Loisirs et culture

Le Ligueur vient de déménager dans les futurs locaux de la Ligue des familles, chaussée de Boondael, 6 à 1050 Ixelles, quasi sur la place Flagey. Un déménagement, ce n’est pas rien. Les parents qui en vivent un en savent quelque chose. Les enfants aussi traversent ces changements de diverses manières. Dans son nouveau livre, Déplacements (CotCotCot éditions), Elisa Sartori aborde ces questions de déménagements, migration/émigration/immigration. Album graphique tout en élégance et sobriété qui n'est pas sans rappeler Bruno Munari, Déplacements explore ces lieux qui créent notre/nos identité(s). Vous pouvez rencontrer Elisa Sartori à la Foire du livre de Bruxelles qui bat son plein jusqu’à dimanche soir. Elle sera ce vendredi à 15h sur l’Espace Famille pour un échange avec Éléonore de Duve modéré par Anne-Lise Remacle autour du thème Se déplacer pour se trouver. Suivi d'une dédicace sur le stand de Slumberland (Hall 1) ainsi que le samedi 15 de 11h à 12h sur le stand 337 de CotCotCot éditions. C’est à la Foire du livre également que vient de démarrer la semaine de la Langue française en fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Jusqu’au 23 mars, cet événement annuel qui fête son trentième anniversaire propose une variété d'activités ludiques autour des mots. L’objectif : éveiller l'intérêt pour la langue française chez les participantꞏes de tous âges en encourageant leur créativité linguistique.
Déplacements
Nous avions rencontré Elisa Sartori pour son dernier livre : L’art de ne pas lire et avions proposé son portrait dans Le ligueur. Cofondatrice du collectif 10ème Arte avec Almudena Pano, elle remporté le prix de la première œuvre en littérature jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour son album Je connais peu de mots, qui questionne notre rapport à la langue et à l'apprentissage d'une langue étrangère. Elle a également collaboré avec la poétesse nationale Lisette Lombé pour l’ouvrage À hauteur d’enfant, qui a intégré la prestigieuse sélection du « BRAW Amazing Bookshelf » à la Foire du livre de Bologne. La revoici avec un album sensible qui interroge une réalité vécue par bien des familles. Si un déménagement remue beaucoup de choses, que dire d’un exil, quand on quitte son pays ? Comment dépasser ses peurs et ses doutes ? Comment s'intégrer, trouver sa place ? Dans Déplacements (CotCotCot éditions), la narratrice, une jeune femme, nous raconte le récit de sa mère obligée de quitter, à 20 ans, son pays ensoleillé pour trouver des moyens de subsistance ailleurs. « La mort dans l’âme ». « Un au revoir qui avait sonné comme un adieu. Même si personne n’avait voulu l’admettre ». Dans ce récit transmis par la mère, il est question de solitude et des petites choses qui lui ont permis de trouver sa place et son identité dans cette terre d’adoption. Isolée dans une grande ville, elle cherche ses marques, puise dans ses souvenirs, meuble peu à peu sa maison, s’ouvre aux autres. Pas de grandes phrases ici, mais des scènes parlantes et des mots choisis. Des silences aussi, créés par un texte minimaliste ainsi que des pages tout en images. Les quelques situations décrites sentent le vécu, chaque élément a été pensé et on devine que l’autrice-illustratrice y a mis une partie de son expérience personnelle puisque, née à Crémone en Italie en 1990, elle s’est installée à Bruxelles, notamment pour y poursuivre des études à l’Académie royale des Beaux-Arts. Avec cet album, Elisa Sartori s’inscrit pleinement comme une héritière de l’Italien Bruno Munari, grand designer, peintre et illustrateur, notamment pour la jeunesse, décédé en 1998. À travers l’utilisation de collages de photos et de formes simples travaillés à l’ordinateur, de vides et de pleins, d’une palette de couleurs réduite à sa plus "simple" expression (noir, gris, blanc et orange), on retrouve dans Déplacements la prédilection de l’artiste italien pour la forme carrée, « forme stable et toujours égale à elle-même, dont aucun des côtés n'est privilégié » (dixit Wikipédia), ses albums conçus comme des livres-objets, un goût pour l'expérimentation à travers des formes insolites et des mises en page innovantes. L’essence de cet album se marque jusque dans la quatrième page de couverture, élégamment ornée d’un die-cut, une découpe amovible, noire d’un côté, blanche de l’autre, comme une fenêtre ouverte vers l’avenir et, surtout, l’amitié. (À partir de 6 ans)

La Langue française en fête
Jusqu’au 23 mars, cet événement annuel (qui fête son trentième anniversaire) propose une variété d'activités ludiques autour des mots. L’objectif : éveiller l'intérêt pour la langue française chez les participantꞏes de tous âges en encourageant leur créativité linguistique autour d’un thème. Cette année, l'environnement est à l'honneur avec le slogan Dis-moi dix mots pour la planète. Voici les dix termes choisis : biome, butiner, canopée, conséconscient, débrousser, empreinte, glaner, palmeraie, solaire et vivant.
L'initiative se déroule dans 14 Villes des Mots à travers la Fédération Wallonie-Bruxelles, dont Braine-l’Alleud, Charleroi, le consortium du Nord-Ouest de Bruxelles (Berchem-Sainte-Agathe, Koekelberg, Jette, Ganshoren), Genappe, Huy, Liège, Namur, Molenbeek Saint-Jean, Mons, Mouscron, Péruwelz, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Lambert, et Woluwe-Saint-Pierre. Elles proposeront des animations variées et un décor urbain où la langue française sera mise en avant dans l'espace public tout au long de cette semaine festive.
Durant l’opération, mais également tout au long de l’année, différents outils sont mis disposition du corps enseignant et du grand public :
- le Livret des dix mots propose des définitions et des nouvelles rédigées par des auteurs francophones autour des dix mots, ainsi qu’un cahier de jeux ;
- le Cahier pédagogique des 10 mots, illustré par Giulia Vetri, offre des pistes pédagogiques et des ressources littéraires afin de développer la créativité linguistique des élèves ;
- un dépliant 10 mots/10 défis pour stimuler l’écriture créative ;
- la nouvelle édition de la brochure 100 jeux de langue, à l’école et ailleurs suggère 100 activités amusantes pour jouer avec le français ;
- une version à colorier de l’affiche de La langue française en fête ;
- la revue Philéas & Autobule pour les enfants philosophes enrichit son numéro printanier d’une page de jeux en lien avec les dix mots ;
- Symbioses, le magazine de l’éducation à l’environnement.
Retrouvez le programme dans chaque ville participante et tous les supports pédagogiques téléchargeables (hors Philéas & Autobule) sur ce lien. Vous pouvez aussi suivre La langue française en fête sur Facebook et Instagram

Des élèves jouent avec les mots
Dans le cadre d’ateliers d'écriture scolaires, des élèves ont créé des néologismes tels que Cataprunter, Essuypotame, Planiciel, Environnementir, etc. Ces termes novateurs, accompagnés de nouvelles expressions, définitions et proverbes axés sur l'environnement, sont mis en valeur à travers des capsules audiovisuelles disponibles sur le site de La langue française en fête pendant l'événement. Allez-y, vous serez étonnéꞏes par leur créativité plein d’humour.
