Santé et bien-être

Blue Monday : le blues touche aussi les enfants

Le blue Monday serait le jour le plus déprimant de l’année. Ce coup de blues, saisonnier avant tout, peut également toucher les enfants.

Il y a des lundis difficiles... surtout ce Blue monday de la fin janvier. Que les « lundiphobes » s’accrochent, ce lundi est qualifié « jour le plus déprimant de l'année ». Ce « Blue Monday » a été déterminé par une compagnie aérienne afin d’encourager les gens à réserver un voyage au soleil. Mais une étude universitaire d’un psychologue de Cardiff  aurait confirmé que :

  • La réjouissante période des fêtes est passée,
  • Le portefeuille souffre encore des dépenses liées à Noël et des achats en soldes,
  • La météo est maussade : temps gris, voire pluvieux et températures froides,
  • Les journées sont encore courtes et le soleil encore bas dans le ciel.

Comme en automne, on est plus fatigués, plus stressés, plus tristes, d’humeur cafardeuse. Ce blues saisonnier touche environ une personne sur six. « Il y a une accentuation durant les mois d’octobre, novembre et février-mars : le manque de lumière et la baisse de sécrétion d’ocytocine (dite « hormone du bonheur ») entraînent une modification hormonale », explique Jean-Marie Gauthier, psychologue de l’enfant et de l’adolescent de l’ULg. Ce coup de mou, à la fois moral et physique, peut parfois durer tout l'hiver. Et fait surprenant : il peut aussi toucher les enfants.

Les enfants rarement dépistés

Les enfants aussi peuvent être victimes de dépression saisonnière, et ce, dès la maternelle, selon des études, canadiennes notamment. La déprime chez les petits est rarement dépistée. On va peut-être considérer trop vite que pour l’enfant qui a du mal à se lever pour aller à l'école ou qui est tout le temps fatigué, ce n’est qu’un moment passager, voire de la fainéantise. Et le pédiatre abondera peut-être dans ce sens.
Qu’on se rassure, son blues saisonnier n’est pas forcément la faute de papa ou maman. « On a tendance à penser que la santé mentale d’un enfant dépend de ses parents, mais il n’y a pas de conséquence directe. Ce phénomène peut être indépendant. L’enfant a une autonomie psychique », assure Jean-Marie Gauthier.

Comment y remédier ?

Chez l’adulte comme chez l’enfant, le principal conseil est de prendre soin de soi, notamment en suivant quelques conseils rudimentaires :

  • manger sain, équilibré (tout en se faisant plaisir) et à des heures régulières, et, si nécessaire, enrichir son alimentation en tryptophane contenu dans certaines protéines (œufs, viande, fromage à pâte dure, noix, noisettes…), en magnésium (germes de céréales, cacao, fruits secs, noisettes, légumes secs) et en vitamine B, et en oméga-3 et oméga-6 (huile de lin, de noix, d’olives, harengs, maquereau, saumon...),
  • avoir une activité physique régulière,
  • respecter son besoin de sommeil,
  • prendre l’air même si les journées ne sont pas toujours lumineuses en cette période
  • lutter contre le stress professionnel en organisant une vraie coupure, si possible un jour par semaine,

Chez l’adulte :

  • se déconnecter de temps en temps de ses emails, smartphone, etc.
  • reconnaître, si le mal est plus profond, que l’on a besoin d’aide et consulter un professionnel.

Si les parents se sentent bien, l’enfant aussi. Si les symptômes persistent et s’aggravent chez l’enfant, une seule chose à faire : en parler directement avec lui : lui demander pourquoi il est si découragé, pourquoi il a peur d’aller à l’école ? Et lui expliquer pourquoi, l’hiver, il fait plus noir, plus froid, plus triste…
« Il faut être attentif à l’enfant et lui montrer qu’on le soutient. La plus mauvaise méthode est de faire comme si de rien n’était. »

EN PRATIQUE

Quels signes avant-coureurs ?

Les parents doivent être attentifs aux symptômes. Chez les adolescents, les signes du coup de blues sont assez faciles à percevoir. Certains adolescents se mettent à manger beaucoup plus, peut-être pour compenser la fatigue qu'ils ressentent. C’est aussi un caractère qui change, un mal-être qui s'installe... « On va rapidement le voir chez les jeunes filles. Chez les garçons, on observera une plus grande agitation, un comportement plus chaotique, voire la consommation de drogues, comme le haschich… », ajoute le psy.
Chez les enfants, comme chez les adolescents, on voit apparaître :

  • des maux de tête,
  • des troubles du sommeil.

Chez les plus petits :

  • une humeur changeante, passant du rire aux larmes en peu de temps,
  • un enfant grincheux,
  • un problème de nourriture.

Il ne faut bien entendu pas paniquer dès qu’il passe une mauvaise nuit ou qu’il refuse de terminer son assiette. « C’est une accentuation de petites choses qui peuvent être occasionnelles d’habitude ».

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