Santé et bien-être

Tout est question de dentition. Si votre bébé est bien armé de ce côté-là, laissez-le mâchouiller une croûte de pain dès ses 9 mois. Et initiez-le dans la foulée aux plaisirs des tartines.
Votre petit peut-il s’étouffer avec une tartine ? La réponse est non, même s’il vaut mieux éviter le pain ou la mie garnis de graines entières. Votre petite risque-t-elle d’être boudinée en mangeant trop de tartines ? Quand on pense qu’une tartine comporte moins de 100 calories et un pauvre gramme de matière grasse aux 100 grammes, il n’y a guère de danger qu’elle gagne des kilos inutiles. C’est le plus souvent la garniture qui pèche : trop sucrée, trop grasse. Le pain a mauvaise réputation alors qu’il est une mine de fibres, de vitamines, de minéraux et de glucides.
Du bon sucre
« Le pain est un aliment irremplaçable par les glucides qu’il fournit, explique Nicolas Guggenbühl, diététicien-nutritionniste. Ces glucides, dit complexes, fournissent une énergie que le corps est capable d’utiliser progressivement, contrairement aux glucides simples que l’on trouve dans les aliments sucrés. C’est l’idéal pour repartir après une nuit de jeûne. »
Ces glucides sont d’autant plus précieux pour le petit enfant qui est dans une phase de croissance et d’apprentissage intense. Les besoins en glucides ne faiblissent pas tout au long de la vie !
« Pour l’enfant, recharger les batteries le matin est d’autant plus important qu’il a des réserves glucidiques plus faibles, précise le nutritionniste. Sinon, c’est le coup de pompe assuré. Et qui dit moment de creux, dit une propension moindre à bouger. C’est donc un cercle vicieux, qui voit déséquilibre alimentaire et sédentarité se renforcer. Un enfant qu’on s’attendrait à voir alerte à la récré peut se retrouver amorphe. »
Déjeuner le matin permet de filer en forme jusqu’à midi et d’éviter du coup tout grignotage. « La collation de 10 heures n’est pas utile, poursuit le diététicien. Les enfants qui n’ont pas eu leur dose de pain le matin ont tendance à se jeter sur des snacks sucrés ou à se rabattre sur les autres repas. Et manger trop copieusement le soir entraîne des troubles du sommeil. Surtout si on saute le goûter, un repas qui n’a l’air de rien mais qui est essentiel, surtout s’il est accompagné de tartines pour tenir jusqu’au souper ! »
Pain complet ?
À quel âge peut-on commencer à donner du pain complet aux enfants ? Les nutritionnistes ne sont pas d’accord sur la question. Pour Nicolas Guggenbühl, on peut privilégier le pain complet déjà pour les petits enfants, car la farine blanche a perdu de précieux atouts.
« La farine complète est obtenue à partir de l’ensemble du grain, explique-t-il. Elle est plus riche en nutriments et en composés protecteurs, à savoir les fibres, les vitamines, les minéraux, les acides gras essentiels et les antioxydants. 50 % au moins de la consommation de pain devrait se faire sous forme de pain complet. »
Pour Marie-Josée Mozin, présidente du Club européen des diététiciens de l’enfance, il est par contre préférable de donner du pain blanc ou demi-gris aux enfants jusqu’à l’âge de 5 ans pour éviter qu’ils n’ingèrent trop de fibres qui empêchent une bonne absorption des vitamines.
Quoi qu’il en soit, retenons que le pain n’est pas synonyme d’obésité, mais que c’est la garniture que l’on tartine qui est responsable du surpoids. Pour preuve, ces chiffres : au début du siècle passé, l’adulte consommait près de 1 kilo de pain par jour, aujourd’hui, il en consomme moins de 200 grammes. Et pourtant le pourcentage des personnes atteintes d’obésité ne fait que croître…
LA QUESTION
Faut-il avoir peur du gluten?
Le gluten se retrouve dans les céréales telles que le froment, le seigle, l’orge, l’épeautre et, dans une moindre mesure, l’avoine. Les céréales qui contiennent du gluten se prêtent mieux à la préparation du pain et de la mie aérée. Moins d’une personne sur cent souffre d’intolérance au gluten, également appelée maladie cœliaque. Certaines personnes qui ont une gêne abdominale pensent être intolérantes au gluten. Mais avant d’éliminer le pain de leur régime, il faut établir un diagnostic. Des analyses de sang peuvent donner une indication quant à une sensibilité au gluten, mais elles ne permettent pas de confirmer l’existence d’une maladie cœliaque. Seule une biopsie intestinale peut l’affirmer. La personne diagnostiquée comme telle doit suivre alors une guidance alimentaire pour ne pas souffrir de carences alimentaires.