Vie pratique

Cyberharcèlement: sensibiliser les jeunes
Le cyberharcèlement: un mal à éradiquer
Les ados ne mesurent toujours pas les répercussions de leurs publications : slut-shaming et franchise anonyme peuvent blesser jusqu’au suicide.
Les ados sont idiots, parfois. Ils adorent faire des blagues pour épater la galerie. Et avec leur smartphone continuellement en main, ils font vite des bêtises dont ils ne mesurent pas les répercutions. Les exemples se multiplient encore et encore.
Ça peut très vite basculer
Des adolescents - plusieurs « couples » en France et en Belgique – ont été surpris, par exemple, en pleins ébats sexuels. Ici, une photo, là une vidéo. Les ados se partagent le scoop en cercle restreint, dans un rire gras mais bon enfant. Mais ça peut très vite basculer. Il suffit d’une personne et voilà l’image sur Snapchat. Cette application permet d'envoyer des photos ou des vidéos qui s'affichent sur l'écran du destinataire pendant quelques secondes, avant de disparaître. En théorie. Un smartphone craqué, une capture d’écran et hop, l’image est enregistrée, puis diffusée sur internet, et partagée, parfois même en temps réel.
Gare au slut-shaming
Ces images peuvent faire le tour de la Toile en quelques minutes… et susciter des commentaires, jusqu’au slut-shaming (propos sexistes, insultants, dégradants et humiliants sur une personne, son corps et sa sexualité). Les jeunes filles – pratiquement jamais les garçons ! – se retrouvent traînées dans la boue, culpabilisées… pour un acte sexuel banal.
Si elles sont défendues par d’autres, le débat alimente encore le partage et accroît la notoriété de la publication. Car les violences numériques ont leur succès. Les gens, jeunes et moins jeunes, sont curieux et apprécient les publications les plus basses et les plus agressives.
L’anonymat peut tuer
Il faut voir le succès des applications et des réseaux sociaux anonymes auprès des jeunes. Derrière un pseudo, les ados écrivent, spontanément, à l’instant T, ce qu’ils pensent, comme ils le pensent, sans réfléchir aux mots utilisés et surtout, de manière anonyme. C’est tellement facile de se lâcher en ricanant dans l’ombre.
Ces applications donnent de nouveaux outils d'intimidation ou de dénonciations de camarades. C’est comme ça que des adolescents, devenus populaires malgré eux, puis harcelés, sont tombés dans la dépression, parfois jusqu’au suicide. On se souvient de Laura, l’adolescente de 12 ans qui a mis fin à ses jours en décembre dernier parce qu’elle était harcelée sur les réseaux sociaux, notamment, et par messages.
Du respect partout tout le temps
Un vilain amusement peut finir avec des cœurs brisés et des vies ruinées. En fin de compte, tout le monde regrette d'y avoir participé. Et même si la loi condamne le cyber-harcèlement et défend le droit à l’image et le droit à l’oubli, le mal est fait. L’e-réputation est détruite. Car en réalité, Internet n’oublie rien.
Il est donc indispensable de sensibiliser les jeunes au bon usage de l’internet et au respect d’autrui dans le monde virtuel comme dans la vie réelle.
En pratique
Nos enfants sur le web en toute sécurité
Pour apprendre ensemble à gérer internet au quotidien au sein de la famille, la Ligue des familles et Child Focus ont créé Webetic : infos, conseils, exemples concrets, vidéos éducatives avec des mises en situation et films démos sur les paramètres de sécurité donnent aux parents et aux professeurs les clés d'une navigation sécurisée. Une formation éducative sur l’utilisation sûre et responsable de l’usage du Web. Dès janvier 2016, les nouveaux formateurs pourront se rendre dans les associations, les écoles… pour rencontrer les parents et discuter avec eux de l'éducation aux nouveaux médias.