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Péridurale ou pas ?

La question va se poser de plus en plus nettement alors que vous vous approchez de la date présumée de l’accouchement : « Vais-je supporter la douleur ? Serai-je capable de la gérer ? ». Et donc, nouvelle question inévitable : péridurale ou pas ?

On le sait, tout accouchement entraîne de la douleur. Celle-ci est due aux contractions de l’utérus : c’est en se contractant que l’utérus fait sortir le bébé du ventre maternel. La capacité de supporter cette douleur varie d’une femme à l’autre. Et tant que vous n’êtes pas passée par là – et donc, en l’occurrence pour un premier enfant (en même temps, un deuxième accouchement peut se passer complètement différemment d’un premier, alors…) –, vous ne savez pas précisément où se situe votre seuil de tolérance.

Acte médical courant de nos jours, la péridurale est un moyen efficace de soulager les douleurs liées aux contractions utérines. Par une piqûre dans le bas de la colonne vertébrale, elle anesthésie cette région. Elle est mise en place par un·e anesthésiste. Elle se pratique si vous, la future maman, en faites la demande. Il existe des contre-indications : certaines femmes ne peuvent pas avoir de péridurale. Pour raisons médicales aussi, une péridurale s’impose parfois d’emblée.

Vous pourrez toujours changer d’avis

Péridurale ou pas ? C’est donc, la plupart du temps, à vous de faire votre choix ! « J’ai réfléchi, j’ai une trouille bleue des piqûres, je ne veux pas de péridurale, raconte Géraldine. Et puis, quelques heures de souffrance pour donner la vie, ça ne m’effraie pas ! Reste que plein de copines autour de moi n’en voulaient pas mais se sont ravisées au dernier moment. Alors, idéalement, c’est non, mais… » Il est possible de changer d’avis. C’est bon de le savoir… S’il y a un choix clair au départ, il y a aussi les circonstances vécues le jour de l’accouchement qui influent. Par exemple, un travail trop long, trop stressant, épuisant – « J’ai supplié qu’on me pique, je n’en pouvais plus » – ou, au contraire, une sortie tellement rapide du bébé que le temps pour faire la péridurale a manqué. « Une femme qui a toujours dit qu’elle ne voulait pas de péri peut, lors du travail, se rendre compte qu’elle ne va pas supporter les douleurs, observe Anne-Céline Cheron, gynécologue-obstétricienne au Grand Hôpital de Charleroi. Une autre qui a toujours désiré une péri parce qu’elle se pensait douillette peut se surprendre elle-même en découvrant combien elle résiste une fois que le travail a débuté. Au point où elle se dit qu’elle va continuer sans. Et elle y arrive très bien. »

D’une maternité à l’autre, les pratiques varient

Informez-vous sur les habitudes de la maternité où vous allez accoucher. Ou choisissez-en une en fonction de ce qu’elle propose. Autour de la question « péridurale ou pas ? », le bouche à oreille entre futurs parents joue à plein rendement. C’est que, d’une maternité à l’autre, les pratiques diffèrent. Dans tel hôpital, vous êtes « obligée » de vous inscrire pour une péridurale, quitte à ne pas la faire. Dans tel autre, on insiste d’abord sur votre droit à la réclamer à tout instant. La dilatation minimale du col pour placer la péridurale varie, par ailleurs, d’un service d’accouchement à l’autre, selon les usages de l’équipe soignante. Il y a aussi des hôpitaux connus pour être pro-péridurale (avec un bon service d’anesthésistes) et d’autres qui ne l’encouragent pas et préfèrent investir dans des techniques naturelles (massage, baignoire de dilatation, ballon…). D’ailleurs, les statistiques concernant la péridurale sont variables selon les maternités.

« Personnellement, confie Anne-Céline Cheron, je n’ai pas entrepris la médecine pour voir les gens avoir mal, même pour une bonne raison. Des mamans disent : "T’as mal, mais c’est pour la bonne cause", non, il n’y a pas de bonnes causes, et en même temps, symboliquement, elles lient accouchement et douleur, et elles acceptent cette douleur. D’un point de vue strictement pratique, je pense que la plupart des gynécos se sentent plus à l’aise quand une péridurale est faite, car si, au dernier moment, il y a un problème, ils sont plus tranquilles pour poser un geste médical. »

Sans rejeter en bloc la péridurale, beaucoup de sages-femmes se questionnent, pour leur part, sur sa « surconsommation » dans nos maternités. Elles insistent pour que les femmes fassent leur choix en pleine conscience, après avoir exploré leur capacité à mettre au monde naturellement leur bébé.

Pas de péridurale ? Alors, une solide préparation à l’accouchement !

Certaines femmes refusent la péridurale. Elles expriment, par là, leur envie de vivre pleinement l’accouchement, y compris la souffrance. Mais qu’entendent-elles par « vivre pleinement l’accouchement » ? À chacune son histoire… « Après deux accouchements avec péri, une maman m’a dit vouloir vivre son troisième accouchement le plus naturellement possible, et donc sans péri, se souvient Anne-Céline Cheron. C’est ce qui s’est passé, l’accouchement s’est déroulé rapidement, mais la maman n’a pas été ravie parce qu’elle s’attendait à autre chose. Elle était tellement dans la douleur au moment où elle a expulsé son bébé qu’elle n’a pas voulu le prendre tout de suite sur elle, elle était comme ailleurs, déconnectée, alors que ses deux aînés, elle les avait eus immédiatement peau contre peau. Elle me l’a longtemps reproché… »

« Un accouchement sans péridurale exige une solide préparation », souligne Monique Colson, sage-femme en chef au Grand Hôpital de Charleroi et en privé. Soutien du kiné, hypnose, sophrologie, massage… si vous envisagez d’accoucher sans péridurale, différents moyens sont à votre disposition pour atténuer les douleurs liées aux contractions utérines. Informez-vous auprès de sages-femmes. Selon les maternités aussi, les méthodes privilégiées varient.

Alors, péridurale ou pas ? Quel que soit votre choix, sachez que toutes les mamans souhaitent vivre pleinement leur accouchement. Celles qui choisissent de ne pas faire la péridurale, celles qui choisissent de la faire, celles à qui il est conseillé de la faire…

BON À SAVOIR

La péridurale d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle d’antan, rappelle Monique Colson, sage-femme. « Dans le temps, tu étais plombée, tu savais à peine bouger les pieds, tu ne savais même plus comment pousser. Maintenant, on n’a pas mal, mais on pousse, on sent le bébé. La péridurale est plus douce : elle enlève la douleur, pas les ressentis. »

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