chouette : on l’ajoutait à notre liste. Pour tel autre, on se disait qu’on n’en avait pas besoin : on l’oubliait. Par exemple, on a vu le cuit-vapeur sur pas mal de listes, mais on n’en voulait pas. Le blender et les paniers à vapeur qu’on avait nous suffisaient. On s’est donc dit qu’on n’allait pas tout de suite investir dans un cuit-vapeur et que si on ne s’en sortait pas, on aviserait. » À consulter, pour se donner des idées ou confirmer un choix, la brochure Le matériel de bébé, petit guide pour bien choisir de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance), à télécharger sur www.one.be. Ainsi que le site de Test Achats.
Les incontournables ? Ils sont liés aux besoins de base d’un bébé – sommeil, habillement, soins, repas, transport, éveil, protection…
Les incontournables ? Ils sont liés aux besoins de base d’un bébé – sommeil, habillement, soins, repas, transport, éveil, protection… Telle maman les passe en revue : « Pour faire dormir le bébé, prévoir un berceau ou un petit lit, deux sacs de couchage tailles naissance, 1 mois et 2 mois – nous, on voulait un berceau pour les six premiers mois et un lit après, mais le berceau n’est pas indispensable. Pour l’habiller, quelques bodys et quelques pyjamas (pour qu’il fasse la différence entre le jour et la nuit). Le nécessaire pour le changer : une table à langer, des carrés de serviette éponge réutilisables, des couches (qu’elles soient lavables ou jetables, vous devez en disposer). Et ce qu’il faut pour le bain – petite baignoire, essuies de bain. Le matériel pour le balader : une poussette, une écharpe de portage ou un porte-bébé (des modèles, il y en a plein). Ainsi qu’un Maxi-Cosi pour la voiture. Pour le nourrir, un coussin d’allaitement, deux soutiens-gorges d’allaitement, des coussinets d’allaitement. Et quelques autres objets en fonction de la configuration de la maison – un baby-phone est précieux avec des murs en béton ! »
Cadeaux utiles, sympas, originaux…
La liste peut réunir du matériel. Mais des services aussi, comme quelques heures de présence ou de baby-sitting, ou des repas tout prêts qu’il suffira de réchauffer. Parce que ce dont les nouveaux parents ont le plus besoin, c’est de temps. Pour être avec leur nouveau-né, pour se reposer, pour se retrouver entre eux. Ingrid Bayot, sage-femme et formatrice en périnatalité, propose ainsi sur son site une série d’idées permettant aux parents de solliciter de l’aide dans leur entourage.
À côté du matériel « essentiel », la liste peut contenir des articles « en plus », qui font juste plaisir : « C’est sympa de choisir des choses qui ne sont pas obligatoires, comme un berceau en plus du petit lit, un parc ou un tapis de jeu. » Certaines familles se concentrent sur les besoins du bébé à la naissance, d’autres voient à plus long terme. À chaque parent son idée. « Tu risques d’accumuler et de gaspiller si tu te projettes trop dans le futur. Mieux vaut se limiter aux fondamentaux. Le reste s’imposera avec le temps », dit ainsi une maman.
Assurément, une liste de naissance pour un deuxième ou un troisième enfant ne ressemble pas à celle qu’on imagine pour un premier enfant. Forcément, elle est moins élaborée. « Tu as déjà beaucoup en stock ! », confirme une maman. Un élément qui joue : l’écart d’âge entre enfants. « On a acquis une deuxième chaise haute pour notre deuxième enfant, car, quand elle a été nécessaire, notre aînée utilisait toujours la sienne. Mais on ne fera pas l’acquisition d’une troisième pour notre petit dernier. Parce que, quand il sera en âge d’en profiter, notre toute grande n’aura plus besoin de la sienne. »
Autre critère-clé : la saison de naissance. « Trois bébés nés en hiver : les vêtements de naissance étaient O.K., d’autant qu’on ne les use pas ! » Et puis, dans une même fratrie, les besoins peuvent être différents. « Ma grande était un petit gabarit à sa naissance et elle l’est restée, la petite est un gros gabarit. Donc, leurs besoins, en vêtements par exemple, n’étaient pas les mêmes. »
« En fait, on n’a pas besoin de beaucoup de choses », conclut une maman. « On était persuadés qu’on devait absolument posséder un stérilisateur de biberons. On en a reçu un. Mais on ne l’a jamais utilisé », poursuit un papa. Parmi les idées originales, une maman cite les nominettes. Mais tout idée peut être originale ! « Recevoir des vêtements, c’est gai, d’autant que je n’adore pas aller dans les magasins. Des livres et des petits jouets aussi. Et des doudous, des peluches : les enfants adorent… » Et pourquoi pas un abonnement au Ligueur et mon bébé ?


En attendant bébé