Le sport, on adore

Les Jeux Olympiques, de Paris qui plus est, mettent le sport en avant. Les maisons d’édition prennent la balle au bond, en littérature jeunesse aussi. Textes et illus se musclent ! 3, 2, 1, c’est parti ! Voici une petite sélection de titres où les valeurs sportives montent sur le podium. Mais aussi des récits où se jouent des histoires d’hommes et de femmes. Sans oublier l’humour, surtout quand les athlètes sont des animaux…

• Chien Pourri ! aux Jeux Olympiques. On vous a déjà présenté Chien Pourri, qui compte une quinzaine d’aventures. On retrouve l’inénarrable duo formé par Chien Pourri, né dans le caniveau, mais toujours aussi positif, et son comparse Chaplapla. Ils rencontrent Jojo et sa sœur Josette, en bisbille sous la pression d’un père exigeant qui les traîne plus qu’il ne les entraîne. Tristes aussi depuis le départ de leur maman qui ne supportait plus l’olibrius. Pour leur changer les idées, Chien Pourri et Chaplapla organisent des affreux Jojolympiques autour de leur quartier général, celui d’une poubelle. Des épreuves aussi improbables qu’un triathlon pour trier les déchets, un chamboule-toutou ou un tournoi de foot-baballes sont au programme. Une bande de bras cassés pas très vaillants y participe vaille que vaille. Un épisode toujours aussi délirant, sympa, facile à lire où les Jeux olympiques sont surtout l’occasion de jeux de mots aussi… pourris que le héros.
  ► Chien Pourri ! aux Jeux Olympiques, de Colas Gutman et Marc Boutavant (L’école des loisirs/coll. Mouche). De 6 à 8 ans
• Le feuilleton des Jeux d’Olympie. Savez-vous ce qu’est un hellanodice ? Non ? Nous non plus avant de lire Le feuilleton des Jeux d’Olympie en quatorze épisodes de Murielle Szac et Olivier Balez. L’autrice a créé cette collection de feuilletons liés à l’Antiquité chez Bayard jeunesse. Actualité oblige, les Jeux d’Olympie se devaient d’y figurer. Nous faisons la connaissance d’Arcos l’entraîneur, de la belle Iphinoé, de Chiron le centaure, du lutteur Diagoras et surtout de Crissias, 20 ans, jeune homme rêveur issu de l’aristocratie tiré au sort pour être l’un des dix hellanodices, soit les juges-arbitres des Jeux.
  Murielle Szac décrit la campagne et les cités de la Grèce antique, l’étrange mélange des hommes et des dieux, et bien sûr les Jeux nés sur cette terre. On découvre que les femmes et les étrangers en étaient excluꞏes, que la guerre s’arrêtait dix mois pour l’occasion, que les tricheurs avaient leurs statues, les Zannes, etc., etc. Le jeune homme révèle ses qualités humaines, lutte contre la corruption et la cruauté, affronte son frère tricheur et ressent une attirance troublante pour l’athlète noir Memnon, fils d’Héraclès, fondateur des Jeux...
  ► Le feuilleton des Jeux d’Olympie en quatorze épisodes de Murielle Szac et Olivier Balez (Bayard jeunesse). À partir de 8 ans
• Mon grand frère, Lionel Messi et moi. Rien ne va plus dans la vie de Léo. Ses notes scolaires s’effondrent, sa mère est à cran et, surtout, son frère aîné de 14 ans, Michel (parce que le paternel admire Platini), se replie complètement sur lui-même. Seul le père garde son calme et compte sur le foot, passion qui liait le clan, pour retrouver un semblant de normalité. Brigitte Smadja (des dizaines de romans à L’école des loisirs !) a encore trouvé l’angle pour viser juste auprès des lecteurs et lectrices débutantꞏes. Le désarroi de Léo face à son frère émeut d’autant plus que le mal-être de Michel demeure inexpliqué. Le suspens dure, dure jusqu’à un revirement. Autour du foot, les deux frères retrouvent la complicité perdue. L’atout de ce roman est de nous montrer la force des liens qui peuvent se nouer autour d’un sport collectif et les valeurs qu’il peut véhiculer.
  ► Mon grand frère, Lionel Messi et moi, de Brigitte Smadja et Juliette Baily (L’école des loisirs/coll. Neuf). De 8 à 11 ans

Les régimes amaigrissants sont-ils devenus tabous ? Avec l’humour et la distance nécessaire, Émilie Chazerand ne tourne pas autour du pot. Qu’est-ce que ça fait de ne pas se sentir bien dans sa peau ? Que se passe-t-il quand on se compare aux autres ? Et si on se moque de notre apparence ? La volonté a-t-elle quelque chose à voir avec notre dégaine ?
Toutes ces questions auxquelles un enfant se trouve fatalement exposé prennent joliment corps en la personne hypersensible d’un ours bon vivant. Sur un malentendu, le voilà soudain devenu, à ses propres yeux, trop gros. Un régime drastique additionné de sport à hautes doses l’aidera-t-il à se sentir en meilleure forme ?
Sur une bande son ponctuée de notes de jazz et de bruits d’ambiance du plus bel effet se déploie un texte plein de rimes et d’assonances, aussi peu diplomate que sage dans sa volonté de tourner en dérision un mal (les régimes, donc) que l’on s’inflige volontairement. Une manière de traiter avec légèreté un sujet sérieux.
► L’Ours qui ne rentrait plus dans son slip, un texte écrit par Émilie Chazerand, illustré par Félix Rousseau et raconté par Ronan Ducolomb (Benjamins media)

Catherine De Poortere - PointCulture