Santé et bien-être

Les jeunes écoutent la musique bien trop fort et trop longtemps. Ils sont menacés par des troubles auditifs selon l’Organisation Mondiale de la Santé.
Ils sortent dans les bars, les boîtes, les concerts et les festivals de musique et écoutent de la musique dans leurs écouteurs ou leur casque audio… Quoi de plus normal quand on est jeune.
Mais ces activités banales peuvent être dangereuses pour leurs oreilles. Près de la moitié des adolescents et des jeunes adultes de 12 à 35 ans des pays à haut et moyen revenus est exposée à des niveaux sonores trop élevés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le niveau sonore dans les concerts et boîtes de nuit est très souvent trop élevé, de même que le volume dans les écouteurs des appareils audio et smartphones.
Risque de dégâts irréversibles
L’exposition à des sons élevés peut provoquer une déficience auditive temporaire ou des acouphènes, une sensation de tintement ou de bourdonnement dans l’oreille. « En menant leur vie quotidienne en faisant ce qu’ils aiment, de plus en plus de jeunes se mettent en situation de risque de déficience auditive, relève le docteur Étienne Krug de l’OMS. Ils doivent savoir qu’une fois l’audition perdue, elle ne reviendra pas. »
Lorsque le son est particulièrement fort, régulier ou prolongé, il peut entraîner des lésions définitives des cellules sensorielles de l’oreille, provoquant une déficience auditive irréversible.
Comment préserver leurs oreilles ?
Inutile de leur interdire de sortir dans les endroits où ils s’exposent au bruit. Il convient d’attirer leur attention sur les dangers d’une écoute risquée et leur apprendre à protéger leurs oreilles. De simples mesures de prévention permettent aux gens de continuer à prendre du plaisir sans mettre leur audition en danger. On ne pense pas toujours à une solution toute simple : les bouchons d’oreille à glisser obligatoirement dans la poche des ados quand ils se rendent sur des sites bruyants. Les protections auditives en mousse ou sur mesure avec filtres permettront d’atténuer l’intensité sonore perçue dès lors qu’ils jouent de la musique ou sortent en concert.
Autres conseils à leur glisser à l’oreille :
► Baisser le volume de ses dispositifs audio personnels. Il existe des applications sur les smartphones pour contrôler le niveau sonore.
► Limiter le temps passé dans des activités bruyantes en se ménageant de courtes pauses et restreindre l’usage quotidien des dispositifs audio personnels à moins d’une heure.
► Privilégier les casques enveloppant aux oreillettes (sauf celles équipées de filtres) et des casques ou écouteurs bien adaptés à l’annulation active de bruit.
► Accorder du repos à vos oreilles et éviter d’enchaîner le cumul de bruit sur la journée : MP3, bruit à l’école, bruit au travail puis télé, PC...
► Ne jamais s’endormir avec ses écouteurs.
Ils font la sourde oreille
Il est parfois difficile de convaincre les ados que leur ouïe est un sens fragile. Les jeunes pensent que leurs oreilles ne peuvent pas ne pas fonctionner. À leur âge, ils se sentent encore invulnérables, bien loin des bobos du corps et leurs organes. Ils aiment faire péter les watts, s’éclater au son des basses… Il est donc important de sensibiliser son ado, en insistant sur les dégâts irréversibles que ces bons plaisirs peuvent causer à son audition. Pourquoi ne pas lui proposer de vivre l’expérience de la surdité toute une journée ?
Si vraiment les conseils ne résonnent pas dans sa caboche. Si pour lui, le plaisir dépend du volume sonore, qu’il persiste à écouter sa musique longtemps et à niveau élevé, s’il refuse de porter des protections auditives, alors il reste d’autres mesures plus contraignantes :
► L’inciter à offrir des temps de pause à ses oreilles notamment après un concert ou une soirée en discothèque, idéalement pendant 48 heures pour laisser le temps que le stress auditif diminue.
► L’envoyer consulter le médecin traitant ou les urgences ORL dès qu’il ressent une gêne : bourdonnement, effet cotonneux, sifflement, douleur... après une exposition sonore que ce soit par le casque, les écouteurs, en concert, en discothèque ou autoradio...
Il est important d’offrir des pauses régulières à ses oreilles pour garder le plaisir de l’ouïe le plus longtemps possible, de tenir compte des signes d’alerte d’une déficience auditive et faire contrôler régulièrement leur audition.
S. G.
En savoir +
Fixer une limite maximale d’exposition aux décibels
L’OMS recommande une limite maximale permissible d’exposition au bruit de 85 dB sur le lieu de travail pendant huit heures au plus par jour. De nombreux clients des boîtes de nuit, des bars et des événements sportifs sont souvent exposés à des sons d’intensité encore plus forte et devraient donc réduire considérablement la durée de l’exposition. Par exemple, à un niveau de 100 dB, ordinaire dans ces circonstances, l’exposition ne doit pas durer plus de 15 minutes pour éviter tout risque.