Société

Ne pas plafonner les voyages scolaires, c’est exclure 56 000 enfants

1 famille sur 20 en primaire et 1 sur 10 en secondaire voient leur enfant exclu de la participation à un voyage scolaire parce que les parents ne pouvaient pas payer un coût trop élevé. À l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce sont ainsi 56 000 enfants concernés…

Le gouvernement s’était engagé à mettre en place un plafonnement du coût maximal à charge des parents. Mais, en février, la ministre Caroline Désir a indiqué renoncer à fixer ce montant maximum, faute d’accord au sein du gouvernement… Un abandon pur et simple de ces enfants. La Ligue des familles et les fédérations d’associations de parents, la FAPEO et l’UFAPEC, ont appelé le prochain gouvernement à en faire une priorité, sans plus tarder.
Contrairement à ce qui se fait en Flandre, il n’y a pas de montant maximal applicable pour le coût des excursions et voyages scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les écoles peuvent organiser tous les types de voyages, et certains projets sont très coûteux. Ainsi il y a trois ans, ce voyage d’une semaine à New York à 2 000€ ou encore, cette année, 1 400€ pour cinq jours.
Ces projets excessifs et excluants sont aujourd’hui complètement légaux. Il n’y a qu’en maternelle que Marie-Martine Schyns, la précédente ministre de l’Éducation, a mis en place un plafond. Le décret enjoint le gouvernement à fixer ces plafonds tant en primaire qu’en secondaire. Mais depuis la mise en place du gouvernement Jeholet, il y a cinq ans, rien n’a été décidé.
C’est vrai que l’exercice est délicat. La situation n’est pas la même dans une école concentrant des élèves issus de milieux précaires et une école fréquentée majoritairement par des familles ayant les moyens de payer le prix de séjours élevés. Situation différente aussi pour un établissement situé dans une ville proposant une large offre culturelle et un autre, implanté dans un village isolé, éloigné de telles opportunités.
Des plafonds doivent donc être pensés pour que les écoles puissent continuer à organiser des excursions et voyages de qualité. Il est donc clair que n’organiser qu’un plafonnement ne permettrait pas d’apporter des solutions pour l’ensemble des élèves. Mais ne pas fixer de montants maximaux, c’est continuer à laisser faire des projets tout à fait abusifs. Ne rien faire, c’est abandonner des dizaines de milliers d’enfants à l’exclusion sociale qu’ils subissent.
La Ligue des familles avait fait ses calculs et proposait des plafonds qui soient fixés en fonction des prix constatés sur le terrain. Ainsi, on conciliait réduction du coût à charge des familles (en sifflant la fin de la récré pour la petite proportion d’écoles imposant des prix tout à fait excessifs) et maintien de la possibilité d’organiser des activités et séjours de qualité. Nous proposions également la création d’un fonds inter-écoles pour que dans les écoles concentrant les élèves de milieux les plus précaires, la solidarité puisse permettre à ces enfants de partir eux aussi.
Si ce gouvernement a baissé les bras, le prochain ne le pourra plus. La Ligue des familles et ses partenaires continueront ce combat.

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