Grossesse

Passer une échographie de grossesse, ce n’est jamais banal ! Des trois échos normalement pratiquées (et remboursées par la Sécurité sociale), vous en avez sans doute déjà passé deux, l’écho du premier trimestre et l’écho morphologique. Il est aussi possible que votre gynéco en pratique davantage, par exemple une à chacune de vos visites. À côté de ces échographies médicales, il y a l’échographie souvenir. De quoi s’agit-il ? Et qu’en penser ?
L’échographie souvenir, c’est quoi ?
Ce concept, venu tout droit des États-Unis, s’est introduit chez nous au début des années 2000. L’échographie souvenir – également appelée échographie ludique, échographie de plaisir ou échographie d’agrément, voire échographie spectacle – n’a rien à voir avec l’échographie médicale, dont l’objectif est de vérifier l’état du fœtus et de dépister d’éventuelles anomalies. Elle ne la remplace donc pas. À ne pas confondre !
Des firmes privées, au but purement commercial donc, proposent aux futurs parents une échographie souvenir, en relief et de longue durée, de leur bébé. Elle est effectuée par des non-médecins et a un coût certain (qui peut aller jusqu’à environ 200 euros quand même !). Dans une ambiance plutôt cosy, les images défilent sur grand écran. Elles sont en 3 D (à la hauteur et à la largeur s’ajoute la profondeur, d’où une impression de volume) ou en 4 D (le bébé est alors vu en continu, dans un vrai film). La séance peut durer d’une dizaine à plusieurs dizaines de minutes.
Les centres d’échographie souvenir chatouillent l’envie qu’ont des parents de découvrir à leur aise – et de garder, sous la forme d’un DVD, d’une clé USB ou de photos couleur – des images de leur enfant à l’état de fœtus. L’échographie de plaisir permettrait d’établir un lien précoce entre la mère et son bébé.

Qu’en penser ?
Cette pratique n’est pas légitimée par les médecins. En juillet 2016, le Conseil national de l’Ordre des médecins a ainsi mis en garde les futurs parents contre les éventuels risques qui y sont liés. Attention, piège, voire danger ! Car, même si cette démarche peut faire du bien à certains parents – en les aidant à voir leur bébé autrement que sous un angle médical, à se familiariser avec lui ou encore à « se réconcilier » avec lui quand ils ont du mal à l’accepter –, elle peut avoir des effets néfastes pour lui. Une échographie est bénéfique si elle est de courte durée et que l’exposition du fœtus aux ultrasons est minimale. Or, avec une échographie souvenir, cette exposition peut être, par définition, longue, intense et focalisée sur certaines parties du fœtus. D’où l’importance de réglementer cette pratique de l’échographie souvenir et de respecter des mesures de précaution.

En attendant bébé