Société

Post-partum : il faut soutenir les femmes qui viennent d’accoucher

« Le post-partum ? Avec mon compagnon, on s’est dit qu’il y a une théorie du complot, ce n’est pas possible qu’on n’en ait jamais entendu parler, les gens font exprès de se taire pour qu’on continue à faire des enfants », nous a récemment expliqué Lisa (nom d’emprunt) dans le cadre d’une étude réalisée pour une meilleure prise en charge du post-partum.
Il ressort de notre Baromètre des parents 2022 (données Ipsos) que la grande majorité des mères (62%) ont trouvé que les premières semaines qui ont suivi leur accouchement étaient difficiles (38%), voire très difficiles (24%).
Pour la Ligue des familles, il est plus que temps que les comportements changent. Il s’agit de permettre aux enfants d’évoluer dans une société où les mères qui viennent d’accoucher sont soutenues, reconnues et prises en compte et, par conséquent, moins isolées, moins vulnérables et en meilleure santé. Mais aussi dans laquelle les pères/coparents sont investis dès la naissance dans l’éducation et les soins de leurs enfants, leur permettant de le rester sur le long terme tout en favorisant une meilleure égalité entre les femmes et les hommes.

Ceci n’est pas une dépression post-partum

La dépression post-partum est une dépression maternelle postnatale, qui peut survenir pendant les mois qui suivent la naissance de l’enfant, tandis que le post-partum, lui, englobe la période qui suit l’accouchement. Selon la définition scientifique à laquelle on choisit de se référer, le post-partum peut durer quelques semaines, six semaines, six mois, voire plus.

Visibiliser le post-partum : un préalable nécessaire

« Il existe un réel no man’s land culturel et représentatif par rapport à cette période de transition. Une fois que tu as accouché, une nouvelle vie commence, tu es très vulnérable, tu es dans une phase de bouleversement psychique et physique. Représentativement, tu es censée allez promener ton bébé avec ton ventre tout plat deux jours après être sortie de la maternité… Alors que tu as un bide comme ça, les seins qui fuitent dans tous les sens, que tu as une culotte filet et que tu saignes et ne dors pas. Culturellement et socialement, il y a quelque chose à accepter. Il faut des représentations culturelles. »

Pour la Ligue des familles, il faut avant tout visibiliser le post-partum pour que la société dans son ensemble comprenne la réalité de ce que peuvent vivre les mères après leur accouchement. Ne pas le représenter, c’est faire croire aux mères qu’elles pourront sortir de la maternité comme si rien ne s’était passé. En déconstruisant cet imaginaire et en normalisant les difficultés que toutes les mères traversent à différents degrés, l’entrée dans la maternité, par la porte du post-partum, n’en sera que plus heureuse et facilitée.

Une meilleure préparation au post-partum

« Je me suis retrouvée seule et je me suis dit : ‘Mince, on ne m’avait pas prévenue’ ».

La Ligue des familles constate que les femmes manquent d’informations et se sentent abandonnées et non préparées à ce qui pouvait les attendre une fois leur bébé né. Le post-partum doit se préparer en amont via des cours de préparation à la naissance.

Une aide à domicile spécialisée en post-partum

La Ligue des familles plaide pour la mise en place d’un suivi de première ligne via une assistance à domicile formée aux enjeux du post-partum, semblable à ce qui existe en Flandre ou aux Pays-Bas, par l’intermédiaire de la kraamzorg. Il s’agit de la première mesure plébiscitée par les femmes selon notre Baromètre.
La kraamzorg assure la transition entre l’hôpital et le domicile : « Elle est une paire de mains supplémentaires pour la maman en post-partum », elle est un soutien dans le ménage, elle peut s’occuper des enfants plus âgés et des trajets vers l’école notamment, donner le bain au bébé et s’occuper de la maman (en concertation avec la sage-femme).

En savoir + sur ce sujet

Un soutien du père/coparent grâce à un congé de paternité/coparentalité plus long

Un meilleur vécu post-partum doit inévitablement passer par une égalité entre les deux parents au moment de la naissance d’un enfant. Pour la Ligue des familles, il s’agit d’allonger le congé de naissance pour le rendre équivalent à celui de la maman. Cela permettrait de sortir les femmes de l’isolement auquel elles sont confrontées, mais également d’impliquer directement le papa/coparent dans les nouvelles réalités de la vie familiale.

Plus de temps avec son bébé : un minimum de 21 semaines de congé de maternité

Aujourd’hui, le congé de maternité belge, actuellement de 15 semaines (et même à peine 12 pour les indépendantes), constitue l’un des plus courts de l’OCDE.
La Ligue des familles plaide pour allonger le congé de maternité à minimum 21 semaines et permettre aux mères qui le souhaitent de reprendre progressivement le travail à temps partiel entre la seizième et la vingt-et-unième semaine du congé de maternité allongé.

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