Développement de l'enfant

Penser déjà cuillère et panades ?

Le lait, qu’il soit maternel ou en poudre, couvre tous les besoins de votre bébé jusqu’à ses 6 mois. Il n’est donc pas indispensable de diversifier l’alimentation avant cet âge pour des raisons nutritionnelles. Mais on peut le faire à partir des 4 mois de l’enfant en cas d’indication médicale – lorsqu’il a des problèmes digestifs avec le lait, par exemple –, parfois aussi pour un autre motif – refus du biberon, entrée en milieu d’accueil…

Quand il n’y a pas de raison particulière, mieux vaut donc encore attendre un peu. Rien ne presse. Même si, aux yeux de certains parents, la diversification alimentaire s’apparente à une étape valorisante, signe que l’enfant grandit. De toute façon, si, pour votre bébé, cuillère et panades sont au menu, il importe d’y aller en douceur.
Des études ont montré qu’une diversification progressive entre 4 et 6 mois constitue une bonne prévention des allergies alimentaires. Diversifier trop tôt (avant 4 mois) peut provoquer des carences nutritionnelles et des allergies. Diversifier trop tard (après 6 mois) peut entraîner des difficultés à s’adapter à la cuillère et des refus alimentaires tenaces, et accroître les réactions en cas d’allergies.

Légumes ou fruits au choix

Autour des premiers repas à la cuillère, rappel de quelques bases avec Catherine Ghion, infirmière qui a travaillé dans une collectivité de jeunes enfants.
« La diversification alimentaire, je l’attends avec hâte ! Et mon bébé aussi, semble-t-il : il me regarde avec tellement de curiosité quand je mange », raconte Cécile. Cela vaut la peine d’observer votre bébé pour voir s’il est prêt à passer le cap. S’intéresse-t-il au contenu de votre assiette ? Tient-il sa tête droite ? A-t-il tendance à mettre des objets en bouche, et donc explore-t-il avec la bouche ? Quand vous lui donnez une cuillère de vitamines, sait-il quoi faire avec l’ustensile en bouche ?
Vous pouvez commencer à diversifier soit avec des légumes, soit avec des fruits – c’est vraiment au choix. Des légumes et des fruits de saison, c’est mieux pour la santé et l’environnement. Frais ou surgelés. Évitez si possible les conserves de légumes (trop salés) et de fruits (trop sucrés). Privilégiez d’abord les produits qui ne sont pas trop forts en goût : par exemple, les carottes, les courgettes, les poireaux avec des pommes de terre bien sûr, plutôt que les chicons, les choux ou les oignons. Au rayon fruits, à côté des traditionnelles pommes et bananes, pensez aux abricots, aux pêches, aux melons… L’été, plus que l’hiver, offre du choix. Gardez peut-être les fruits exotiques pour plus tard. Que vous démarriez par les légumes ou par les fruits, variez, variez, variez ! Les présenter un à un à votre bébé permet de mieux repérer ceux qu’il aime et ceux qui passent moins bien et de cerner d’éventuelles intolérances.

« Si l’étape de la diversification est difficile pour votre bébé, prévoyez des mini-portions. Et présentez-lui tous les jours la cuillère : c’est la seule façon pour que les repas à la cuillère lui deviennent familiers »
Catherine Ghion

Infirmière

Aux légumes cuits (à l’eau ou à la vapeur), ajoutez de l’huile (d’olive, de colza, de soja…) ou du beurre frais (ici aussi, pensez à varier), l’équivalent de trois cuillères à café pour une portion de 200-250 grammes. Les lipides sont en effet indispensables : ils interviennent notamment dans la finition du système nerveux. Ne salez pas.
Les biscuits pour bébés (des calories inutiles) sont déconseillés dans les panades de fruits. Cuire les fruits n’est pas obligatoire, mais facilite la digestion et diminue le risque d’allergies. N’ajoutez ni sucre, ni jus d’orange.

Vos maîtres mots : patience et persévérance

Avec un bébé de moins de 6 mois, l’ustensile essentiel est la cuillère : plutôt mince, bien creusée, à bord souple et en plastique (moins froid en bouche que du métal). Utile pour vous simplifier la vie : un cuiseur « spécial repas de bébé » du genre « tout en un » (cuire, mixer, décongeler et réchauffer), afin d’obtenir des portions adaptées. Autre possibilité : préparer une grande quantité de légumes (ou de fruits) dans une casserole et surgeler des petites portions.
Quand la diversification débute, il est recommandé de garder cinq repas par jour : un repas de légumes ou de fruits et quatre repas de lait. Vos maîtres atouts dans cette aventure : la patience et la persévérance. Votre bébé peut mettre plusieurs semaines avant d’acquérir une technique de déglutition (un peu) efficace avec la cuillère (technique très différente de celle associée à la prise de lait). Une portion complète, cela fait 200-250 grammes. Si, les premiers jours, votre bébé n’accepte qu’une ou deux cuillerées, pas de panique ! Elles sont alors complétées par du lait, celui qu’il boit habituellement. Proposez-lui éventuellement un peu d’eau (au biberon ou au gobelet), éventuellement car son alimentation (lait, légumes ou fruits) est déjà riche en eau. Bon à savoir : jetez ce qui a été chauffé, qui a refroidi et/ou qui a traîné un peu.
L’ambiance des repas à la cuillère, quant à elle, ne change pas radicalement, avec votre bébé le plus souvent encore blotti dans vos bras. Mais s’il a été jusque-là nourri au sein, le changement est surtout… pour le papa, vraiment de la partie maintenant. Si votre petit passe ses journées dans un milieu d’accueil, veillez à une bonne coordination avec les professionnelles à qui vous le confiez.
« Si l’étape de la diversification est difficile pour votre bébé, prévoyez des mini-portions. Et présentez-lui tous les jours la cuillère : c’est la seule façon pour que les repas à la cuillère lui deviennent familiers, conclut Catherine Ghion. Persévérez, sans vous énerver, sans vous décourager. Si pendant quinze jours, il ne mange que deux cuillères, eh bien, dites-vous que c’est comme ça. Et complétez avec du lait. Cela ne signifie pas qu’il ne va jamais vouloir une troisième cuillère. Faites-lui confiance ! »

LA QUESTION

C’est quoi, bien manger à 4 mois ?

Éléments de réponse avec Catherine Ghion, infirmière.

  • À 4 mois, le lait – au sein ou au biberon – reste l’aliment de base de l’enfant. Si les parents n’ont pas de raison (de santé ou de circonstance) de lui donner d’autres aliments, qu’ils continuent avec le lait.
  • Si le bébé est « rose et rond », si sa courbe de croissance est correcte, tout va bien. Autre signe qui devrait rassurer les parents : le fait que le bébé paraît satisfait de ses repas, même s’il y a des jours où il mange plus et des jours où il mange moins.
  • Quand la diversification alimentaire commence (et ce, jusqu’à 10-12 mois), on recommande de garder cinq repas par jour : au début, ce sont un repas de légumes ou de fruits et quatre repas de lait. Les premiers jours, le bébé prend une ou deux cuillères de sa panade, puis trois… Elles sont complétées par du lait, jusqu’à ce que la quantité de semi-solides avalée paraisse suffisante.

« Les parents ne doivent pas hésiter à demander conseil : au pédiatre ou à la consultation de l’ONE, par exemple. L’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance), c’est une fameuse référence en la matière ! Il a une longue expérience des questions des parents », conclut Catherine Ghion. Il y a toujours une consultation de l’ONE près de chez vous et elle est gratuite.

LES PARENTS EN PARLENT…

Du sein à la cuillère…
« Chez Neyla, la diversification alimentaire a quasi coïncidé avec son entrée chez l’accueillante, à ses 4 mois et demi. Reprise du boulot pour moi, nouvel environnement pour elle… Cela n’a été difficile ni pour elle, ni pour moi. Sauf sur un point : alors que je l’allaitais encore, je n’ai pas réussi à ce qu’elle prenne le biberon. J’ai alors continué à l’allaiter. Donc, 4 mois et demi, cela a été le début de la diversification. Les panades, cela a été tout seul. Comme si Neyla avait mangé toute sa vie à la cuillère… »
Farah, maman de Neyla

Comment ça se prépare, une panade ?
« Oscar a eu très tôt de gros problèmes de transit. Pour son confort digestif, la pédiatre nous a proposé de commencer la diversification alimentaire à 4 mois. C’est donc à 4 mois qu’Oscar a reçu sa première panade… de courgettes. C’était chez mes beaux-parents, avec toute la famille. Quel souvenir ! Ce sont d’ailleurs eux, les grands-parents, qui ont préparé cette première panade. Heureusement, parce que, comme parent, on se pose d’abord des bêtes questions du genre : comment ça se prépare, une panade ? Puis, une fois qu’on connaît le principe de base, ça va. Côté découvertes et nouveautés, la pédiatre nous avait prévenus : soit Oscar allait comprendre et apprécier les changements, soit on allait galérer. Le quatrième jour, Oscar mangeait sa portion ! »
Louane, maman d’Oscar

EN PRATIQUE

  • Vous qui êtes à l’affût d’infos sur la diversification alimentaire entendez peut-être des avis différents autour de vous. Alors, un conseil : faites confiance à votre pédiatre, à votre cohérence de parent… et, bien sûr, à votre bébé !
  • Autre ressource précieuse : la consultation de l’ONE. Celui-ci a édité De nouveaux aliments en douceur…, une brochure claire et concrète.

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