Santé et bien-être

Il semblerait que l’on soit dans la tranche d’âge des gros dormeurs. Les nuits semblent plus paisibles. Toutefois beaucoup de parents se demandent si leur enfant dort suffisamment ?
La réponse de l’experte
Je confirme que c’est la période de la vie où l’on dort le mieux. Toutefois, j’observe depuis ces dernières années que les enfants ont un sommeil plus court et de moindre qualité. Les parents commencent la journée tôt, certains enfants sont levés à 6h du matin. Et le soir, le temps de rentrer, de prendre le bain, de faire les devoirs, on entend beaucoup de parents qui nous disent : « Impossible de le mettre au lit avant 21h ». Si le rythme de vie infernal que la société d’aujourd’hui impose aux parents et aux enfants influe sur le manque de sommeil, les besoins, eux, ne diminuent pas malgré l’époque.
Comment savoir ?
- D’abord, observez. Un enfant qui manque de sommeil est souvent un enfant de mauvaise humeur. Regardez la façon dont il se réveille. Joyeux, actif dès qu’il sort du lit ? Là, bien sûr, tout va bien. Mais s’il se réveille grincheux, cerné, d’humeur maussade, il n’a pas son compte. L’aspect de l’enfant est important pour avoir une réponse à votre question. C’est le baromètre de la qualité du sommeil.
- Il faut rester prudent, car le manque de sommeil peut conduire jusqu’à une certaine forme de dépression. Ou, à l’inverse, à une forme de suractivité. On a observé dans notre service que certains enfants que l’on diagnostique comme hyperactifs, à la hâte, sont des enfants qui manquent de sommeil.
- On sait que les parents font ce qu’ils peuvent à défaut de faire ce qu’ils veulent. Pourquoi ne pas essayer de grappiller du temps de sommeil le soir. En réorganisant l’avant-soirée : moins de dessins animés par exemple, avancer l’heure du souper, sauter un bain… Le jeu en vaut la chandelle.
Certains enfants ont pris le pli de rejoindre systématiquement leurs parents la nuit en prenant un petit matelas sous le bras. On laisse faire ?
La réponse de l’experte
Le mot d’ordre : faire en sorte qu’il aime sa chambre. Il faut que celle-ci soit un endroit de plaisir et non une punition. Encore une fois et même à cet âge-là, une alternative au lit de l’enfant doit être transitoire. Jamais permanente. Le coup du petit matelas prêt à servir, c’est donc une fausse bonne idée.
Comment lui dire ?
- D’abord on peut lui expliquer que la nuit, c’est chacun sa chambre, chacun sa vie, chacun ses câlins. On peut même lui glisser en plaisantant : « Toi, tu as tes doudous, moi, j’ai maman ou papa ». Quoi qu’il se passe à un moment, il faut lui faire comprendre que ça suffit.
- Il faut toujours se demander pourquoi il vous rejoint. Il a peur ? Il cherche à attirer l’attention ? Pourquoi ? Vous pouvez aussi vous appuyer sur les frère·s et sœur·s. Montrez qu’eux dorment paisiblement. Et pourquoi ne pas voir s’ils sont d’accord pour partager la chambre ? Ça résout souvent les problèmes d’intrusion.
- Faites-lui aimer sa chambre. Créez un beau moment autour du coucher. Des draps frais, une jolie lumière, une super histoire qui s’étale sur plusieurs soirs. Évitez surtout de l’assimiler à un pensum. Comment ? En évitant des phrases du type : « Si t’es pas content, tu files dans ta chambre ».