Loisirs et culture
Cette semaine, la chronique Lire, ça m’dit sort les griffes et ses plus belles rayures en mettant le tigre à l’honneur. Avec l’album Le tigre et le pissenlit, de Gee-eun Lee (éd. Cambourakis) et avec l’adaptation cinématographique d’un classique, Le Tigre qui s'invita pour le thé, au Ciné Kids du Centre culturel d’Uccle, ce samedi 17 février à 10h15, également disponible en DVD.
Le tigre et le pissenlit
Traduit du coréen, Le tigre et le pissenlit, de Gee-eun Lee (éd. Cambourakis) s’inspire d’une légende ancestrale qui met en scène l’amitié improbable entre un tigre et un… pissenlit. Il démarre d’une manière on ne peut plus classique. Une grand-mère commence par… « Il était une fois… ». Suit une page avec un tigre affamé qui intimide, sans grand succès, les animaux qui l’entourent. Un tigre qui s’ennuie aussi. Jusqu’au jour où un pissenlit pousse sur sa queue ! Un pissenlit collant dans tous les sens du terme, dont il ne parvient pas à se débarrasser. Jouant de mises en page variées, empruntant aux codes de la bande dessinée, comme une gamme débridée d’onomatopées, l’autrice s’amuse des contrastes entre la sauvagerie feinte du félin et l’esprit bon enfant de la plante. Celle-ci a tôt fait de conquérir la sympathie de la faune locale au grand dam du tigre. L’esprit bravache du pissenlit (dont on finit par oublier qu’il en est tellement il est attachant) va amener son indétachable compagnon à apporter son aide à leur entourage. Ce qui ressemblait au départ à une grosse blague potache évolue peu à peu vers une relation de plus en plus intime. Le duo se retrouve confronté aux aléas de l’existence, au temps qui passe, au grand âge. Leur rivalité se mue en complicité pour affronter l’inéluctable. L’autrice coréenne nous amène bien loin de ce que nous avions imaginé au départ. Dans un équilibre subtil entre le texte et un dessin d’une grande douceur, elle nous invite à une étonnante méditation sur l’amitié et la solidarité face aux accidents de la vie et à l’inéluctabilité des choses (À partir de 4 ans).
Des tigres à l’écran
On souhaite à l’album que nous venons d’évoquer le même succès que remporta celui publié en 1968 par Julie Kerr, Le Tigre qui s'invita pour le thé, devenu depuis un des incontournables de la littérature jeunesse anglaise. Traduit et publié en français par Albin Michel en 2017, il continue à parler aux enfants d’aujourd’hui. Cette histoire d’un tigre qui débarque à l’improviste lors d’un goûter imaginé par une petite fille et sa maman n’a pas pris une ride, pardon une rayure. Ce qui explique notamment cette adaptation au cinéma de 24’, par Robin Shaw. Les tigres sont par nature impressionnants. Celui-ci est en plus géant par la taille, se rue sur toutes les victuailles de la maisonnée et demande poliment une tasse de thé à la petite Sophie. La maman et sa fille ne se formalisent guère de la situation et s’adaptent plutôt bien aux inconvénients qu’elle génère. Le carnivore se révèle plus facétieux que dangereux, ce que comprend bien vite la gamine qui s’amuse de cet invité insolite d’une exquise politesse. L’humour anglais habite tant le film que l’album à travers cette belle histoire à l'issue douce et au charme désuet. Sur la toile, le film d’animation est précédé de trois courts-métrages où il est aussi question de tigres : Le Tigre sur la table, 4’, de Kariem Saleh, autour d’un félin végétarien, Quand je serai grand, 4’39, d’An Vrombaut, où un chaton rêve de devenir un tigre féroce, et Tigres à la queue leu leu, 7’39, de Benoît Chieux. L’ensemble est également disponible en DVD dans La collection cinéma pour les tout-petits, de KMBO. Groaaahhh… (À partir de 3 ans)
Ciné Kids ce samedi 17 février à 10h15 au Centre culturel d'Uccle :
Rue Rouge 47, 1180 Bruxelles
info@ccu.be - reservation@ccu.be - 02/374 64 84