Grossesse

Le débat : quel lieu de naissance choisir ?

Laisser le choix aux parents pour leur lieu de naissance : c’est le combat mené par la Plateforme pour une naissance respectée et par l’Union professionnelle des sages-femmes de Belgique.

Si le cabinet du ministre fédéral de la Santé, Franck Vandenbroucke (sp.a) a refusé de s’exprimer sur le sujet, plusieurs interlocuteurs et interlocutrices consulté·e·s pour ce dossier nous ont affirmé qu’il se tramait quelque chose en coulisses. « Nous avons eu l’impression d’une oreille plus attentive et nous espérons que la mise en place de projets pilotes pourra voir le jour sous cette législature », explique Vanessa Wittvrouw, présidente de l’Union professionnelle des sages-femmes de Belgique.
L’idée sur la table serait d’évaluer la prise en charge des patientes dans les différents lieux de naissance pour en estimer les risques. Car c’est bien le cœur du débat sur le choix du lieu de naissance : le risque. Alors que certains parents préfèrent mettre au monde à l’hôpital pour être sûrs de pouvoir réagir en cas de complications, d’autres y voient un environnement insécurisant où la médicalisation, si elle est nécessaire, est parfois utilisée à outrance.
« Notre but n’est pas de remettre l’hôpital en question, explique Vanessa Wittvrouw, mais de permettre aux femmes d’accoucher là où elles le souhaitent dans les meilleures conditions qui soient ». Et de donner les arguments également avancés par la Plateforme pour une naissance respectée. « De nombreuses études montrent qu’au niveau international (en France, Angleterre, Pays-Bas ou Allemagne), si elles sont accompagnées de sages-femmes, les mamans ne sont pas plus en danger si elles accouchent en dehors de l’hôpital ».
Ce cadre familial et chaleureux, à la maison ou « comme à la maison », c’est la clé pour un accouchement sans complications nous disent les sages-femmes interrogées dans ce dossier. Cela évite de créer du stress et permet au corps de la maman de faire le travail sans accélérer le processus par manque de temps ou de personnel.
Hors de l’hôpital, c’est trop risqué, répond Pierre Bernard, obstétricien aux Cliniques universitaires Saint-Luc et président du Collège royal des gynécologues-obstétriciens de langue française de Belgique. « Les risques d’un accouchement en dehors d’une salle d’accouchement pour les patientes a priori à bas risque et la responsabilité qui en incombe à l’obstétricien ne concernent sans doute que quelques pourcents d’entre elles. Mais, le cas échéant, la vitesse de réaction médicale et la disponibilité immédiate des obstétricien·ne·s, pédiatres ou anesthésistes sont capitales dans le pronostic et la prévention des séquelles ».
L’entre-deux pourrait-il être trouvé en gîte de naissance ? Un choix incompréhensible pour l’obstétricien : « Je ne comprends pas bien le concept du gîte de naissance au sein d’un hôpital. Cela voudrait dire que du côté ‘gîte’ de la porte, les patientes bénéficieraient d’un environnement personnalisé et sécurisant que les sages-femmes du côté ‘salle d’accouchement’ ne pourraient pas offrir aux patientes présentant des risques et qui, plus que toute autre, en auraient besoin ? ». Voilà pourquoi la Plateforme pour une naissance respectée plaide pour avoir un soutien public à ce genre de lieux : afin que tout le monde y ait accès.

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