Pourquoi une nouvelle échographie ?

L’échographie du troisième trimestre est, en principe, la dernière que vous allez passer. Le moment reste magique, suscitant sa palette d’émotions. Quelles en sont les caractéristiques ? Réponses avec Catherine Donner, gynécologue-obstétricienne et échographiste au Chirec (site Delta), à Bruxelles.

Quand est réalisée l’échographie du troisième trimestre et à quoi sert-elle ?
Catherine Donner : « Pratiquée vers 30-32 semaines d’aménorrhée, elle permet de repérer comment le fœtus se présente : tête en bas, en siège ou en transverse. Elle sert aussi à contrôler la croissance du futur bébé, estimer son poids, préciser la position du placenta, la quantité de liquide amniotique, revoir les organes fœtaux et, parfois, préciser les observations du deuxième trimestre. La sonde échographique montre aussi des images de flux sanguin en rouge et bleu : ce sont les signaux Doppler. Les flux sanguins sont intéressants à surveiller dans des situations à risques. »

Parfois, en fin de grossesse, des échographies sont pratiquées de façon rapprochée…
C. D. : «  Quand la grossesse se déroule normalement, après cette échographie à 30-32 semaines d’aménorrhée, il n’y en aura plus jusqu’à l’accouchement. Certaines situations particulières (problèmes de croissance fœtale, grossesses gémellaires, etc.) nécessitent une surveillance médicale rapprochée et, dès lors, selon les cas, une échographie toutes les deux semaines ou toutes les semaines, voire deux fois par semaine. Chaque situation est particulière. Mais, pour chacune d’elles, la surveillance rapprochée vise à vérifier que tout continue à aller bien. »

Que dire des conditions d’échographie au troisième trimestre ?
C. D. : « Elles sont souvent moins bonnes qu’auparavant, le fœtus étant plus grand et la quantité de liquide amniotique proportionnellement moins importante. Les détails sont, par contre, mieux mis en évidence et il est parfois possible de voir les cheveux, de distinguer chaque doigt ou de revoir encore mieux le visage. »

Au-delà des échographies, il reste une part de mystère jusqu’à la naissance…
C. D. : « Il faut se rappeler que toutes les échographies ne montrent pas la même chose, que la qualité de l’image n’est pas la même d’une grossesse à l’autre et que certaines incertitudes peuvent persister jusqu’à la naissance. L’imagination de chacun aussi est différente.
Quand le fœtus bouge, les parents en concluent souvent vite : "Il n’est pas content", "Il est énervé", mais non, c’est normal qu’il bouge ! La vie fœtale n’a rien à voir avec ce que nous connaissons de la vie, il ne faut pas faire des assimilations et des interprétations trop rapides. De même, l’échographie donne une image du fœtus, elle n’en donne qu’une image, mais elle n’est ni le fœtus ni la vie fœtale : dans ce domaine, beaucoup de choses sont encore inconnues… »

« Chaque écho a été un chouette moment, rassurant. Mais la petite se cachait tout le temps. On ne voyait pas grand-chose. À chaque nouveau rendez-vous, notre curiosité grandissait. Et jusqu’à la dernière minute, elle s’est cachée. »
Juliette

« On me dit qu’à la dernière échographie, je ne verrai que des morceaux de mon bébé. Une chose me stresse : qu’on voie ses fesses en bas, au lieu de sa tête. Si c’est le cas, je risque de passer par une césarienne… »
Charlotte

« Chaque échographie est émouvante. À la première, à la vue du cœur qui battait, le papa et moi, nous pleurions comme deux enfants. À la troisième, nous étions bouleversés par tous les détails que la gynéco nous faisait observer. Et puis, être rassuré sur la santé de son bébé, ça libère les émotions… »
Roxane

« Suite à une prise de sang, j’ai appris que j’étais infectée par le toxoplasme. D’où un risque de complications pour le fœtus. La tension montait lors des échos, mais chacune d’elles se transformait en balise apaisante qui m’aidait à poursuivre ma grossesse… jusqu’au contrôle suivant. Quand, à 8 mois de grossesse, le médecin a lancé : "Il est normalissime, cet enfant !", là j’ai pensé : "C’est bon !" Pendant tout ce temps, j’ai été suivie par une psychologue. Pouvoir pleurer, être en colère, décharger mon angoisse auprès d’elle a été primordial pour moi. »
Line

« C’est vraiment impressionnant quand le bébé boit ou bouge sa main, c’est impressionnant de voir comment il avale ou prend son pied avec sa main… »
Morgane