Vie pratique

À l’école à vélo ou à pied : quand le trajet nous fait bouger !

Des chiffres récents le montrent : la marche et le vélo occupent une place de choix dans la palette des modes de déplacement utilisés par les enfants et leurs parents pour se rendre à l’école. Lorsque celle-ci se trouve près du domicile, la mobilité active a de nombreuses qualités. Qui ne demandent qu’à être exploitées, à condition d’adopter les bons réflexes de sécurité.

« Produits localement à base de matériaux 100% naturels. Disponibles 24h/24h. Rechargeables partout ». C’est ainsi qu’une campagne de Bruxelles Mobilité vantait, en 2021, les mérites… des pieds. Les avantages de la marche pour les petits trajets du quotidien, les parents les connaissent bien. Selon une récente enquête de l’institut Vias (voir encadré), la marche est d’ailleurs le mode de déplacement principal des jeunes wallon·nes et bruxellois·es de 10 à 14 ans pour se rendre à l’école. En Flandre, c’est le vélo qui arrive en tête. Tout aussi écologique et économique que la marche, le vélo a le vent en poupe ailleurs en Belgique. Ces deux modes de déplacement dits « actifs » (parce qu’ils favorisent l’activité physique) sont donc loin d’être anecdotiques.

Le vélo, chouchou des petit·es bruxellois·es

Le vélo occupe une place privilégiée dans le cœur des enfants. « Plus de la moitié (52%) des élèves bruxellois que nous avons interrogés dans le cadre d’une enquête que nous venons de mener (« Quelle place pour le vélo dans les déplacements des familles à Bruxelles ? ») préfère aller à l’école à vélo plutôt qu’en voiture, à pied ou en transports en commun », explique Anne Leroux, de l’asbl Pro Vélo. Quant aux parents interrogés dans le cadre de la même enquête, ils sont 85% à considérer que le vélo est – dans l’absolu – un mode de transport efficace pour réaliser un trajet de un à cinq kilomètres.
Alors, pourquoi, en pratique, le vélo n’est-il pas plus utilisé par les élèves bruxellois·es (10%) et encore moins par les petit·es wallon·nes (3%), pour reprendre les chiffres de Vias ? « En Wallonie, les distances à parcourir sont souvent plus longues, analyse Anne Leroux. Et la réflexion sur les infrastructures y est plus lente qu’à Bruxelles, même si elle est en cours. À Bruxelles, beaucoup d’efforts ont été faits ces dernières années et les cyclistes se sentent plus en sécurité ».
Malgré ces améliorations (aménagement de pistes cyclables, instauration de la zone 30, de rues apaisées…), le sentiment d’insécurité reste un des principaux freins à l’adoption du vélo dans la capitale. 67% des parents bruxellois interrogés par Pro Vélo estiment en effet que le trajet vers l’école de leur enfant (et donc pas uniquement les abords immédiats de l’école) n’est pas suffisamment adapté et sécurisé pour l’emprunter à vélo. C’est pourquoi l’asbl propose (entre autres) des conseils et des formations « parents enfants » pour apprendre à rouler avec son enfant dans le trafic.

Comment se sentir (plus) en sécurité ?

Voici les principaux conseils à suivre avant de se lancer en famille dans la circulation :

  • Assurez-vous que votre enfant maîtrise ces manœuvres de base : (1) démarrer et freiner ; (2) rouler en ligne droite ; (3) regarder ; (4) étendre le bras ; (5) faire tout cela en même temps !
  • Veillez à ce qu’il soit bien visible et bien équipé. Le port d’un casque, même s’il n’est pas obligatoire, est vivement recommandé (à tout âge, d’ailleurs).
  • Soyez vous-même bien au fait du Code de la route et des réflexes de prudence à vélo, et apprenez-les à votre enfant de façon ludique.
  • Roulez à côté de votre enfant pour faire « barrière » avec les voitures lorsque vous circulez sur une route sans piste cyclable séparée. Sinon, faites pédaler votre enfant devant vous afin que sa vue soit dégagée et que vous puissiez garder un œil sur lui. Lorsque vous approchez d’une difficulté, en revanche, placez-vous devant lui pour lui donner des instructions. Prévoyez un accompagnateur ou une accompagnatrice supplémentaire si vous roulez avec plusieurs enfants peu expérimentés.
  • Si votre enfant a moins de 10 ans, il peut rouler à vélo sur le trottoir à condition de limiter sa vitesse pour laisser la priorité aux piétons. N’oubliez pas non plus que tout cycliste, quel que soit son âge, a un super-pouvoir : celui de se transformer en piéton ! Si un passage ne vous semble pas suffisamment sûr, descendez de vélo et franchissez-le à pied.

En pratique : préparez à l’avance un itinéraire sûr. Lorsqu’on n’a jamais fait un trajet à vélo, on a tendance à prendre les mêmes axes qu’en voiture. Or il y a souvent moyen de faire de petits détours pour passer par des rues apaisées ou mieux aménagées.

Retrouvez ici les conseils de Pro Vélo pour optimiser la sécurité

Dans les conclusions de son enquête, Vias met également en garde contre certains comportements dangereux constatés chez les jeunes de 12 à 14 ans qui se rendent seuls à vélo à l’école, comme le fait de lire ou d’envoyer un message, ou encore d’écouter de la musique en faisant du vélo : « Le port d’oreillettes pour écouter de la musique n'est pas interdit, mais il est vivement recommandé de ne pas monter le volume trop fort pour pouvoir capter les bruits ambiants ».

Rien ne sert de courir…

Et à pied, comment se rendre à l’école en toute sécurité ? « Cela peut paraître basique, mais le premier conseil important, c’est de partir à temps », estime Benoît Godart, porte-parole de Vias. Lorsqu’on part à la dernière minute, qu’on est pressé, on prend en effet plus de risques. Comme celui de traverser alors que le feu est rouge – ce que fait régulièrement plus d’un jeune piéton de 12 à 14 ans sur deux. Un autre conseil de Vias est de faire le trajet avec son enfant, au moins les premières fois, pour identifier les endroits risqués – une sortie de garage, un chien qui aboie fort et pourrait l’effrayer… – et lui montrer comment y faire face.
« Il est important d’expliquer aux enfants que, de nos jours, beaucoup d’automobilistes sont distraits par leur téléphone, et qu’il faut attendre que les voitures se soient vraiment arrêtées avant de commencer à traverser la route, continue Benoit Godart. De manière générale, il ne faut pas négliger le rôle de modèle que nous jouons en tant que parents ».
Dernier petit conseil pour la route : avec les jours qui raccourcissent, l’automne et l’hiver sont des mois où les piétons doivent redoubler de prudence. Tout ce qui peut contribuer à rendre les enfants plus visibles (couleurs vives, housses pour sac-à-dos…) est donc le bienvenu !

Pour des trottoirs accessibles à toutes et tous

Pouvoir se rendre à l’école « à pied », c’est aussi pouvoir emprunter les trottoirs et autres passages pour piétons sans danger avec une poussette, une chaise roulante ou encore une déficience visuelle. Mais les voiries piétonnes sont-elles réellement accessibles ? Pierre Genty, de l’asbl CAWaB (Collectif Accessibilité Wallonie Bruxelles), répond à cette question de manière nuancée.
« Cela dépend d'un gestionnaire de voirie à l'autre. Globalement, les nouveaux projets présentent une bonne accessibilité, notamment grâce aux nouvelles normes d’urbanisme et à la mise en place de guides de bonnes pratiques. En Région de Bruxelles-Capitale, les rabaissements de bordures pour les personnes déficientes motrices et les dalles podotactiles pour les personnes déficientes visuelles sont, par exemple, obligatoires à proximité des traversées piétonnes, pour les projets qui sortent de terre. La qualité du revêtement et de sa mise en œuvre a été intégrée dans le plan Good Move. En Wallonie, les normes ne sont malheureusement pas aussi complètes. La situation n’est pas facile à évaluer, car il y a encore beaucoup d’endroit où il n’y a tout simplement pas de trottoirs. Ce qui manque actuellement, dans les deux régions, c'est un plan visant à rendre toutes les voiries piétonnes accessibles à tous et toutes. »
En pratique, les obstacles restent courants : trous, terrasses de café, arceaux vélos mal placés, trottinettes mal garées… Aux parents qui en rencontrent sur le chemin de l’école, Pierre Genty conseille de se rendre sur la plateforme « Agir pour l’accessibilité », qui permet de trouver facilement les informations nécessaires pour signaler un problème aux autorités compétentes. En Région bruxelloise, le site et l’application Fix my street permettent de signaler directement un incident.

BON À SAVOIR

Quel est l’impact carbone de nos trajets ?

Le site impactco2.fr, développé par l’Agence française de la transition écologique (ADEME), permet de visualiser facilement l’impact sur le climat de nombreux objets et gestes du quotidien. Voici un aperçu de la quantité approximative de dioxyde de carbone (CO2) émise* par personne et par kilomètre, par les différents modes de transport utilisés pour se rendre à l’école.

* Ces valeurs ont été calculées dans le contexte français et incluent les émissions directes, la construction des véhicules et la production et la distribution de carburant et d’électricité.

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