Société
La Ligue des familles a été auditionnée à la Chambre des représentant·es sur la nouvelle politique tarifaire de la SNCB. L’occasion de présenter aux député·es trois mesures que nous estimons pénalisantes pour les familles.
Actuellement, il existe à la SNCB une réduction sur les tickets de transports standards pour les familles ayant minimum trois enfants. Ce tarif « familles nombreuses » permet aux enfants de moins de 12 ans de voyager gratuitement et aux enfants à partir de 12 ans et aux adultes de bénéficier d’une réduction de 50% sur le ticket standard. La SNCB entend faire disparaître ce tarif familles nombreuses en 2025.
Cette suppression priverait de nombreuses familles d’une réduction sur leurs trajets, car les nouvelles réductions (réduction pour les jeunes de 25 ans ou moins et réduction pour les personnes bénéficiant d’un statut intervention majorée (BIM)) ne s’appliqueront qu’à une partie des personnes qui bénéficient actuellement du tarif familles nombreuses. Les autres, en particulier les parents de familles nombreuses, ayant parfois un revenu à peine supérieur au plafond BIM, mais aussi les jeunes issus de familles nombreuses, paieraient leurs trajets en train plus cher.
La Ligue des familles opposée à la suppression du tarif familles nombreuses
Pour la Ligue des familles, cette suppression serait difficilement compréhensible puisque les demandes de cartes familles nombreuses augmentent chaque année de manière importante. La Ligue des familles a reçu 24 000 demandes de cartes familles nombreuses en 2020, 28 000 en 2021 et plus de 37 000 en 2022. En deux ans, les demandes de cartes ont donc augmenté de pas moins de 54%. Manifestement, ces cartes rencontrent un réel besoin.
Des chiffres récents qui montent une réelle demande pour la carte famille nombreuse
La Ligue des familles soutient l’instauration de nouveaux tarifs pour les jeunes et les BIM. Toutefois, ces tarifs pourraient parfaitement coexister avec le tarif familles nombreuses. Cela semble d’ailleurs la seule manière d’assurer que personne ne devra payer ses trajets en train plus chers ou, en tout cas, pas au-delà de l’augmentation généralisée des tarifs prévue par ailleurs.
Le nouveau contrat de service public prévoit des réductions de 40% pour les personnes bénéficiant du statut BIM (contre environ 50% actuellement) et de 40% pour les jeunes de moins de 26 ans voyageant avec un ticket standard en seconde classe. La Ligue des familles regrette que cette réduction ne soit que de 40%, donc inférieure à la réduction familles nombreuses actuelle.
De nouvelles réductions et des formules tarifaires à adapter
La Ligue des familles a été interpellée par plusieurs parents ayant leurs enfants en garde alternée et ne pouvant pas bénéficier d’un abonnement « student » adapté au mode de garde des enfants. Ils doivent payer des abonnements complets alors que leurs enfants ne sont hébergés que quelques jours par semaine ou une semaine sur deux chez eux.
En effet, les gardes alternées ne sont prises en compte dans les abonnements Student que si les parents habitent sur la même ligne et si l’école est située entre les deux lieux d’habitation. Dans ce cas, les parents peuvent acheter un seul abonnement pour l’ensemble des trajets au lieu de deux abonnements complets. Par exemple, si l’enfant va à l’école à Genval, que sa mère habite à Groenendaal et son père à Ottignies, les trois gares étant sur la même ligne, les parents pourront acheter un seul abonnement. Si les parents n’habitent pas sur la même ligne, il n’est pas possible de profiter de cette possibilité : ils devront chacun acheter un abonnement pour les trajets de leur enfant, même si ce dernier n’effectue chaque trajet que la moitié du temps.
La Ligue des familles appelle à une meilleure prise en compte des gardes alternées dans l’élaboration des abonnements pour les jeunes et demande que chaque parent puisse prendre un abonnement de train pour son enfant uniquement pour les moments où il a la garde de ce dernier. La Ligue des familles insiste pour que les formules qui seront proposées aux parents soient flexibles et adaptées aux réalités des modes de garde et ne se contentent pas d’une formule pour les enfants en hébergement égalitaire une semaine sur deux, mode de garde qui ne concerne pas la majorité des enfants.
