Crèche et école

L’école est une fête

C’est certainement ce qu’il y a de plus gratifiant et ce pourquoi les parents investissent les mandats : participer à l’aventure collective pour insuffler de la convivialité autour de fêtes et d’activités culturelles. Quand école rime avec dancefloor, ça décolle.

Les premières interviews pour les besoins de ce dossier ont démarré fin juin. Pour les parents qui ne le savent pas encore, le mois de juin, c’est le mois de toutes les festivités à l’école. De l’accueil maternelle à la rhéto, tout est bon pour ritualiser la fin de la saison scolaire qui s’achève le plus souvent dans la ferveur des jours de fête. Les parents qui témoignent ont encore des boules à facettes dans les yeux quand ils nous relatent leur engagement.

Comité des fêtes… euh, de parents

François est à la tête du comité des parents (AP) de son école. D’emblée, il a annoncé la couleur au reste de la troupe : « Si je consacre du temps à l’AP, c’est pour rassembler les gens ». Le papa d’une fille de 8 ans, Bruxellois installé à Liège, est ingénieur informatique. Il travaille pour une grosse compagnie de télécoms qui lui demande beaucoup de boulot. Son engagement, c’est du sur-mesure.
« J’ai expliqué dès le début de mon engagement auprès de quatre autres parents avec qui je partage le bureau que je m’impliquais pour des missions bien précises. Organiser la grande fête de fin d’année, avec karaoké, bingo et banquet concoctés par et pour des parents qui sont parfois un peu loin de l’école. Je crois fermement à l’idée que les moments conviviaux influent sur le dynamisme à l’école. »
Impression partagée par Val, maman d’une adote de 13 ans à Bruxelles. Elle ne regrette pas les nombreuses heures qu’elle consacre à l’AP de son école. « En secondaire, on est un peu considéré comme des extraterrestres quand on fait partie de l’AP. Très généralement, les parents sont loin. Certains ne passent la tête qu’une fois par an pour une réunion parents-profs, et encore. Alors, quand on crée des évènements, une grande kermesse annuelle ou des brocantes, par exemple, et que l’on voit des parents discuter avec des profs ou des gamin·es présenter leurs ami·es à leur famille, on se dit qu’on ne s’est pas investi pour rien ».

Culture school

La fête sous toutes les coutures, très bien. Mais une autre dimension que les comités de parents développent de plus en plus, c’est la culture. Chacun·e y va de sa petite idée pour faire rentrer, par toutes les fenêtres, différentes formes d’expression culturelle. L’exemple le plus cité, celui des concerts, qui plaisent tant aux plus petit·es qu’à leurs parents. La recette idéale selon François ? « Le groupe qui va faire rire et danser toute l’école. Ce qui est génial, c’est qu’il existe de plus en plus de formations parents/enfants admis. Quand tout le monde s’amuse - direction, personnel éducatif, parents de toutes origines sociales… -, je ne peux m’empêcher d’éprouver un véritable sentiment de fierté ».
Autre évènement très fréquemment cité, celui du ciné-club. Certaines écoles le mêlent même à la musique, comme le fait le Ciné-Chaussette en Région bruxelloise qui clôt chaque année la saison par un ciné-concert. « L’idée n’est pas de montrer un Pat’Patrouille ou un Petit ours brun, mais de faire voir des films ou des dessins animés que les mômes ont moins l’habitude de voir chez eux. Des Chaplin, des Tati, des Grimault, etc. Dans une ambiance décontractée où les parents se retrouvent et font connaissance », explique le collectif qui fête ses dix ans.
Ailleurs, on nous parle de Blind test ou encore de micros ouverts animés par les ados, au cours desquels chacunꞏe a la possibilité de faire découvrir des textes et de partager sa culture. Pierre-Éric* a tenu à organiser cette activité dans l’école de ses enfants, à la frontière du Brabant wallon. « J’ai assisté à des lectures de jeunes dans leur langue natale, sans traduction, sans sous-titres. Leurs homologues écoutaient sans broncher, fascinés par la seule poésie d’une langue qu’ils découvraient. On reprend l’idée, mais en mélangeant enfants, parents et personnel de l’école. Ma plus grande joie, c’est qu’une des cantinières est venue nous lire un poème. Ça n’a pas rassemblé des centaines de personnes comme à la fancy-fair, mais le partage et l’écoute de ces micros ouverts inclusifs ont eu un beau succès ».
Tout est possible, à une seule condition, met en garde Nathalie*, préfète aux études d’un établissement de la même région : « Il faut englober tout le monde. Pas jouer le dernier spectacle de papa et maman qui ont une pièce barbante qui ne parlera qu’à deux ou trois parents snobs. La culture à l’école, oui. Mais populaire et incluante. Pas élitiste et hermétique. On passerait à côté de l’objectif, selon moi ».
Parents, à vos talents, à vos projets. Au passage, c’est le meilleur moyen pour renflouer les caisses de l’asso. Pour quoi faire ? C’est justement ce que nous allons voir.

* Prénoms modifiés

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